16 décembre 2024

Temps de lecture : 1 min

La rage, premier transmetteur numérique

Brian Thompson, PDG de UnitedHealthcare, a été assassiné en plein centre de Manhattan où se déroulait la réunion annuelle de sa maison-mère. Cet homicide survient alors que l’assureur est critiqué pour ses pratiques de refus et de retard des remboursements médicaux, dénoncées par des enquêtes et une commission sénatoriale. Le paradoxe, Thompson plaidait pour une réforme des relations avec les assurés, sans que ces intentions ne se traduisent encore en actes concrets.

Les émotions au détriment de la raison.

Brian Thompson, patron du premier assureur santé privé américain, UnitedHealthcare, a été tué de plusieurs balles dans le dos il y a quelques jours en plein centre de Manhattan dans ce que la police affirme avoir été un assassinat préparé. Il se trouvait à New York avec d’autres dirigeants de l’Entreprise, qui compte 140 000 collaborateurs et a réalisé 281 milliards de chiffre d’affaires l’an dernier, pour la réunion annuelle de UnitedHealth Group, sa maison-mère, avec les investisseurs.

UnitedHealthcare, qui assure plus de 50 millions de personnes, a fait l’objet de nombreuses plaintes et enquêtes de la part de patients, de médecins et de législateurs en raison de son refus de prendre en charge des demandes de remboursement de frais médicaux. Or les forces de l’ordre ont déclaré que les douilles de balles trouvées sur le lieu de l’assassinat semblaient porter les mots “deny” (refuser) et “delay” (retarder). Ces deux termes pourraient faire référence aux tactiques utilisées par certains assureurs américains pour éviter de payer les demandes d’indemnisation de leurs clients. Ces mots sont d’ailleurs constitutifs du titre d’un célèbre livre qui étudie ces pratiques malfaisantes : Delay, Deny, Defend : Why Insurance Companies Don’t Pay Claims And What You Can Do About It.

UnitedHealthcare est l’un des assureurs les plus fréquemment pointés du doigt dans ce domaine. Au début de l’année, une commission sénatoriale qui a enquêté sur ce sujet, avait conclu que trois entreprises (CVS/Aetna, Humana et UnitedHealthcare) rejetaient intentionnellement les demandes de remboursement de soins coûteux afin d’accroître leurs bénéfices. Les dérives de UnitedHealthCare à cet égard ont également fait l’objet d’au moins deux enquêtes journalistiques troublantes.

Le paradoxe est qu’il semble que le patron de UnitedHealthcare ait été l’un des rares dirigeants à vouloir faire évoluer la relation entre les assureurs santé et leurs clients : il évoquait, dans ses propos destinés aux collaborateurs de UnitedHealthcare, la nécessité de changer la couverture des soins de santé dans le pays et la culture de l’Entreprise. Mais, des intentions aux actes, UnitedHealthcare n’avait pas encore amélioré la vie des victimes de ses dérives.

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