15 mars 2019

Temps de lecture : 2 min

Le monde vif-argent de Mandelbaum

Rare que le dessin soit l’objet d’une exposition au centre Pompidou. Il est vrai que Stéphane Mandelbaum est devenu au fil du temps, le dessinateur de toutes les audaces, sans jamais se laisser enfermer dans un genre. Un grand qui dérange à la folie.

Rare que le dessin soit l’objet d’une exposition au centre Pompidou. Il est vrai que Stéphane Mandelbaum est devenu au fil du temps, le dessinateur de toutes les audaces, sans jamais se laisser enfermer dans un genre. Un grand qui dérange à la folie.

Il s’appelle Stéphane Mandelbaum , est né en 1961, mort assassiné en 1986, alors qu’il venait de voler un Modigliani. Diable de raccourci, direz-vous! et si « personne » n’était tombé en arrêt devant ses gigantesques dessins néo-expressionnistes, réalisés entre 1980 et et 1985, il ne serait pas aujourd’hui l’invité du centre Pompidou pour cette rétrospective majeure. Il en va ainsi de l’art, et de son espérance de vie… Fort heureusement, ce jeune Belge gravement dyslexique dont le destin oscille sans cesse entre dessin et violence est repéré à diverses époques par des collectionneurs qui restent statufiés face aux fulgurances du génie maudit, à son art de traquer ses pensées les plus intimes pour les immortaliser sur papier.

Deux parents artistes…

Son galeriste, Bruno Jean, entend parler de lui par hasard, lors d’une interview de Robert Combas (dont certaines oeuvres introduisent le dessin dans la peinture et non l’inverse) qui disait son admiration pour un certain Stéphane Mandelbaum, dessinateur hors pair… Le sang du galeriste ne fait qu’un tour et dès cet instant il se met en quête de l’œuvre et de l’histoire de ce jeune homme, fils du peintre Arié Mandelbaum, d’origine juive polonaise et de l’illustratrice de livres pour enfants, Pili, son épouse, installés à Bruxelles.

Aimé de Marin Karmitz ou de Robert Combas

Son œuvre frappe aussi l’esprit du collectionneur et producteur Marin Karmitz qui acquiert des dessins de lui à Drawing Now, (qui se tiendra pour sa treizième édition, du 28 au 31 mars au Carreau du Temple) et d’un autre initié Antoine de Galbert qui, il y a quinze ans achetait une dizaine de ces immenses feuilles dessinées au stylo Bic, au fusain ou à la mine graphite, saillies, jaillies telles des tempêtes intérieures. Sans filtre, Stéphane Mandelbaum évoque scènes pornographiques, visages entamés, désarmés, pensées à la fois intimes et universelles qui frappent l’entendement  de chacun jusqu’au malaise, parfois. Une écriture sans mots, pour celui qui passa quatre ans au Snark, école alternative où il apprendra à écrire pour simplement « appuyer » son indécente et audacieuse intériorité. Celui que certains se plaisent à qualifier de « Basquiat belge » qui n’aurait pas trouvé son Wharol » » (mais pourquoi faut-il mettre les artistes dans des cases?) en bluffera plus d’un. A découvrir ce démon dénommé Mandelbaum jusqu’au 20 mai prochain dans la galerie d’art graphique du centre Pompidou.

 

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