10 octobre 2012

Temps de lecture : 2 min

Jet Blue, une échappatoire originale à la désillusion politique

« Vis libre ou prends l’avion ». Avec le slogan de sa nouvelle campagne digitale, Jet Blue envoie un message osé au consommateur : "Si ton candidat aux élections présidentielles perd, chiche que tu t’échappes d'ici gratuitement !"

“Si c’est l’autre qui gagne, je quitte le pays” ! En période électorale agitée, qui n’a pas déjà clamé (ou secrètement pensé) faire ses valises si son candidat était battu? Dans un contexte politico-social tendu et ultra bipolarisé comme en ce moment aux Etats-Unis – ou chez nous en France il y a cinq mois pendant l’entre-deux tours – Jet Blue prend le parfait contre-pied publicitaire. Avec sa campagne digitale « Election Protection », la compagnie aérienne offre 2012 billets gratuits (ou 1066 aller-retours) à tous les déçus de l’élection présidentielle.

Pour faire oublier  au client la défaite de son candidat favori, le transporteur low cost newyorkais lui propose un exil temporaire (ou bien carrément définitif) entièrement gratuit. Comment profiter de cette générosité marketing ingénieuse et courageuse ? Il suffit de s’enregistrer via Facebook puis de voter pour Mitt Romney ou Barack Obama (actuellement en tête auprès des votants virtuels). L’opération se termine le 5 novembre à minuit, veille du résultat d’une élection redevenue serrée depuis le premier débat TV remporté par le candidat républicain.

Quatre mois après sa campagne déjà très remarquée Get Away With It – premier jeu télévisé en ligne en direct – Jet Blue confirme l’audace et la créativité de sa collaboration avec l’agence Mullen. « Une fois encore, ce dispositif correspond à l’image de notre marque, divertissante et attachée à la pop culture », commente pour INfluencia la porte-parole de la compagnie, Allison Steinberg. « Notre ambition est évidemment de mettre en lumière nos 21 destinations internationales, mais aussi de faire de l’humour une force de rassemblement et d’encourager les gens à exercer leur droit de vote. »

Justement, la marque se croit-elle à même d’exercer son pouvoir sur le consommateur au point d’orienter ses choix sur un terrain de jeu a priori interdit ? Peut-elle influencer sur le vote réel de ses participants ? « Je ne le crois absolument pas », rétorque Alisson Steinberg. « Tout le monde sait que l’idée de quitter le pays si son candidat est battu,     est le genre de phrase que l’on dit sans le penser vraiment. On encourage les gens à prendre part au processus démocratique et à aller voter le 6 novembre. »

Si IKEA avec son opération humoristique « Domestic Policy from IKEA » en 2010 ou 7-Eleven se sont déjà invités eux aussi dans le domaine politique, l’intrusion de Jet Blue est plus impactante et interactive. En France, on pourrait  imaginer que le concept soit  facilement  epris, par exemple avant les législatives, par des marques en quête d’implantation locale.

Benjamin Adler
Rubrique réalisée en partenariat avec  ETO

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