26 octobre 2015

Temps de lecture : 2 min

Mobilier urbain : qui veut jouer au billard de rue ?

Faire de la rue un lieu de récréation et d’échange, tel est l’idée d’un architecte français avec son projet de billard urbain entièrement conçu en béton.

Faire de la rue un lieu de récréation et d’échange, tel est l’idée d’un architecte français avec son projet de billard urbain entièrement conçu en béton.

Et si le billard devenait une pratique courante dans les villes et les boules qui s’entrechoquent un nouveau bruit de la rue ? Dans le cadre de l’évènement SPOT à Nantes, l’architecte Gwendal Le Bihan offrait la possibilité aux habitants de s’adonner aux plaisirs du billard. Entièrement conçu en béton et réalisé dans un atelier familial via des procédés artisanaux, ce beau bébé de 900 kilos détonne : « Entre mobilier urbain et équipement sportif, le billard urbain encourage les nouvelles pratiques citadines. Il permet de démocratiser un loisir sélectif et d’offrir de nouveaux spectacles ludiques dans l’espace public. Les sensations de jeu qui en résultent sont proches du billard traditionnel, toutefois un peu plus rapides et plus offensives. ». explique son créateur.

Pour Gwendal Le Bihan, il s’agit également de « créer de nouvelles interactions » via un mode de jeu alternatif. Avec seulement 14 050 licenciés en France en 2013, contre 1 500 000 au Japon, cette discipline est encore confidentielle et réservée à un certain public. Alors, pourquoi un tel choix ? « Au billard, il y a une vraie notion de spectacle et de partage. Lors de ces deux jours, nous avons constaté à quel point on pouvait créer du lien social avec ce type de dispositif totalement nouveau », déclare l’architecte. Car avec son physique imposant et sa structure surprenante, impossible de ne pas marquer le pas pour apprécier la « bête ». Si pour l’instant le projet n’est qu’un galop d’essai, l’objectif à terme est de séduire les villes. L’installation du billard urbain coûte environ 5 000 euros et pour la location des cannes et des boules, il suffirait aux utilisateurs de fournir une carte d’identité le temps de la joute. « De plus, la structure est faite pour résister à des décennies d’intempéries et un système d’évacuation des eaux de pluie est prévue sous la table », précise l’architecte. Une œuvre appelée également à évoluer au fil du temps, comme peut l’être un skatepark avec ses graffitis et qui permet au public de s’approprier un peu plus les lieux.

Repenser le sport pour la ville

Dans un autre registre, l’architecte, en collaboration avec le collectif Planète Copains, a également eu l’occasion de réenchanter un quartier de l’Ile de Nantes avec une table de ping-pong d’un nouveau genre. En s’inspirant des travaux du peintre Asgeir Jorn menés dans les années 60 sur le football triolectique, le Danois a totalement repensé la conception d’un terrain de foot  avec 3 côtés : « Le sport est reconnaissable mais la singularité de l’équipement est objet de curiosité. Le football devient ainsi situationniste ! A l’échelle du site et de nos moyens, nous avons imaginé le détournement d’un autre sport caractérisé par l’affrontement de deux parties : le tennis de table. Ce ping pong à trois côtés, assemblage démontable d’éléments en contreplaqué, nous a permis d’expérimenter la jouabilité de ce sport triolectique et d’établir ses règles. » Ainsi, au fil des échanges, on peut se retrouver confronté à deux adversaires, ce qui augmente la difficulté, laisse une plus grande place à l’incertitude et pousse le joueur à aborder le match sous un nouvel angle. En bouleversant les habitudes des habitants, que ce soit dans le design ou dans la réinterprétation de certaines règles du jeu, ces dispositifs placent un sentiment ô combien important et cher au domaine du street-art : l’émotion. Elément clé d’une régénération et d’une cohésion d’un quartier.

 

Crédits Photos table de ping pong : Tristan Vergnault

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