3 juin 2012

Temps de lecture : 1 min

La musique classique envahit les ghettos de Los Angeles

Depuis cinq ans en France, les manifestations de musique classique en rue se multiplient. L’ambition? La promouvoir auprès du grand public. Mais la musique savante peut aussi jouer les assistantes sociales. Dans le centre ville de Los Angeles, une initiative originale en apporte la démonstration.

Aux Etats-Unis, terre de paradoxes et de contrastes, symphonies et orchestres ne sont pas entrés dans les mœurs musicales du bon peuple. Jugée trop ésotérique et réservée à une petite élite, la musique classique sort enfin de son ornière par la grâce d’un de ses représentants les plus vendeurs. En créant Street Symphony, le violoniste Robert Vijay Gupta entend sortir le classique de sa tour d’ivoire en l’amenant dans le quartier le plus pauvre et glauque de la Cité des anges.

Avec ses 50 000 sans abris, drogués et prostitués, le lugubre Skid Row représente la plus grande concentration de laissés pour compte des Etats-Unis. Situé à quelques encablures de l’ultra moderne Walt Disney Concert Hall, résidence de l’orchestre philarmonique de Los Angeles, le quartier le plus pauvre de la ville abrite quand même une célébrité: Nathaniel Ayers. Héros d’un film retraçant sa vie en 2009, «The Soloist» avec Jamie Foxx, ce prodige afro-américain du violon devenu schizophrène et aujourd’hui SDF, a provoqué chez Gupta l’envie de faire de son art un outil d’assistance psychologique et sociale.

En devenant l’instructeur d’Ayers, ce membre du philarmonique de LA depuis ses 19 ans, en 2007, a découvert le pouvoir de la musique classique sur les personnes atteintes de maladies mentales. Organisation à but non lucratif, Street Symphony, composée de musiciens tous désireux de servir la cause du pouvoir thérapeutique de la musique classique, envoie «live» dans le Skid Row des quatuors et sextuors. Selon Gupta, qui a justifié son action sur le site Good la connexion émotionnelle avec la musique est surtout très forte chez les vétérans de guerre victimes de troubles de stress post-traumatique. «Cette communauté est ostracisée, sans accès à la musique. Jouer devant elle nous rappelle pourquoi nous faisons de la musique, elle prend un nouveau sens.»

En qualifiant Street Symphony de «service humaniste», son fondateur résume plutôt bien son initiative, même si cela va plus loin. Sans s’agiter sur le Web, le collectif laisse le digital de côté pour se concentrer sur le vrai social. Une agitation concrète, utile et intelligente. Un exemple à suivre…

Suivez The Street Symphony sur Twitter:@Street_Symphony

Benjamin Adler

Robert Vijay Gupta à TED:  » La musique est une médecine, elle est une thérapie »

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