15 juin 2009

Temps de lecture : 2 min

Payez ce que vous voulez : les agences s’y mettent

Musique, restauration, hôtellerie, tourisme, édition, commerce en ligne et maintenant publicité : la mode du « payez ce que vos voulez» ou « payez ce que vous pensez que ça vaut » continue partout de faire fureur.

Musique, restauration, hôtellerie, tourisme, édition, commerce en ligne et maintenant publicité : la mode du « payez ce que vous voulez» ou « payez ce que vous pensez que ça vaut » continue de faire fureur partout dans le monde.

Ainsi Längenfeld, un ravissant petit village des Alpes autrichiennes invite 200 personnes à passer trois jours début juillet pour tester ses hôtels, restaurants et activités de loisirs. A l’heure du départ, les gentils touristes devront remplir un questionnaire de satisfaction et paieront simplement le prix qu’ils estiment être ‘’le juste prix » ! Nouveau ? Pas tant que cela ! En fait le concept est né de l’autre côté du « Channel » en 2007. Sans maison de disque le groupe de rock Radiohead décide de proposer son dernier album uniquement sur la Toile, au tarif fixé par les internautes eux-mêmes. Téléchargé 1.200.000 fois le jour de sa mise en ligne, In Rainbows a rapporté plus à la formation en quelques semaines, que la totalité des ventes de ses autres albums sur le net. Un succès que d’autres secteurs aimeraient bien dupliquer. Plusieurs restaurants en Grande Bretagne puis en France se sont ainsi essayés avec succès au concept depuis le début de l’année. En France, on s’en souvient, le site de déstockage de grandes marques de mode, BrandAlley, avait invité en mai dernier les internautes à payer 10 000 articles pendant quatre jours, au prix qu’ils voulaient. Résultat des courses ? Un franc succès pour les consommateurs qui se sont rués sur les produits proposés. Mais des conséquences mitigées pour le site : une base de données accrue et bien renseignée mais une désillusion côté sous. Environ 85 % des internautes n’ont payé les articles que 1 ou 2 euros, quel que soit le prix recommandé. Le site, dit-on, ne serait pas prêt de recommencer !
Plus récemment la maison d‘édition Faber and Faber offrait de télécharger l’ouvrage de l’historien Ben Wilson intitulé (une jolie coïncidence !) ‘’What Price Liberty », avant qu’il ne soit mis en vente en librairie. L’internaute pouvait fixer le prix : de 0 à 14,99 £ (0 à environ 16 €). L’opération vient tout juste de s’arrêter.L’engouement pour le Pay What You Want ne s’arrête pas là. Un avocat français propose ainsi depuis peu d’inviter ses clients à « fixer le montant de ses honoraires et sur la rédaction ou l’examen d’actes juridiques ». En Grande Bretagne, Nil, une nouvelle agence de publicité vient même de se lancer, basée totalement sur le concept du PWYW. Le client donne un brief et l’agence fait le travail demandé. La balle est alors dans le camp de l’annonceur qui décide de la valeur du travail et donc de sa rémunération. Les seuls frais à rembourser sont les voyages si nécessaires, les outils propriétaires et les coûts de production. « Si un client décide de ne rien payer du tout, il est assez évident que nous ne travaillerons pas pour lui à l’avenir » expliquent les fondateurs ! Courageux oui mais pas inconscients !

Alors opération marketing, coup RP ou tendance profonde liée au rôle de la génération P ? Un peu des trois en réalité. Un fait est certain : l’Etat n’est pas encore prêt à demander aux citoyens de payer leurs impôts en fonction de leur satisfaction !

Isabelle Musnik

 

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