24 novembre 2016

Temps de lecture : 2 min

Peindre de l’amour sur la haine

Aux Etats-Unis les manifestations nauséabondes de haine se sont multipliées depuis l'élection de Donald Trump. Dans l'ancien état du couple Clinton, une jeune artiste a lancé un mouvement qui pourrait inspirer la pub: repeindre la haine avec de l'amour.

Aux Etats-Unis les manifestations nauséabondes de haine se sont multipliées depuis l’élection de Donald Trump. Dans l’ancien état du couple Clinton, une jeune artiste a lancé un mouvement qui pourrait inspirer la pub: repeindre la haine avec de l’amour.

John Lennon doit se retourner dans sa tombe. Quarante-cinq ans après son ode à la paix, son monde imaginaire a rarement semblé aussi utopique. Parce que l’Homme connecté du temps court n’apprend rien de l’Histoire du temps long, le rêve du scarabée de Liverpool est enterré. RIP « Imagine », 1971-2016. Mais bon, puisque le positivisme n’a heureusement pas disparu de nos contrées occidentales anxiogènes, une artiste nord-américaine a décidé d’effacer les manifestations de haine post-élection présidentielles pour que l’amour prévale. Comment ? Simplement en repeignant par dessus. De quoi donner des idées de campagnes de pub très contextuelles.

Pour Olivia Trumble, artiste peintre et graphiste spécialisée dans les panneaux et pancartes, tout a commencé le 11 novembre dernier quand elle apprend au réveil qu’un mur de l’hôpital de Fayetteville, dans l’Arkansas (ancien berceau électoral des Clinton), a été recouvert de graffitis haineux. Immédiatement elle file sur place et utilise son matériel de peinture pour recouvrir les graffitis par un texte simple « l’amour gagne toujours ». Elle poste la photo de son « oeuvre » sur Facebook et propose ses services partout autour de sa ville: vous voyez un appel à la haine peinturluré sur un mur ou une façade ? Vous la contactez et elle accourt avec ses pinceaux. Le message a été reçu 5/5 sur la Toile, où est né le mouvement #repainthate.

En résonnant à travers le pays, de Los Angeles à Philadelphie en passant par l’Oklahoma, l’idée d’Olivia Trumble a inspiré des artistes de plus en plus décidés à s’engager au fil des manifestations nauséabondes qui ont suivi la victoire de Donald Trump. Un site web a été crée et propage la louable initiative citoyenne: remplacer la haine par un message positif. Une campagne de financement participatif a même été lancée sur GoFundMe afin d’acheter plus de matériels. Voir carrément permettre le don de deux murs de bâtiments publics, dédiés désormais au positivisme de #repainthate.

Créer des murs de couleurs pour propager l’amour

« Au fur et à mesure que les gens répondaient je réalisais que c’était le genre d’action que chacun pouvait prendre. J’ai ouvert un compte Facebook appelé Repaint Hate qui a vite grandi pour arriver à 1000 membres en moins de 24 heures. Nous voulons créer des murs d’amour et de couleurs pour propager un message positif à travers le pays. Je veux inspirer les gens et leur faire comprendre que tout le monde peut avoir un impact positif en réponse à un acte répréhensible », explique Olivia Trumble sur sa page GoFundMe.

Quid du caractère illégal de l’opération ? Car après tout un graffiti sur un autre graffiti reste une graffiti, et dans la plupart des états des Etats-Unis ce street art reste interdit. Les autorités de Fayetteville n’ont pas ennuyé Trimble mais pas il n’est pas certain que toutes les ville seront compréhensives. Pour que l’amour gagne tout le temps, comme elle l’a peint, il va donc falloir jouer avec les limités de la légalité juridique. Le genre de guérilla marketing qui peut inspirer une marque en quête de buzz.

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