15 février 2024

Temps de lecture : 3 min

Pourquoi 2024 promet d’être « l’année des parkings »

Une loi impose à tous les parkings de plus de 60 places de s’équiper d’ombrières capables de produire des kilowatts verts. L’électricité produite serait comparable à celle d’une petite trentaine de réacteurs nucléaires. Explications.

Comme souvent hélas, la peur du gendarme est plus forte que le bon sens. Le réchauffement climatique est aujourd’hui une évidence pour les êtres humains ayant un minimum de jugeote. Notre dépendance énergétique envers des producteurs comme la Russie ou les Pays du Golfe dans lesquels la démocratie est quasi-inexistante nous fragilise. Des solutions technologiques plus respectueuses de l’environnement et capables d’accroître notre autonomie existent pourtant mais elles coûtent de l’argent. Les décideurs préfèrent donc, le plus souvent, ne rien faire jusqu’à ce que la loi les force à réagir.

5000 euros la place de parking

Prenez les ombrières équipées de panneaux solaires par exemple. A priori, cette « innovation » ne casse pas trois pattes à un canard. La France est couverte de parkings. En plein été, ces larges espaces bitumés sont de véritables fournaises. Les recouvrir de structures métalliques ou en bois et remplacer leur toiture par des panneaux photovoltaïques offre à la fois de l’ombre aux conducteurs et à leurs passagers tout en produisant de l’énergie verte. Seulement voilà : ces ombrières ne sont pas données. Entre les structures, les panneaux, les tranchées de raccordements électriques et la main d’œuvre, « il faut compter sur un investissement moyen de 5000 euros par place de parking avec des variations de prix qui peuvent aller de 30% à 50% en fonction de la complexité du chantier », nous dévoile Clémence Bourcey, la responsable commerciale des ombrières START chez Solstyce. Cette ancienne directrice d’agence chez le fabricant d’ascenseur Otis garde, malgré tout, un moral d’acier. Et pour cause. « 2024 sera l’année des parkings », nous promet-elle. Plusieurs raisons expliquent son optimisme.

La volatilité récente des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine a fait évoluer les mentalités dans de nombreuses entreprises. Le décret Tertiaire, promulgué en 2018 dans le cadre de la loi ELAN, vise, par ailleurs, à réduire de 60% la consommation énergétique des bâtiments à usage tertiaire ayant une surface d’exploitation supérieure ou égale à 1000m2. Une des manières de compenser les besoins de telles constructions est de les inciter à produire des énergies vertes. L’optimisme de Clémence Bourcey et de tous ses concurrents est toutefois lié à un autre texte législatif nettement plus récent…

Des lois de plus en plus contraignantes

Depuis le 1er juillet 2023, tous les sites dotés de parkings de plus de 1500 m², soit l’équivalent de 60 places, disposent d’un délai de cinq ans pour pourvoir au moins la moitié de leurs parcs de stationnement en ombrières solaires. Cette échéance a même été réduite à trois ans pour les parkings de plus de 10.000 m². Les parkings neufs de plus de 500 m² doivent, eux, intégrer des ombrières produisant des énergies renouvelables depuis trois ans déjà. Ce dispositif devrait faire passer la capacité de production d’électricité solaire de 16 à 27 gigawatts en quatre ans, soit l’équivalent d’une petite trentaine de réacteurs nucléaires de 900 MW.

« Il existe aujourd’hui, plus de 60.000 parkings de plus de 1500 m² en France », calcule Clémence Bourcey. Ce marché est gigantesque. » Vingt mille magasins de grande distribution, dont 800 centres commerciaux, sont concernés par ce dispositif mais à peine plus d’un millier sont déjà équipés à ce jour. La note risque d’être salée pour les enseignes. Système U estime que le coût moyen de ces ombrières « solaires » est de 400.000 euros par magasin. En Ile-de-France, où 7500 parkings seront couverts à partir de 2026, l’installation de ces équipements devrait permettre de satisfaire 4% des besoins en énergie de la région, selon une étude de l’Institut Paris région. Certains sites ne tomberont pas sous le coup de cette loi comme les parkings pour poids lourds, ceux situés sur des sites touristiques d’exception et les espaces dont 50% de la surface est déjà ombragée par des arbres. Une énorme majorité des parkings en France va toutefois avoir une tout autre allure dans un avenir proche. Pour le meilleur et le meilleur…

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