23 juin 2015

Temps de lecture : 2 min

Musique : doit-on protéger le copyright ?

Copieur ou créateur ? La frontière entre créativité, inspiration et copie est mince et cela engendre des conflits pas toujours justifiés, en particulier dans l'univers musical. Même si la notion de copyright est légitime, ne doit-on pas la repenser ?

Copieur ou créateur ? La frontière entre créativité, inspiration et copie est mince et cela engendre des conflits pas toujours justifiés,  en particulier dans l’univers musical. Même si la notion de copyright est légitime, ne doit-on pas la repenser ?

Pharrell Williams sera cette année aux Cannes Lions pour une session sur l’ouverture de la créativité par les collaborations. Comme vous l’avez probablement entendu ou lu, lee producteur, artiste et superstar   a été au centre de la polémique de  » Blurred Lines « , une chanson qu’il a produite et a co-écrite avec Robin Thicke et T.I. En mars, un jury les a accusé d’avoir plagié le tube de 1977 de Marvin Gaye, « Got To Give It Up », et ils ont du reverser environ 10 millions de dollars aux enfants de l’auteur.

Repenser la notion de copyright

Le sujet de copyright est intéressant et difficile. N’importe qui visionnant le documentaire RIP! A Remix Manifesto (voir la vidéo ci-dessous) peut comprendre pourquoi. Bien que le copyright fasse gagner de l’argent, je pense vraiment que dans ce cas et dans beaucoup d’autres domaines, il ne favorise pas le progrès. Ainsi, certains medicaments qui sont des copyright ne sont pas développés comme ils devraient en raison de droits commerciaux exclusifs d’exploitation.

Il y a des cas similaires dans le monde de la musique où le copyright prend une tournure étrange. Dans le livre « The Manual  : How to Have a Number One the Easy Way  » by The KLF, les auteurs expliquent très bien comment celui-ci a commencé. Les droits de publication en musique marchent principalement pour la mélodie et le chant, qui étaient le domaine des blancs, tandis que le groove était celui des noirs. Ce qui entre parenthèses, comme beaucoup d’autres choses dans le monde, désavantage les Afro-Américains. Prenons ainsi le cas de Bo Diddley, l’inventeur du fameux Diddley Beat, qui pourrait poursuivre en justice des millions de gens pour avoir utiliser son groove. Écoutez, I Want Candy par Bow Wow Wow, et vous constaterez que la chanson entière est basée sur un groove à la « Bo Diddley ».

L’ironie dans tout ça est que pour Blurred Lines, le jury a reconnu coupable le groove et le ressenti de la chanson, dans un vote qui a été totalement basé sur des émotions, et non sur des faits ou des lois. C’est une approche très négative et les choses devraient être abordées plus souplement. Bien sûr, vous ne devez pas voler un morceau, mais si vous vous plongez vraiment profondément dans l’histoire de la musique, vous verrez que tout le monde a été influencé par quelque chose qui existe déjà. Il y a seulement douze notes dans notre système tonal Occidental et les combinaisons qui marchent ne sont pas infinies.

La créativité se base avant tout sur des concepts existants. Que ce soit l’invention de l’ampoule (était-ce Edison ou Swan ?) ou d’autres innovations très connues, c’est surtout le résultat du travail commun de centaines de personnes. Marvin Gaye a trouvé l’idée du rythme syncopé en entendant un groupe de personnes parler de Got To Give It Up. Rien d’original, tout est relié. Pour conclure, cette décision est destructrice pour la creativité et la civilisation dans son ensemble, parce que nous vivons dans un monde où les gens ne peuvent bien travailler et réaliser qu’en collaborant.

RIP : A Remix Manifesto

Copyright & Creativity, du projet copyrightuser.org

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