12 janvier 2024

Temps de lecture : 1 min

Les mots à connaître en 2024 : Dissynchronic work

Tout au long du mois de janvier, Florence Hermelin (Unlock Potentials) se penche, pour INfluencia, sur les mots qui marqueront 2024. Après les conversations autour du travail asynchrone en 2023, elle imagine un nouveau vocable dans lequel le préfixe « a- » marquant déjà l’absence de synchronisation dans l’organisation du travail laisse place au « dis- » indiquant la difficulté, le mauvais état ou le mauvais fonctionnement.

Mot N°3 : Dyssinchronic work

Alors que la faible croissance et l’intégration de l’IA inversent progressivement le rapport de force entre employés et employeurs, ces derniers commencent sérieusement à battre le rappel pour que le présentiel redevienne la norme.

Et pas uniquement pour des raisons de meilleure productivité. La fonction managériale est en pleine crise existentielle, liée au suivi et à l’animation d’équipes asynchrones. La créativité et l’innovation, associées à l’intelligence collective, semblent difficilement s’épanouir à distance, tout comme la culture d’entreprise.

Avec la moindre centralité de la valeur travail (dans un monde où le modèle économique dominant peine à offrir de réelles perspectives et du sens), cette question du retour à une synchronicité partagée est devenue un véritable casse-tête pour les entreprises face à cette nouvelle temporalité en décalage permanent, en totale « dyssynchronie ».

Après le quiet quitting de l’an passé, voici venir le coffee badging où le collaborateur vient uniquement profiter de ses collègues autour de la machine à café puis s’en retourne chez lui pour travailler au calme.

Même si la France est championne d’Europe du présentiel (avec 3,5 jours effectifs par semaine), le vrai sujet n’est pas seulement de faire revenir les gens au bureau mais bien de s’assurer d’une bonne répartition des équipes sur tous les jours de la semaine. Or, le télétravail du lundi et/ou du vendredi est devenu un véritable privilège, une marque de reconnaissance pour certains salariés et un levier de négociation pour des recrues potentielles. D’autres apprécient, au contraire, les bureaux vides ces jours-là (#quietthriving).

Les réseaux sociaux sont, quant à eux, devenus le lieu commun où exprimer sa frustration ou sa résistance passive, comme avec le phénomène du #rageapplying (encouragements à postuler ailleurs quand cela devient trop difficile) ou des #snailgirls (femmes qui refusent de faire carrière).

La planification de l’activité s’apparente donc désormais à un Tétris ingérable pour les managers, avec des règles RH qui vont probablement se durcir. Imaginez ce que ce sera demain si nous sommes contraints de travailler de nuit pour raisons climatiques..

En savoir plus

Depuis plus de 20 ans, Florence Hermelin s’attache à restituer l’air du temps et accompagner les entreprises dans leurs transitions grâce à ses analyses stratégiques, prospectives et sectorielles. Elle a fondé et dirige Unlock Potentials, une société de conseil prospectif et de coaching stratégique au service des entreprises.

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