18 avril 2017

Temps de lecture : 2 min

Laissez un message aux candidats de la présidentielle

Et si la solidarité internationale devenait un aspect important des projets des candidats à l’élection présidentielle ? C’est le pari de Printemps Solidaire, une initiative portée par Solidarité Sida, qui demande au grand public de leur laisser un message téléphonique sur leur portable. Une campagne de guérilla lancée par M&C SAATCHI.GAD

Et si la solidarité internationale devenait un aspect important des projets des candidats à l’élection présidentielle ? C’est le pari de Printemps Solidaire, une initiative portée par Solidarité Sida, qui demande au grand public de leur laisser un message téléphonique sur leur portable. Une campagne de guérilla lancée par M&C SAATCHI.GAD

Depuis mardi, les passants découvrent une série d’affiches sauvages dans les rues d’Île-de-France. Sur les murs sont collés des centaines de portraits des principaux candidats à l’élection présidentielle, avec leur numéro de portable, accompagnés d’une phrase énigmatique : « C’est le moment de lui laisser un message ». L’objectif de cette campagne lancée par Printemps Solidaire (porté par Solidarité Sida) : interpeller un maximum de citoyens avec un message fort dans l’espace public -préférer la solidarité au repli sur soi- et inciter la France à tenir sa promesse d’allouer 0,7% de sa richesse nationale au développement des pays les plus pauvres.

En 1970, l’Assemblée générale des Nations Unies adoptait en effet une Résolution selon laquelle chaque pays économiquement avancé devait accroître progressivement son aide publique au développement jusqu’à atteindre 0,7% de sa richesse au cours de la décennie suivante. Ce chiffre, calculé par le Prix Nobel Jan Tinbergen, représente le seuil d’aide qui permet aux pays bénéficiaires de parvenir à se développer durablement. « Tandis que la France, pays des droits de l’homme, a failli à sa réputation, bon nombre de nos voisins ont déjà réalisé, voire dépassé cet objectif : le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suède, le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas. Notre pays, lui, en est péniblement à… 0,37% », explique Gilles Masson, président de M&CSAATCHI.GAD, agence qui a réalisé la campagne. Luc Barruet, porte-parole du Printemps Solidaire et directeur-fondateur de Solidarité Sida, renchérit : « Il serait contraire à notre histoire et à nos valeurs humanistes de ne pas tenir cet engagement. La solidarité́ internationale et l’aide publique au développement doivent redevenir des priorités. Il est temps d’entrer dans une saison plus fraternelle, plus humaine. Le printemps qui s’annonce doit consacrer cette ambition de remettre la solidarité́ au cœur de la société́, ici et ailleurs. Si la crise et l’économie sont mondiales, la solidarité́ doit l’être aussi ».

  Faire de cet engagement un enjeu politique

Après un rassemblement, dimanche, sur les Champs-Elysées qui a attiré 520 000 personnes, Printemps Solidaire a décidé, pour faire bouger les choses, de s’adresser directement aux candidats eux-mêmes. Les affiches révèlent donc le 07 de 6 postulants à l’élection présidentielle : Nathalie Arthaud, François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. En appelant ces numéros, avant le 1er tour de l’élection, les Français pourront entendre un message vocal réalisé en fonction du programme de chaque présidentiable, rappelant l’engagement du 0,7% et incitant à taper 7 pour signer un appel aux candidats. Yves Lecoq, Sandrine Alexi, Mathieu Schalk et Marc-Antoine Le Bret ont tous prêté leur voix pour cette opération citoyenne de grande envergure. Le dispositif de cette campagne « situationniste » est renforcé par une campagne presse et le déploiement de camions publicitaires.

« Sans un contexte d’élections présidentielles, agir pour défendre l’engagement du 0,7% était une évidence, d’autant plus que les études montrent que 77% des jeunes considèrent que la solidarité internationale doit être un aspect important du projet politique porté par les candidats à l’élection présidentielle. Il est temps de les entendre. Le dispositif mis en place permettra non seulement de sensibiliser les Français mais surtout de faire de cet engagement un réel sujet de conversation et donc un enjeu politique. Nous voulons faire pression sur nos futurs dirigeants et qu’ils s’engagent sur la loi de finances à venir et pas seulement dans les discours ». Chiche ?

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