25 mai 2023

Temps de lecture : 3 min

Le G7 veut rendre obligatoire la publication d’informations relatives au climat et salue le travail de l’ISSB

La réunion du G7 qui s’est déroulée la semaine dernière à Hiroshima a permis à ses dirigeants de s’accorder sur la marche à suivre pour favoriser la préservation de notre environnement. À peine le temps de se féliciter des efforts entrepris depuis la précédente réunion, le regard est – fort heureusement – tourné vers l’avenir.

Les dirigeants des principales nations industrielles réunis le week-end dernier au sommet du G7 à Hiroshima ont publié une série d’engagements pour poursuivre les efforts entamés dans le cadre de l’Accord de Paris afin de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C. Les trois axes mentionnés consistent à soutenir l’ISSBInternational Sustainability Standards Board – dans l’élaboration de nouvelles normes sur la durabilité et l’impact climatique des entreprises, à appeler à la fin de la construction de nouvelles centrales électriques au charbon non stabilisées et à appuyer les futures initiatives visant à accélérer le financement de la transition climatique dans les pays en voie de développement.

Le communiqué publié samedi par les dirigeants du Canada, de l’UE, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis souligne notamment la nécessité de mobiliser des fonds pour faciliter la réduction des émissions de CO2, « notamment des fonds privés axés sur le développement de technologies et d’activités propres », ainsi que l’engagement du G7 « à fournir des informations cohérentes, comparables et fiables sur le développement durable ». Un organisme averti en vaut deux.

Un G7 plutôt fier de lui

Lors de la précédente réunion qui s’était tenue l’année dernière en Allemagne, les dirigeants du G7 avaient soutenu l’obligation de publier les informations financières relatives à l’impact carbone de leurs entreprises et s’étaient félicités de l’inauguration de l’ISSB, que nous avons évoqué précédemment. Ce conseil des normes internationales de durabilité a été lancé en novembre 2021 lors de la COP26 dans le but d’élaborer des normes IFRS – à savoir des normes internationales d’information financière – sur le développement durable afin de fournir une base mondiale d’exigences en matière de divulgation qui pourra être utilisée par les juridictions de manière autonome ou incorporée dans des cadres plus larges.

L’ISSB a dévoilé les premiers exposés-sondages qui retracent ses deux premières années de reporting et a récemment annoncé que de nouvelles normes entreront en vigueur à partir de janvier 2024. Dans son communiqué, le G7 a annoncé qu’il soutenait pleinement « l’ISSB dans la finalisation des normes pour les rapports généraux sur le développement durable et pour les informations relatives au climat, ainsi que dans ses efforts pour mettre en place des cadres d’information sur le développement durable interopérables à l’échelle mondiale. Nous attendons également avec impatience les futurs travaux de l’ISSB sur la divulgation d’informations relatives à la biodiversité et au capital humain, conformément à la consultation sur son plan de travail ».

Hiroshima mon amour

Les dirigeants ont également reconnu la nécessité pour les entreprises de mettre en œuvre des transitions nettes zéro alignées sur l’Accord de Paris, « sur la base de plans crédibles de transition climatique ». Le communiqué comprend plusieurs annonces relatives à la transition énergétique, notamment l’engagement, pour la première fois, « à mettre fin à la construction de nouvelles centrales électriques au charbon sans interruption ». Une annonce hautement symbolique quand on considère le lieu choisi. Les dirigeants ont également reconnu que l’hydrogène renouvelable et à faible teneur en carbone devrait être développé pour aider à décarboner les secteurs de l’industrie et les transports difficiles à transformer. En outre, le communiqué souligne l’objectif, dévoilé le mois dernier par les ministres du climat et de l’énergie du G7, d’augmenter la capacité éolienne en mer de 150 GW et de porter la puissance solaire photovoltaïque à plus de 1 TW d’ici à 2030.

Tout en soulignant l’engagement du G7 à accélérer l’élimination progressive des combustibles fossiles, le communiqué indique également que « les investissements soutenus par les pouvoirs publics dans le secteur du gaz peuvent constituer une réponse temporaire », afin d’accélérer l’abandon de la dépendance à l’égard de l’énergie russe à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Parmi les autres facteurs liés à la transition énergétique et à la décarbonation du secteur privé abordés dans le communiqué figurent la reconnaissance du fait que le CCUS, à savoir le captage, l’utilisation et le stockage du carbone « peut constituer une partie importante d’un large portefeuille de solutions de décarbonation » lorsque les émissions industrielles ne peuvent être évitées.

Malgré tous ces engagements, certaines voix affirment que ce texte favorable à la suppression des armes atomiques adopté par le G7 « ne mérite pas de porter le nom de Hiroshima ». Et on peut les comprendre : malgré ses bonnes intentions, il ne remet absolument pas en question le principe de dissuasion nucléaire, de quoi rendre plus que sceptiques les survivants du bombardement nucléaire de 1945 et la presse japonaise sur son intérêt. Plusieurs experts ont également critiqué le G7 pour ne pas s’être engagé à prendre des mesures plus strictes concernant les combustibles fossiles après que l’Allemagne et le Japon aient décidé de continuer à utiliser respectivement le gaz et le charbon. Avant de s’autocongratuler, il est peut-être important de réfléchir à la portée de ses décisions.

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