Vous faites quoi les 1er et 2 octobre prochains ? Si vous êtes à Paris, la Nuit Blanche se met en scène par le prisme du digital et fait revivre une histoire vieille de plus de 500 ans sur Instagram.
Si vous avez l’esprit baroudeur et un poil fleur bleue, la programmation de la prochaine Nuit Blanche (1er et 2 octobre) à Paris devrait vous ravir. Imaginé par Jean de Loisy, Président du Palais de Tokyo, et ses équipes, cette 15ème édition rejoue l’histoire de Poliphile, un amoureux transit à la recherche de sa bien-aimée, Polia. Une adaptation de l’œuvre de Francesco Colonna, parue à Venise en 1499. Imaginé comme « un parcours sur le thème du franchissement », dixit le site de l’événement, les badauds seront amenés à déambuler le long de la Seine, du pont Tolbiac à pont de Sèvres en passant par l’île Saint-Louis.
Pour mettre en scène cette déambulation et faire découvrir les nombreuses animations, l’agence hyperactive du moment, BETC, a imaginé une expérience interactive sur Instagram. Sur le compte de la Nuit Blanche, les 198 publications forment une cartographie de cette course poursuite amoureuse, où les illustrations de l’artiste SOBA sont accompagnées d’une description des performances : « Sur la place Dauphine, c’est un véritable exercice physique qui attend Poliphile et le visiteur. Placés de chaque côté d’un poteau coiffé d’une poulie, des performeurs tirent inlassablement sur des cordes dans une chorégraphie au mécanisme élémentaire, inspirée à Mel O’Callaghan par le « Zarathoustra » de Friedrich Nietzsche », explique le compte. Une opération qui a le mérite de démêler le flou des programmations de ce genre avec son smartphone, qui offre une vision poétique de la capitale et qui sort du formol un récit datant de plusieurs siècles grâce au numérique. Précisions avec Fanny Begueria, Global Brand Development Manager et Arnaud Assouline et Benjamin Le Breton, Directeurs de Création BETC.
INfluencia : quel type d’expérience avez-vous souhaité mettre en place pour la Nuit Blanche ?
Fanny Begueria, Arnaud Assouline et Benjamin Le Breton : il nous a semblé intéressant d’accompagner cet événement qui rassemble près d’un million de personnes en créant une carte sur Instagram qui permette une expérience digitale immersive et utilitaire de Nuit Blanche en tissant un lien entre le fil narratif, la programmation artistique, les artistes eux-mêmes, la ville de Paris et bien sûr le public. Il suffit de suivre le compte @nuitblanche2016 pour se plonger dans l’histoire, avoir des informations sur les oeuvres et organiser sa Nuit Blanche. Les noctambules peuvent aussi poster leurs photos avec le hashtag #nuitblanche et faire des commentaires sur les oeuvres.
IN : quelle est la force d’Instagram pour ce genre d’opération ?
F.B., A.S. et B.L-B. : la force d’Instagram est d’être centré sur l’image et son ergonomie verticale en 3 cases permet de créer ce genre de détournement créatif. Ici, la présence centrale de la Seine (la programmation du « IN » prend place de part et d’autre du fleuve cette année) a été une forte source d’inspiration. Elle est la colonne vertébrale de la carte. Enfin, Instagram s’utilise surtout à partir d’un smartphone, donc la dimension mobile est en parfaite adéquation avec le besoin et l’usage du public : avoir une carte du programme de Nuit Blanche dans la poche.
IN : pouvez-vous nous en dire plus sur votre collaboration avec l’artiste SOBA ? Comment l’avez-vous repéré et qui est-ce qui vous a convaincu de travailler avec elle, notamment pour illustrer le parcours de Poliphile ?
F.B., A.S. et B.L-B. : nous suivons le travail de cette artiste depuis un moment. Nous avons adoré la précision chirurgicale de son trait et la vivacité qui se dégage de ses illustrations. Par ailleurs, son humour et son style de dialogue qui jongle avec le passé/présent/futur correspondaient exactement à ce que l’on cherchait. Travailler avec SOBA a été extraordinaire.
Découvrez le programme complet