24 février 2019

Temps de lecture : 3 min

Les nomades numériques préférent Belfast à New York

Partout dans le monde, les villes commencent à faire du charme aux freelances. Mais qui sont-ils et que recherchent-ils ? Plusieurs études nous aident à répondre à ces questions.

Partout dans le monde, les villes commencent à faire du charme aux freelances. Mais qui sont-ils et que recherchent-ils ? Plusieurs études nous aident à répondre à ces questions

Leur nombre grandit de jour en jour et les villes commencent à leur faire les yeux doux pour les attirer à elles. Les « nomades numériques » sont partout. En 2017, la France comptait près de 830.000 freelances, d’après une étude publiée par Malt (ex Hopwork) et Ouishare. Ce chiffre a augmenté de 120% en une décennie. L’Insee évalue, pour sa part, à 2,8 millions le nombre de personnes qui exercent leur métier de façon indépendante dans notre pays. Ils étaient à peine 2,3 millions en 2003. (+ 25 % en un quinze ans, soit 10 fois plus vite que la population salariée). Plus de 10% des actifs dans l’hexagone souhaiteraient aujourd’hui travailler où et quand bon leur semble. Les salariés aimeraient, eux, ne pas devoir aller chaque jour à leur bureau. 65% des Français s’intéressent ainsi au télétravail et 25% le pratiquent régulièrement, selon une récente enquête de l’institut Ipsos. En Europe, le nombre de free-lance croît de 15% chaque année. Aux Etats-Unis, ils représenteront 40% de la main d’œuvre d’ici 2020, d’après une étude du cabinet Inuit.

Lyon, 14ème au classement

Être travailleur nomade est une chose mais pour réussir, mieux vaut bien choisir la ville où s’installer. Les plages australiennes, la douceur de vie méditerranéenne, le rêve américain ou la frénésie asiatique ? Eh bien, non ! La plateforme de logements Spotahome vient de publier un palmarès des villes les plus accueillantes pour les travailleurs nomades. Sur les 56 métropoles analysées par le site, le grand vainqueur est… Belfast. La capitale nord-irlandaise est, certes, la ville sur laquelle le soleil brille le moins (son taux d’ensoleillement est de 0,38 sur 10, loin, très loin Abu Dhabi et son 10/10) mais la vitesse de son internet (10/10), le faible coût des locations de chambre (8,28/10) ainsi que la qualité de ses espaces de coworking (8,12/10) lui permettent de coiffer au poteau les deux villes méditerranéennes les plus branchées du moment, à savoir Lisbonne et Barcelone. Belfast est également la cité au Royaume-Uni dans laquelle l’économie s’est développée le plus rapidement ces dix dernières années. Pour ceux qui souhaiteraient s’exiler aux antipodes, Brisbane (4ème du classement), Adelaïde (6ème) ou Perth (13ème) en Australie sont des choix à considérer tout comme Wellington (9ème) et Auckland (11ème) en Nouvelle-Zélande. Les mégalopoles Tokyo, New York, Singapour et Hong Kong figurent, elles, aux quatre dernières places de ce palmarès en raison notamment de leurs coûts de la vie astronomiques.

Et la France, direz-vous ?

Seules deux villes dans l’hexagone sont citées dans cette étude. Lyon figure à une très honorable 14ème place et Paris en 48ème. La capitale des Gaules se distingue par ses loyers modérés (8,35/10), la qualité de ses espaces de coworking (7,44/10) et le bon accueil réservé aux migrants (7,27/10). Le numérique est un autre point fort de cette ville qui est équipée depuis l’an dernier d’un réseau numérique à très haut débit. Lyon French Tech a déjà attiré 7000 entreprises spécialisées dans l’image et le digital et 42.000 emplois ont été créés dans ces secteurs.

Des objectifs différents de leurs aînés

Le profil type des nomades numériques a beaucoup évolué ces dernières années. Les professionnels travaillant pour la Toile ainsi que les spécialistes des RP et du marketing ont été les premiers à devenir freelance. Mais de plus en plus d’autres employés extrêmement qualifiés choisissent aujourd’hui de laisser derrière eux la sécurité d’un poste bien rémunéré pour « tenter l’aventure » et se lancer à leur propre compte. Une étude du réseau d’experts en management et stratégie Comatch montre notamment qu’un nombre croissant de consultants décident de devenir indépendants afin de choisir les sujets sur lesquels ils vont travailler (86%) et pour alléger leurs horaires (75%).

Ordinateurs et smartphones pour seul bagage…

Mieux équilibrer sa vie professionnelle et privée, profiter d’un cadre de travail plus agréable, trouver un lieu de résidence sympathique, pratique et pas trop cher… Les objectifs des nomades numériques sont bien différents de ceux de leurs aînés. Les villes qui l’ont compris voient débarquer dans leur cité des indépendants avec leur ordinateur portable et leur smartphone pour seul bagage ou presque. Belfast, Lisbonne et Barcelone touchent aujourd’hui les dividendes des efforts qu’elles ont entrepris ces dernières années. Lyon et Paris sont en train de rattraper leur retard et redoublent d’initiatives pour ouvrir de nouveaux tiers-lieux hybrides mi-bureaux, mi-cafés, mi-laboratoire créatifs, très inspirants. Alors mesdames et messieurs les nomades numériques, on vous attend…

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