27 juin 2025

Temps de lecture : 2 min

JCDecaux veut faire respirer la ville avec ses nouveaux abribus intelligents

Conjuguant innovation technologique et engagement écologique, JCDecaux dévoile à Madrid un nouveau modèle d’abribus capable de purifier l’air, de rafraîchir l’espace urbain et de fonctionner de manière autonome. Un projet pilote qui pourrait préfigurer le mobilier urbain du futur.

En installant ses premiers abris AirNetwork dans les zones intermodales de Pavones et Villaverde Cruce, JCDecaux transforme un point d’attente quotidien en micro-îlot climatique. Dès que la température dépasse 25 °C, un système de refroidissement par évaporation se déclenche : un réservoir d’eau diffuse de l’humidité, activée par un ventilateur alimenté par des panneaux photovoltaïques, permettant de réduire la température ambiante jusqu’à 9 °C. Ce dispositif est destiné à améliorer le confort des usagers, notamment en période de canicule, sans consommer d’électricité traditionnelle.

La qualité de l’air, autre priorité de l’innovation

Au-delà de la température, c’est aussi la qualité de l’air qui est au cœur de l’expérience proposée. Le toit de l’abri est équipé de Filtreo, une mousse végétale capable de filtrer les particules fines présentes dans l’air. Une fois captées, celles-ci sont détruites dans un compartiment spécifique avant que l’air ne soit renvoyé vers l’intérieur de l’abri via un système de ventilation intelligent. « Nous voulons que nos mobiliers ne soient pas seulement fonctionnels ou esthétiques, mais bénéfiques pour l’environnement », explique Jean-Charles Decaux, PDG du groupe.

Ce type d’innovation s’inscrit dans la stratégie à long terme du groupe, qui vise la neutralité carbone à horizon 2050. Baptisée Climate Strategy 2050, cette feuille de route prévoit une refonte progressive de tous les mobiliers urbains en dispositifs intelligents et autonomes, intégrant des principes de sobriété énergétique, de réemploi des matériaux et de cohabitation avec les infrastructures existantes. Un engagement que JCDecaux décline déjà à Lille, où la technologie Filtreo a été expérimentée avec le réseau ilévia et Keolis, dans le cadre de la modernisation des abris du réseau de transports en commun.

L’air est (aussi) plus pur ailleurs

L’approche de JCDecaux n’est pas uniquement technologique. Elle vise aussi à repositionner le mobilier urbain dans l’espace public, à une époque où les collectivités cherchent à allier attractivité, durabilité et qualité de vie. L’abri devient ici un vecteur de bien-être autant qu’un outil de communication. Il ne s’agit plus simplement d’attendre son bus, mais de bénéficier, même quelques minutes, d’un espace apaisé et respectueux du vivant. Pour les municipalités confrontées à l’urbanisation, aux îlots de chaleur et à la pollution, ces micro-interventions peuvent jouer un rôle non négligeable dans la transformation du cadre de vie urbain.

Des initiatives similaires se multiplient à l’international. À Paris, la start-up Urban Canopee développe des structures végétalisées autoportantes capables de réduire la température locale et de capter du CO₂, tout en s’adaptant à des zones minérales où planter des arbres serait impossible. À Milan, le projet Forestami vise l’installation de micro-forêts et de bancs capteurs de pollution dans les quartiers les plus densément construits. À Barcelone, certaines stations de tram sont désormais équipées de brumisateurs solaires et de capteurs de chaleur reliés à une plateforme d’alerte climat. En Allemagne, l’entreprise Green City Solutions a lancé des panneaux appelés “CityTree” : ils associent mousse végétale et capteurs environnementaux pour absorber les particules fines, tout en affichant des messages publics ou commerciaux. Le mobilier devient ainsi non seulement un objet de service, mais aussi un acteur discret de la santé publique.

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