Bien au-delà des imaginaires de notre enfance, peuplés de Centaures et autres Méduses, la question d’un rapprochement inter-espèces entre l’Homme et l’Animal n’a jamais été autant d’actualité.
Culturellement d’abord. Les menaces qui pèsent sur la biodiversité et, par extension, sur l’existence humaine, nous ont conduit à questionner notre rapport à la nature et mis à jour un profond besoin de reconnexion au Vivant.
Les animaux sont ainsi très présents dans les expositions (Nous, le Vivant !, la biennale du Museum ou Iris Van Herpen au MAD), les événements (Jungle du Jardin des Plantes ou le Cirque allemand Roncalli avec ses animaux hologrammes), la mode (défilés Schiaparelli, Loewe, Coperni et via les 10 millions de vues de #animalcosplay sur TikTok ou la coupe de cheveux méduse, +615% de recherches sur Pinterest), la musique (Musicanimale au Philarmonique de Paris ou la pochette du dernier album de Beyoncé, Renaissance) ou encore les films (Avatar, Le Règne Animal, Dog man, Le dernier Jaguar, Planète des Singes : le nouveau royaume)… jusqu’aux animaux-totems, remis au goût du jour par la nouvelle spiritualité inspirée du chamanisme ou du paganisme.
Vers la création d’un homme augmenté
Ces imaginaires retrouvés d’une vraie animalité, progressivement effacée de nos relations quotidiennes par la domesticité urbaine, nous invitent à plus d’empathie inter-espèces. Une manière aussi de réinscrire la puissance et la richesse de la faune, avec sa diversité de représentations (plumes, écailles, poils), dans ce qu’elle pourrait apporter à notre humanité, en inspirant notre devenir (biomimétisme, hibernation pour les vols spatiaux, …). D’autant que les chercheurs ont mis à mal ces dernières années notre soi-disant supériorité cognitive et comportementale sur les autres espèces, nous plaçant désormais à égalité avec nombre de nos cohabitants. [Lire à ce propos l’article de Séverine Banon, « Qu’avons-nous de si spécial ? » ou celui de Céline Chouéri & Laure Bonnaud-Ponticelli sur le Poulpe, dans la dernière revue #44 d’INfluencia sur les Intelligences Alternatives. ]
Ainsi, entre nos 80 millions d’amis à quatre pattes, avec qui nous avons su créer un lien d’attachement indéfectible et les promesses de nouvelles compétences inspirées de la Nature, la création d’un homme augmenté de l’animal parait de plus en plus acceptable.
Si ces nouvelles chimères (à date interdites en France par la loi Bioéthique) ont pour l’instant uniquement pour ambition de réparer nos déficiences, comme la lutte contre les cellules cancéreuses ou la création d’organes animaux compatibles pour des greffes humaines au Japon, il y a fort à parier que, bientôt, nous bénéficierons d’avancées pour mieux nous camoufler, nous protéger ou voyager plus longtemps. Et ce, en allant se renseigner directement à la source, grâce à des traducteurs instantanés développés en ce moment par l’IA, pour communiquer avec les animaux !
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Depuis plus de 20 ans, Florence Hermelin s’attache à restituer l’air du temps et accompagner les entreprises dans leurs transitions grâce à ses analyses stratégiques, prospectives et sectorielles. Elle a fondé et dirige Unlock Potentials, une société de conseil prospectif et de coaching stratégique au service des entreprises.