9 octobre 2013

Temps de lecture : 2 min

Il (n’) a (pas) vendu son âme à McDo

McDo, la marque qu'on aime détester ? Ou la marque qu'on déteste aimer ? Au travers du livre qu'il vient d'écrire, Jean-Pierre Petit, le président de McDo France et de la division Europe du Sud fait partager son parcours et raconte la transformation du roi des hamburgers.

Quand on parle de McDo, on peut soit évoquer le responsable de la malbouffe tant décrié par le Super Size Me de Morgan Spurlock. Soit rappeler que McDo est souvent l’un des seuls endroits accueillant encore en banlieue les jeunes abandonnés de la République. Jean-Pierre Petit, cet ancien publicitaire de talent (c’est lui le P de BDDP, l’une des plus belles agences des années de la fin des années 80, devenue par la suite TBWA) a décidé de raconter comment il avait choisi d’abandonner la réclame pour passer dans la viande hâchée. Son livre, tout juste paru aux Editions Cherche Midi, il l’a intitulé « j’ai vendu mon âme à Mc Do ».

Un titre provocateur ? Pas tant que ça. Le président-directeur général de McDonald’s France, président de la division Europe du Sud et executive vice-président de McDonald’s Europe révèle avec franchise les coulisses de son histoire, et de celle de l’ami Ronald au pays d’Asterix. Une histoire parfois conflictuelle, toujours passionnelle. Son parcours d’autodidacte lui permet aussi de dresser le portrait d’une époque où, reconnait-il « l’audace et l’impertinence avaient autant de pouvoir que le capital et le diplôme », et de rappeler que les franchisés n’ont pas eu besoin de bagages universitaires pour réussir !

Si McDo est aujourd’hui une réussite au pays de la gastronomie et de l’art de vivre, cité aujourd’hui comme un modèle au sein du groupe, il aura en tout cas fallu beaucoup de culot aux Frenchies pour oser proposer au géant américain de changer sa carte, ses restaurants et même son logo ! La tâche n’a pas toujours été facile, comme elle ne l’a pas été vis-à-vis de l’opinion publique et des influenceurs, révèle J.P Petit, qui raconte notamment ses relations avec José Bové, mais aussi Martine Aubry, Xavier Bertrand ou… Jean-Pierre Coffe.

Qu’on aime ou qu’on déteste, une chose est certaine, McDo, qui accueille 750 millions de Français chaque année, est aujourd’hui en France « un symbole ». Et peut-être pas celui des frites. « A Clichy sous Bois, une ville avec une forte population immigrée, le McDonald’s est un des principaux points de rencontre du quartier. C’est là que se retrouvent les lycéens, les jeunes couples, les policiers de la Bac, les familles et les rares cadres de passage. Lors des émeutes de 2005, alors que les incendies ravageaient la ville, le restaurant fut épargné. Aucune agression ni dégradation dans ce chaos ambiant. J’aime beaucoup cette histoire. Pour moi c’est un symbole. Quand les tensions sociales ou raciales deviennent trop fortes, on casse tout, sauf ce qui nous réunit. Ce que l’on pourrait considérer comme un bien commun », se réjouit J.P Petit… A suivre.

Isabelle Musnik

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