12 juin 2023

Temps de lecture : 4 min

#M’endors pas …Le cauchemar de la soumission chimique dénoncée par une campagne signée Havas paris

« Et j’ai cessé de t’appeler Papa » c’est le titre de l’ouvrage de Caroline Darian. Le 2 novembre 2020, cette dernière reçoit un appel de la police de Carpentras. Son père est en garde à vue. La saisie de son matériel informatique révèle que depuis 2013, il drogue sa femme à coups de somnifères et d’anxiolytiques avant de la livrer, inconsciente, à des hommes, de tous les horizons et sans contrepartie. Caroline Darian, raconte ici cette déflagration que l’on ose à peine imaginer. La campagne #Mendorspas lancée la semaine dernière, et l’opération d’information lancée par Havas Paris ce vendredi, ont pour objectif d’informer le plus grand nombre sur la trop courante et secrète « soumission chimique » existant au sein des familles.

 

Sidération. Voilà le terme qui convient à cette découverte macabre. Sans doute, l’une des première à sortir au grand jour, au milieu d’une longue et banale liste de « secrets de famille » bien gardés…  Arielle Schwab, directrice générale adjointe de Havas Paris, amie de l’auteure, (depuis toujours en prise avec le milieu associatif et grande défenseuse de causes variées), s’est emparée de « l’histoire » de Caroline Darian, pour lancer la campagne #Mendorspas destinée à sensibiliser le grand public,  le corps médical, politique, associatif , à ce fléau, nommé la soumission chimique. Faire du bruit à n’importe quel prix pour dénoncer une cause passée totalement sous les radars.

La technique consiste à droguer une personne à son insu pour abuser d’elle, sans qu’elle puisse réagir, ou parfois même en avoir conscience. Un phénomène méconnu et certainement encore largement sous-estimé en France. Pourtant, ce type de violence touche de multiples profils de victimes: des femmes parfois des hommes, mais aussi des enfants, et jusqu’aux nourrissons ou aux personnes âgées, et ce dans tous les milieux sociaux.

Bien au-delà de la «drogue du violeur», les agresseurs, -souvent proches des victimes- (cercle familial, amical,professionnel…), utilisent drogues et médicaments pour commettre des délits ou des crimes.

Si la cause relève de l' »impensable » ce n’est pas un hasard : imaginer qu’un acte d’empoisonnement se déroule sous son toit, à l’encontre d’un enfant, d’une jeune fille, d’un jeune homme, ou d’une personne âgée, dépasse l’entendement. Fait pour tout dire, partie de l’univers fictionnel d’une série signée Netflix.

#MENDORSPAS vise donc à alerter et à informer le plus grand nombre, ainsi que les professionnels de santé, pour tenter de mieux prévenir, de protéger et d’optimiser la prise en charge des victimes de soumission chimique dans la sphère privée. Mais pour être entendus sur un phénomène aussi tabou, il fallait faire nombre . Les photographes Géraldine Aresteanu, Patrick GaillardinVanessa Lipszyc (Fondatrice de L’Uniforme Urbain) membres du collectif, le Docteur Ghada Hatem-Gantzer, Fondatrice de La Maison des Femmes de Saint-Denis et du collectif #Restart,  le docteur Leila Chaouachi (Pharmacienne au centre d’Addictovigilance de Paris, experte de l’enquête nationale sur la soumission chimique auprès de l’ANSM), et Arnaud Gallais (co-fondateur du collectif Prévenir et Protéger), ont fait corps.

La soumission chimique, s’inscrit dans une routine insidieuse et dangereuse

« La soumission chimique est le secret le mieux gardé des agresseurs. Ensemble, nous voulons que les pouvoirs publics et la société civile s’emparent de ce véritable enjeu de santé publique pour mieux informer, mieux repérer, mieux accompagner« , explique Arielle Schwab, c‘est au sein du foyer qu’elle est particulièrement préoccupante car elle s’inscrit dans une routine insidieuse et dangereuse, pouvant avoir de graves conséquences sur la santé des victimes. Chutes, coma, accidents de la voie publique mais aussi trouble du sommeil, de la mémoire, perte de poids, syndrome de sevrage et syndrome de stress post-traumatique… sont autant de complications rapportées qui s’ajoutent aux agressions subies ». Car, dans dans le cas de la soumission chimique, le fait de ne pas avoir de souvenirs clairs de l’agression ou de l’agresseur, et de ne pas en reconnaître les symptômes, rendent particulièrement difficile la prise de conscience de son statut de victime.

méconnaissance de ce mode opératoire par les professionnels de santé

A ces malheureux constats,  s’ajoute la méconnaissance de ce mode opératoire par les professionnels de santé, dont le manque de formation impacte aussi bien le repérage que la bonne prise en charge des victimes. Combien au juste ?  Qui sont-elles ? »Aucune enquête n’est en mesure de comptabiliser de façon exhaustive le nombre de victimes de soumission chimique par an en France du fait de la complexité de la problématique« , poursuit Arielle Schwab. (faible judiciarisation des affaires, difficultés de la révélation de la preuve qui nécessiterait à minima une systématisation des analyses toxicologiques). « Il existe en revanche en France, une enquête de vigilance prospective et annuelle dédiée, depuis 2003, qui surveille l’usage criminel de substances psychoactives et permet chaque année d’identifier les agents de soumission chimique.« , ajoute la DGA de Havas Paris.

viols conjugaux et incestueux ne sont pas les seules rapportées.

