26 février 2014

Temps de lecture : 2 min

Montre ton selfie, je te dirai qui tu es

Un projet inédit mené par un expert allemand de la data visualisation offre une analyse amusante et intéressante des adeptes de l’autoportrait numérique. INfluencia dresse le bilan des résultats de l’étude de SelfieCity.

Le selfie n’est plus une simple mode mais un phénomène de société. Quand, même Barack Obama s’y met et provoque un mini-scandale diplomatico-sentimental lors de la cérémonie d’hommage à Nelson Mandela, c’est que l’autoportrait digital a dépassé son cadre originel, ludique et futile. En Angleterre, le dictionnaire Oxford l’a élu mot de l’année 2013. Aux Etats-Unis, la société d’événementiel et de ventes de billets online TicketLeap l’utilise même comme ticket digital pour remplacer le QR code.

Que le visage soit l’image de l’âme pour Cicéron ou qu’une image vaille mille mots selon Confucius, quelle signification anthropologique possède un selfie ? Que nous apprend-t-il sur son auteur ? Peut-on en tirer des informations sociologico-culturelles ? Le projet SelfieCity, mené par le designer allemand Moritz Stefaner, spécialiste européen de la data visualisation, apporte des réponses à ces questions jusque-là inédites. De l’âge des ego portraitistes au nombre de fois où ils posent la bouche ouverte, SelfieCity a passé au crible 3000 selfies postés sur Instagram pour aller sous la carapace du phénomène. « Les Selfies sont devenus très intéressants à étudier, désormais », justifie Moritz Stefaner dans Fast Co.Design. « Sont-ils juste une mode ou représentent-ils une tendance substantielle de création et de partage de photos ? Sont-ils un moyen d’expression individuelle, un outil d’autopromotion ou un cri d’attention ? Surtout, y a-t-il des différences culturelles entre les pays dans la manière dont se font les selfies ? », s’interroge le leader de ce projet pionnier.

Le Russe plus moribond que le Brésilien

En collectant d’abord 656 000 photos Instagram publiées à New York, Moscou, Sao Paulo, Berlin et Bangkok entre le 4 et de 12 décembre 2013, pour ne garder que 640 selfies pour chacune des villes, SelfieCity a pu éclairer la lanterne de Moritz Stefaner, et la nôtre par la même occasion. Les résultats ? Seulement 3 à 5% des contenus visuels postés sur Instagram sont des selfies, soit beaucoup moins que l’idée reçue. Deuxième conclusion, l’exercice est plus féminin que masculin, avec un différentiel maximum de 4,6 dans la capitale russe. En revanche, quelle que soit la ville, quand un homme y va de son selfie, il sera plus vieux que la représentante moyenne du beau sexe : plus de 30 ans.

Sans surprise, SelfieCity nous apprend que les femmes, surtout les Brésiliennes, sont plus expressives dans leur autoportrait, notamment en prenant des poses sensuelles ou sexuelles. La confirmation que l’exercice du selfie reste l’apanage des jeunes -avec Bangkok comme moyenne d’âge la plus basse (21) et New York la plus élevée (25,3)- ne surprend pas non plus. Ce qui est plus révélateur, sans non plus encore une fois apparaître comme une révélation incroyable, c’est de lire que le selfie peut aussi permettre de juger du bonheur de ses peuples. « En tant qu’ analystes des humeurs, nous avons constaté beaucoup plus de visages souriants à Bangkok (0,63 sourire en moyenne par pose) et Sao Paulo (0,64) qu’en Russie », révèle Moritz Stefaner.

Benjamin Adler / @BenjaminAdlerLA
Rubrique réalisée en partenariat avec ETO

Pour découvrir les résultats complets et plus détaillés de l’étude, cliquez sur l’image

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