Pour la première fois, le Ministère du Travail confie une campagne publique à des apprentis en communication. #DémarreTaStory initie sa deuxième saison et garde les ingrédients de son précédent succès : des programmes conçus pour et par des apprentis sur les réseaux sociaux. Au royaume d’Insta, ce sont les rois.
Le Ministère du Travail se met à jour et rajeunit son effectif. En 2018, la campagne #DémarreTaStory menée conjointement avec l’agence Parties Prenantes avait permis aux apprentis de vanter les mérites de leur formation à travers des stories Instagram diffusées sur les réseaux sociaux. Plus de 200 micro-témoignages -dans la langue de Muriel Pénicaud- avaient ainsi été postés dans toute la France. L’institution était même allé jusqu’au bout de sa mue social media en signant des collaborations avec les Youtubeurs Pierre Croce et Amixem. Résultat : 14 millions de vues tous canaux confondus en moins d’un an récompensés par le Grand prix Topcom 2019 dans la catégorie « stratégie de communication » et un Topcom d’Or dans la catégorie « publicité sur les réseaux sociaux ». Le jury ayant salué l’originalité de la campagne et la mobilisation de terrain qu’elle a su créer. Squeezie, c’est qui ?
Le ministère du Youtube Game
En 2019, on prend les mêmes et on passe la deuxième. À bord d’un van aux couleurs de la campagne, trois apprentis en communication, alias Astrid, Nicolas et Juliette, sillonnent la France à la rencontre de leurs compères. Leur objectif : casser les idées reçues sur l’apprentissage et convaincre d’autres jeunes de se professionnaliser. Côté diffusion, la chaine Youtube #DémarreTaStory avec l’apprentissage lancée le 21 février dernier est le centre névralgique en accueillant la plupart des contenus. L’occasion de rallonger les formats jusqu’alors limités par les codes d’Instagram.
Le programme phare -en cours de diffusion et ce jusqu’à fin juin- est une web série éponyme. En 25 épisodes de 3 minutes -réalisés par Patrice Masini, déjà aux manettes lors de la première saison- pour autant de secteurs et métiers, nos trois reporters en herbe dressent le portrait de cette jeunesse qui « se lève tôt ». La chaine est complété de témoignages en tout genre, comme par exemple ceux de Thierry Marx et Guillaume Gomez -le chef cuisinier du Palais de l’Élysée- qui ont par le passé ciré les bancs de l’apprentissage.
Le ministère du Travail renouvellera également sa collaboration avec Pierre Croce et Amixem, qui en 2018 étaient partis rencontrer des apprentis et tester leurs métiers. Ces vidéos postées sur leurs chaînes ont totalisé plus de 5 millions de vues et rencontré un accueil très positif au sein de leur communauté. Enfin, un concours lancé à tous les CFA vient clôturer le dispositif. Leurs élèves étaient invités à raconter leur profession à travers … vous l’aurez devinez … des stories Insta. Les gagnants se verront offrir le droit de rejoindre l’équipe et de participer à la campagne.
Insta(nt) campagne
Au-delà de dépoussiérer une communication publique qui n’en demandait pas tant, cette campagne est l’énième exemple de la prise de conscience des politiques -au sens -très- large- de l’importance de la jouer réseaux sociaux. Le meilleur exemple en date étant bien sur celui de la campagne présidentielle de 2017. Mais quand on se penche sur Instagram précisément, on se rend compte, une nouvelle fois que le facteur générationnel est determinant. La plateforme reste destinée à un public jeune, pas forcément en âge de voter, ce qui n’en fait pas un angle d’attaque politique très pertinent. Les réseaux dits « classiques », comme Facebook ou Twitter, remportent encore la préférence des personnalités politiques. Mais de là à dire que Jean Luc Mélenchon est le youtubeur préféré de votre youtubeur préféré, il y a un monde que je ne me risquerai pas de franchir.