Anxiolytiques, hypnotiques ou antiallergiques sont autant de classes thérapeutiques détournées pour leurs propriétés sédatives. En plus d’endormir les victimes, ces médicaments peuvent occasionner des amnésies supprimant les images de l’agression, (Les agressions sexuelles y compris viols conjugaux et incestueux ne sont pas les seules rapportées. Vols, extorsions d’héritage, violences physiques, maltraitance voire traite des personnes (proxénétisme…) sont également décrits. Le stockage des médicaments et leur mise à disposition en libre-service dans l’armoire à pharmacie familiale, constitue une source d’approvisionnement pour les agresseurs, entre autres…

Et si l’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a effectivement, comme écrit plus haut, mis en place depuis le 1er juillet 2003, un dispositif d’observation prospectif et permanent sur l’usage criminel des drogues et que cette enquête annuelle, coordonnée par le Centre d’Addictovigilance de Paris (CEIP-A) permet chaque année d’identifier les substances en cause, de mieux définir les contextes des agressions, le modus operandi des agresseurs et d’évaluer les conséquences cliniques de la prise du produit… cela ne suffit pas.

#Mendorspas est d’ores et déjà soutenu par de nombreuses personnalités issues du monde des médias, de l’art et de la culture.

Pour soutenir le mouvement #M’endors pas, L’Uniforme Urbain, marque de prêt-à-porter unisexe, a créé un T-shirt solidaire. La moitié des bénéfices des ventes sera reversée à La Maison des Femmes de Saint-Denis, pour le soutien aux victimes de soumission chimique*, par ailleurs, Le mouvement #Mendorspas est d’ores et déjà soutenu par de nombreuses personnalités issues du monde des médias, de l’art et de la culture. (lire encadré).

 

En résumé

Personnalités venues rejoindre le mouvement « M’endors pas »

• Caroline Anglade (comédienne),•Keren Ann (auteure compositrice et interprète),•Rébecca Azan (comédienne et scénariste),•Elsa Benett (réalisatrice),•Daphnée Burki (animatrice TV)•Noémie Caillault (comédienne),•Laurie Cholewa (animatrice TV et Radio),•Vanessa Djian (productrice),•Laurence Fisher (créatrice de l’association Fight For Dignity),•Cécile Fricker-Lehanneur (créatrice du réseau Band of Sisters)•Vanessa Djian (productrice),•Adeline François (journalisteBFM TV),•Valérie Ganne (journaliste, formatrice, réalisatrice, autrice),•Emilia Genuardi (fondatrice des salons Approche et Unrepresented),•Aurélie Jean (scientifique et fondatrice d’In Silico Veritas),•Axelle Laffont (actrice et humoriste),•Patricia Louisor-Brosset (styliste et DJ),•Daniela Lumbroso (animatrice TV et Radio),•Roxana Maracineanu (Secrétaire générale de laMission interministérielle pour la protection desfemmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains),•Anne Marivin (comédienne),•Julie Mamou-Mani (journaliste et Productrice de contenus « Good Feel »),•Sara Mortensen (comédienne),•Fatou Ndiaye (experte aux Nations unies, serial entrepreneuse engagée, auteure et conférencière),•Mélanie Page (comédienne),•Fabienne Perineau (comédienne et romancière),•Caroline Roux (journaliste politique et présentatrice de «C dans l’air» France 5),•Olivia Ruiz (chanteuse et romancière),•Arielle Schwab (directrice générale adjointe d’Havas Paris),•Sandra Sisley (fondatrice de l’agence SANDRA and CO Paris),•Lorène de Susbielle (journaliste BFM TV),•Sophie Tellier (médecin légiste de la Maison des Femmes),•Aude de Thuin (Fondatrice du Women’s forum, forum Women in Africa, du forum SISTEMIC),•Alba Ventura (journaliste),•Julia Vignali (actrice, animatrice et chroniqueuse),•Marine Vignes (créatrice de contenu),•Véronique de Viguerie (photo-journaliste),•Isabelle Vitari (comédienne),•Caroline Vigneaux (humoriste)

L’ouvrage de Caroline Darian

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