30 mai 2021

Temps de lecture : 3 min

Kickstarter et Polka volent au secours des photographes

La plateforme Kickstarter et le magazine Polka lancent une campagne de financement participatif pour soutenir cinq projets photographiques. Les candidats ont jusqu’au 9 juin pour déposer leur dossier d’inscription.

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Tous les coups de pouce sont les bienvenus dans les moments de crise. Après le succès de la première édition lancée l’année dernière, Kickstarter et Polka créé par Alain Genestar, ancien patron de Match ont décidé de s’associer de nouveau pour lancer un appel à projets afin de soutenir la photographie indépendante. La plateforme de financement participatif internationale spécialisée dans le secteur artistique et culturel et le magazine qui possède également une galerie, un concept-store nommé Factory et un studio de production dédié à la photographie offre à cinq photographes un accompagnement personnalisé pour lancer une campagne de crowdfunding et pour la réalisation d’un premier ouvrage photo d’auto-édition ou d’édition.

Le temps presse

Les candidats, qui doivent être photographes français ou résidents en France et âgés de plus de 18 ans, ont jusqu’au 9 juin à 23 heures pour déposer leurs inscriptions. Leurs dossiers de candidature doivent inclure une présentation détaillée de leur projet ainsi qu’un résumé de 500 signes, une note d’intention à propos du crowdfunding et un portfolio comprenant entre dix et vingt images. Les sept membres du jury parmi lesquels figureront la directrice de la catégorie Arts de Kickstarter, Patton Hindle, l’iconographe de Polka Magazine, Léonor Matet, et la responsable des éditions du Jeu de paume, Lætitia Moukouri, vont tenter de promouvoir en priorité des projets aboutis à dimension internationale ou le premier volet d’un travail au long cours. Cette initiative intervient à un moment critique pour cette profession. Souvent précaires en temps normal, les photographes ont en effet été frappés de plein fouet par les confinements à répétition.

Des revenus en chute libre

Une enquête publiée au mois de mars par l’Union des photographes professionnels (UPP) auprès de 482 photographes montre que les professionnels de l’image se sont nettement appauvris l’an dernier. La moitié des personnes interrogées affirme avoir perdu au moins 50% de leurs revenus en 2020. Les plus précaires ont été les plus touchés. Le pourcentage des photographes ayant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 10.000 euros a en effet doublé en un an, passant de 19% à 38%. Plus des trois-quarts des sondés (76%) ont enregistré un CA inférieur à 35.000 euros contre à peine 60% douze mois plus tôt. Et à peine 20% des professionnels questionnés affirment que la crise sanitaire les a relativement peu affectée.

Fonds de solidarité

Certains photojournalistes ont pu bénéficier du chômage partiel et des aides ont été distribuées par le Centre national des arts plastiques pour les photographes qui ont vu leurs expositions, ateliers ou résidence annulés. Mais c’est principalement le fonds de solidarité qui a permis à la plupart des photographes de garder la tête hors de l’eau en 2020. Près de 70 % d’entre eux ont en effet eu recours à cette mesure d’urgence ouverte aux indépendants confrontés à une baisse de revenus. 20% des professionnels n’ont toutefois profité d’aucune aide publique. Certains ne répondaient pas aux conditions imposées par les pouvoirs publics et d’autres n’ont jamais déposé de demande.

« J’ai chaque fois plus de mal à te faire travailler »

La fin du confinement devrait aider cette profession à retrouver un semblant de normalité dans les semaines ou les mois à venir. La reprise des mariages va donner un peu d’oxygène à de nombreux indépendants. La réouverture des frontières grâce au pass vaccinal va permettre aux photo-journalistes de repartir en reportage et les artistes de l’image vont bientôt pouvoir à nouveau exposer leurs oeuvres dans les galeries. Le temps presse… Dans Le sens de la fête, comédie d’Olivier Nacache et Éric Tolédano, ce thème était abordé de bout en bout, via la figure de Jean-Paul Rouve qui embauché par Jean-pierre Bacri organisateurs de mariages, expliquait à son ami, « tu sais, j’ai chaque fois plus de mal à te faire travailler« … satire sociale désopilante, mais pleine de nostalgie.

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