16 mai 2024

Temps de lecture : 3 min

Les JO pourraient rapporter gros

Une « petite » différence de 4,4... milliards d’euros. Les retombées économiques des Jeux olympiques à Paris pourraient atteindre entre 6,7 et 11,1 milliards d’euros, selon la toute dernière estimation publiée par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES).
Jeux Olympiques

C’est un sujet sensible voire même explosif. Les retombées économiques des Jeux olympiques alimentent, tous les quatre ans, des débats enflammés. Moteur de relance indéniable pour la ville-hôte pour les uns, gouffre financier profond qui nécessitera des années d’efforts à reboucher pour les autres, les JO sont une source intarissable de joutes verbales durant lesquelles les « experts » se battent à coup de chiffres. Paris 2024 vient de tenter de calmer les esprits en publiant une étude complète, quoiqu’assez peu précise, sur les retombées du futur événement sportif.

850 appels d’offres

Les organisateurs des JO parisiens avaient déjà publié une enquête similaire en 2016 qui était exigée par le CIO pour toutes les villes candidates. Publier des chiffres précis huit ans avant l’organisation des compétitions revenait toutefois à dresser son doigt mouillé vers le ciel en espérant distinguer la direction du vent. Aujourd’hui, tous les chantiers ou presque sont terminés. « Nous avons lancé à ce jour 850 appels d’offre et des contrats ont été signés avec 2300 fournisseurs pour un montant total d’achat de 2,7 milliards d’euros », énumère Olivier Debargue, le directeur délégué aux achats de Paris 2024. 88% des marchés ont été remportés par des entreprises françaises et 79% des contrats ont été attribués à des TPE/PME. Cet événement a permis à certaines jeunes pousses de pousser bien plus rapidement que prévu. Le Pavé est une start-up qui fabrique des matériaux d’éco-construction à partir de déchets plastiques. Lorsque le comité d’organisation de Paris 2024 a lancé un appel d’offres pour la fabrication des sièges de la future piscine olympique et de l’Adidas Arena, la jeune entreprise a déposé un dossier en croisant les doigts. « Nous l’avons remporté alors que nous n’avions que 3 salariés à l’époque, se souvient son CEO, Marius Hamelot. Pour tenir les délais imposés, nous sommes immédiatement passés à 35 collaborateurs. Les 11.000 sièges que nous avons livrés nous ont permis de recycler 100 tonnes de plastique. Les JO ont été une énorme opportunité et un tremplin pour nous. Nous allons bientôt ouvrir notre toute nouvelle usine en Bourgogne et notre objectif est de recycler 7000 tonnes de matières plastiques dès 2026, soit dix fois plus qu’aujourd’hui. »

L’insertion a fonctionné à plein régime

Les objectifs très élevés que les organisateurs s’étaient fixés pour encourager l’insertion de personnes non diplômées, en chômage de longue durée ou en situation de handicap ont, eux aussi, été atteints. « Près de 3 millions d’heures d’insertion ont été réalisées sur les chantiers des JO, révèle Antoine du Souich, le directeur de la stratégie de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo). 4080 personnes en ont profité. » Ces faits sont aujourd’hui prouvés et validés.C’est encore loin d’être le cas concernant les retombées économiques finales de Paris 2024. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

Les touristes vont-ils venir?

« L’impact économique mesure le surcroît d’activité économique, aussi appelé injection nette, généré par l’accueil d’un événement au sein de l’économie locale, résume Christophe Lepetit, le responsable des études économiques du Centre de droit et d’économie du sport (CDES). Les chiffres que nous avons calculés couvrent une période étalée sur dix-sept années. La phase de préparation des JO a débuté en 2018 et la ‘phase d’héritage’ se terminera en 2035. » Cet expert et ses équipes ont pris en compte trois natures d’impact. La première est liée à l’organisation des Jeux, la seconde à la construction des différentes infrastructures nécessaires à l’accueil des compétitions et la troisième aux retombées touristiques liées à l’événement. Après avoir mouliné dans leurs ordinateurs toutes les éventualités possibles, le CDES estime que Paris 2024 devrait avoir des retombées économiques proches de 9 milliards d’euros. Ce chiffre est une moyenne. L’estimation basse des prévisionnistes avance en effet un chiffre de 6,7 milliards d’euros et la plus haute dépasse les 11,1 milliards d’euros. Cet écart de 4,4 milliards d’euros est énorme et s’explique notamment en raison de l’impossibilité de prévoir précisément le nombre de touristes que les JO vont attirer et le montant de leurs dépenses durant leurs séjours parisiens.

Des expériences passées douloureuses

Le passé à montrer que les prévisions annoncées avant les compétitions n’engageaient que ceux qui les croyaient.Si les Jeux ont permis à Rio de revitaliser sa zone portuaire et de développer ses transports en commun, de nombreuses infrastructures comme la piscine olympique et le circuit de canoë-kayak ont été laissés à l’abandon dès la fin des compétitions. De nombreux stades et enceintes à Athènes tombent également en ruine vingt ans après l’extinction de la flamme olympique. Les organisateurs de Paris 2024 semblent avoir tout fait pour éviter ces écueils. L’avenir nous dira s’ils y sont parvenus.

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