3 mai 2021

Temps de lecture : 2 min

Observatoire Cetelem : comment la pandémie a changé notre vision du voyage

L’Observatoire Cetelem et Harris Interactive ont tenté de comprendre si notre vision du voyage avait évolué depuis l’arrivée de la pandémie dans notre quotidien. Nos envies de mobilité sont-elles les mêmes ? Prenons-nous en compte les enjeux environnementaux lorsque nous préparons nos périples ? Serons-nous prêts à quitter notre cocon durant les vacances d’été ou allons-nous attendre la fin de la crise sanitaire pour retrouver notre insouciance passée ?

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Partir… Visiter des nouveaux lieux, faire sa valise pour découvrir d’autres cultures, embarquer dans un train ou un avion pour déguster plus ou moins loin de chez soi des spécialités culinaires… Vous en rêvez presque tous les jours ? L’envie de prendre vos cliques et vos claques augmente sans cesse ?

Soif d’évasion

Plus de la moitié des Français (55%) reconnaissent, selon l’Observatoire Cetelem que leur rapport aux voyages a changé au cours des dernières années. Aujourd’hui, partir est avant tout synonyme de dépaysement et d’évasion (57%). Ce sentiment est encore plus fort dans les familles (38%) que chez les personnes qui vivent seules (24%). Le contact avec la nature ou la découverte de nouvelles cultures sont également des critères importants pour plus de trois sondés sur dix. Lorsqu’ils partent à l’étranger, 70% des Français se montrent attentifs aux valeurs du pays visité et à l’impact écologique de leur venue. Une majorité (58%) se dit prête à choisir un moyen de transport plus vertueux et ils sont presque aussi nombreux (53%) à envisager de tester l’éco-tourisme.

Moins loin et plus longtemps

Face à ces nouvelles priorités, nous avons aujourd’hui tendance à privilégier des vacances dans l’hexagone (55%) mais de préférence dans une région autre que celle où nous résidons (46%). Les touristes qui rêvent de partir à l’étranger sont souvent des jeunes issues des catégories aisées qui avaient l’habitude de faire plus d’un séjour par an avant l’arrivée du coronavirus. Les modèles de voyage les plus classiques ont également la cote puisque nous préférons résider en maison de vacances pour explorer les environs (86%), faire un périple itinérant où l’on séjourne quelques jours à chaque étape (73%) ou nous offrir un séjour tout compris dans un club de vacances (60%). Le temps des week-ends prolongés semble, quant à lui, être passé de mode. Les Français privilégient en effet majoritairement (61%) les séjours longs aux breaks de trois ou quatre jours (55%).

Détresse, quand tu nous tiens…

La campagne de vaccination qui s’accélère ne nous plonge pas, pour autant, dans un optimisme béat. Si l’arrivée de l’été nous faire ressentir impatience (43%) voire même une certaine joie (34%) et même pour certains une franche excitation (19%), plus d’un citoyen sur deux (53%) avoue éprouver dans le même temps des sentiments négatifs. 35% des sondés s’inquiètent toujours pour leurs vacances en raison de la conjoncture actuelle. L’idée même de rester coincés chez soi encore quelques mois nous plonge en pleine détresse. Et pour cause…

Un équilibre psychique s’était créé entre le temps professionnel qui nous permet de gagner de l’argent et le temps des loisirs

« La pandémie a remis en cause une chose qui nous semblait acquise à savoir la capacité d’aller et venir où nous voulons en fonction de nos désirs et de nos moyens, nous explique le sociologue et essayiste, Rodolphe Christin. Cet arrêt brutal a été un choc pour les professionnels du tourisme mais aussi pour leurs clients qui considéraient leurs déplacements en vacances comme un impératif pour leur bien-vivre et une forme de représentation du bonheur. Pour eux, tout s’est effondré en quelques jours et ils ressentent aujourd’hui un vide existentiel. Un équilibre psychique s’était créé entre le temps professionnel qui nous permet de gagner de l’argent et le temps des loisirs durant lequel on cherche à se ressourcer en faisant des activités qui nous font plaisir. Le tourisme nous aide à tenir le coup et à nous échapper, en apparence, des contraintes du monde productiviste dans lequel nous vivons. Derrière le désir de parcourir la planète apparait le symptôme de l’invivabilité croissante de notre société. » Le Covid nous a fait réaliser cette triste vérité du jour au lendemain.

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