26 janvier 2022

Temps de lecture : 2 min

« Le contenu est le parent pauvre du web » Jérôme Daubresse, Novius

Dans un secteur dominé par une approche très technique du métier, il est largement temps de s’intéresser à la qualité du message que l’on souhaite transmettre et du texte qui le porte, alerte Jérôme Daubresse, directeur général de Novius.
INfluencia : Vous partez du constat que les sites web souffrent d’un contenu insuffisant voire insatisfaisant. Que se passe-t-il ?

Jérôme Daubresse : le contenu est le parent pauvre des sites web. Le digital a bousculé et déplacé les priorités : dès qu’il s’agit de concevoir un site web, on s’attache à la forme et aux fonctionnalités, pas assez au fond. Le résultat est souvent creux ou indigeste. Or, une coquille vide ou presque ne peut porter l’image d’une entreprise, encore moins le message qu’on souhaite transmettre.

IN : Comment expliquer ce phénomène ?

J.D. : la digitalisation a fait monter en puissance le rôle de l’informatique. Cela a eu des conséquences sur le métier des concepteurs web et sur la culture même de ce secteur d’activité. Les ressources humaines de la plupart des agences web disposent d’un profil plutôt technique et fonctionnel. Elles se concentrent sur les fonctions et la structure du site en laissant la charge de la production du contenu au client. C’est normal, bien souvent les professionnels d’agence web ne sont ni des littéraires, ni des communicants, encore moins des créateurs de contenus. Leur métier, c’est de coder. Leur présence est indispensable, mais ce n’est pas suffisant. De plus, les clients ne formulent souvent pas ce besoin. Ces derniers préfèrent traiter la production du contenu en interne sans se rendre compte qu’ils surévaluent les compétences dont ils disposent pour cela. En deux mots, il faut que le fond soit pris en compte avec le même degré d’importance et le même niveau de qualité. Concevoir un site web, ce n’est plus ni moins que de faire de la PAO (publication assistée par ordinateur). Cela suppose de penser la forme et le fond ensemble, comme lorsque l’on produit la maquette d’un livre ou d’un magazine.

IN : quelles conséquences cette pauvreté du contenu entraîne-t-elle ?

J.D. : le site web porte l’entreprise, il est son portrait et le reflet de sa politique commerciale.  Si son contenu est pauvre, c’est l’image de la société qui en pâtit directement. Le public ne retient que cela. En plus de refouler les visiteurs, cette pauvreté de contenu est une source de souffrance pour des dirigeants et des équipes marketing dépassés par la situation. Enfin, un contenu pauvre impacte négativement le référencement du site.

IN : comment éviter que cette situation s’installe ?

J.D. : il faut placer le contenu au cœur des réflexions dès le début du projet en anticipant les ressources nécessaires et du temps pour cela. On ne s’improvise pas créateur de contenu. C’est un métier. Ces professionnels savent où se trouve le bon équilibre entre, d’un côté, un texte de qualité qui séduit les cibles, de l’autre le respect des contraintes du référencement. Ils ont l’habitude de traduire le message que l’on souhaite transmettre dans un texte de qualité calibré pour avoir de l’impact auprès des utilisateurs. C’est pour cela qu’il faut s’assurer que son agence de communication digitale dispose bien de ces deux compétences clés – la technique et la création de contenus – avec le même niveau d’exigence et de qualité.

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