21 septembre 2022

Temps de lecture : 6 min

Paulette devient PAUL.E premier media premium non genré !

C’est une histoire d’amour qui grandit. Une page qui se tourne pour être encore plus juste, un concept avant-gardiste qui ose évoluer parce qu’il relève de la croyance de la coexistence entre un monde de l’immédiateté et du temps donné au temps. L’histoire d’une intelligence et d’une sensibilité chorale. Pour sa treizième année d’existence, le magazine « féministe et indépendant » Paulette fondé par Irène Olczak, annonce son rebranding. Ainsi, ce mag culte des 18-25 ans devient PAUL.E un média premium non genré . Le reflet de l’engagement du magazine depuis sa création sur l’importance de l'inclusivité et de la diversité. Paulette change également de format papier pour adopter l’objet Mook* premium, bi-annuel, en anglais français et distribué dans 11 pays. C’est ce soir qu’à la veille de la sortie du grand Paul.e, Irène Olczak nous donne rendez-vous au Ritz pour fêter sa re.naissance ! L’interview de sa fondatrice est à lire ici.  

Lorsqu’à 23 ans, je lis la presse féminine, je me dis qu’elle ne me parle pas, qu’elle est loin de mes préoccupations, et de celles de mes amies

INfluencia: vous n’avez que 23 ans lorsque vous créez Paulette. Comment et pourquoi cette « passion » ?

Irène Olczak: ma mère est journaliste, -peut-être ai-je eu envie de suivre ce chemin, de boucler la boucle, mais à ma manière-, et depuis le collège j’ai envie de créer un journal. Lorsqu’à 23 ans, je lis la presse féminine, je me dis qu’elle ne me correspond pas, ni à mes amies, ni aux femmes  que je croise. Facebook commence à entrer dans la vie des gens, la proximité qu’apporte le social et les blogs est une bouffée d’air. À l ‘époque, aussi, je finis mon cursus arts appliqués et commence à travailler comme créative en agence.

IN: pourquoi Paulette ?

I. O: j’avais une idée claire de ce que je souhaiter apporter avec ce magazine. Je voulais un nom français, parce que je visais déjà l’international, un son vintage parce que cela me paraissait coïncider avec cette idée de cocon que je voulais offrir aux lectrices. Paulette, c’est un peu notre grand-mère, dans l’imaginaire collectif, une grand-mère est censée être bienveillante. Graphiste de formation, créative, attachée à la direction artistique, curieuse sans être moi-même journaliste, j’ai construit avec mon équipe qui s’est étoffée au fil des ans, un journal précurseur, autour de l’inclusivité, la diversité, la bienveillance, le body positive, qui n’étaient pas des sujets à la mode à cette époque dans la presse, des thématiques qui se sont développées grâce aux réseaux sociaux.

IN. : diriez-vous que vous êtes une défricheuse de tendances ?

I. O: visionnaire sans aucun doute. Car l’idée de traiter ces sujets nouveaux au travers de personnalités du monde de l’art, de la musique, de la photographie, de la peinture qui n’étaient alors pas connus, mais des futurs grands, apportait à la fois un regard particulier, et ouvert sur ce qui était entrain d’émerger dans notre société. Et puis si nous avons démarré grâce à notre site, par souscription, et assez vite, avons été parmi les premières entreprises à faire appel crowdfunding afin de pouvoir être vendus en kiosque. A l’époque ces levées de fonds étaient dédiées aux artistes. Nous ciblions les 18-25 ans. Au démarrage Paulette était bimestriel, puis est devenu trimestriel.

Cet éveil des consciences sur le temps, le lien, le vivre ensemble, le repli, toutes ces questions qui se sont posées alors, et qui pèsent encore aujourd’hui, étaient très juste, très vraies…

IN. : les années Covid, ont comme pour d’autres acteurs été l’occasion d’une prise de conscience importante…

I. O: on peut le dire ainsi. Alors que 2019 est notre meilleure année, que débute l’international, que nous lançons notre site en anglais, une année très riche, arrivent 2020 et 2021, et avec, une prise de conscience accélérée dans un laps de temps extrêmement concentré, du ralentissement de la société. Cet éveil des consciences sur le temps, le lien, le vivre ensemble, le repli, toutes ces questions qui se sont posées alors, et qui pèsent encore aujourd’hui, étaient très juste, très vraies… Cela faisait 10 ans que Paulette existait, je me suis demandé comment peut-on exister encore 15 ans de plus ? Tout au long de ces années, nous avons évolué, depuis cinq ans nous pratiquons l’écriture inclusive. On a traité de tous ces sujets de société par le prisme de l’inspiration, de la création, de la mode, de l’art…

La question fondamentale aussi était : Qu’est-ce que peut bien vouloir dire être un féminin aujourd’hui ?

IN. : que manquait-il donc à Paulette ?

I. O: en fait, j’ai compris que nous devions continuer d’évoluer, et de rassembler les gens plutôt que de les diviser, à l’heure où l’on ressent un repli, une crispation. Alors, il y a de cela pile un an, j’ai annoncé à mon équipe que le magazine était mûr pour un virage à 360 degrés, si nous voulions continuer à grandir, à rassemble un plus large public autour de ces conversations que nous lançons sur le web et dans le mag. La question fondamentale aussi était : Qu’est-ce que ça veut dire être un féminin aujourd’hui ? Tout comme il n’y a aucune raison pour que les rasoirs pour femmes coutent plus cher que pour les hommes ou que le rose et le bleu ne sont plus des questions, on s’est dit que Paulette était une marque tellement forte, qu’il fallait aussi faire un switch au niveau de nom.

En enlevant le « ette », et en créant PAUL.E on n’est plus un petit media, on n’a plus à prouver qui on est, on assume le fait qu’on a une vraie place

IN. : vous choisissez de la renommer PAUL.E, cela change quoi au fond ?

I.O. : tout. En enlevant le « ette », et en créant PAUL.E on n’est plus un petit media, on n’a plus à prouver qui on est, on assume le fait qu’on a une vraie place, que l’on rassemble plus de gens autour de ces sujets, que nous sommes inclusifs et ce depuis toujours mais en étant grands, que l’on parle désormais indifféremment aux hommes et aux femmes, pour aller vers quelque chose, un objet qui nous rassemble et nous ressemble. Et puis soyons pragmatiques, si l’on veut que les lecteurs comprennent ce changement, il faut le faire en l’assumant.

IN. : finalement c’est comme si ce Paulette, diminutif, n’était plus assez grand pour vous ?

I.O. : moi aussi j’ai vieilli (rires, 37 ans), j’ai changé, j’ai traversé énormément de choses, douloureuses, fantastiques, j’ai évolué, comme nous tous.

IN. : aujourd’hui vous avez une communauté de 300 000 personnes qui vous suit. Diriez-vous que Paul.e est un mook politique ?

I.O. : non, on a tendance à tout politiser, mais ce que je cherche c’est surtout l’équilibre. Contribuer à retrouver l’équilibre personnel pour mieux affronter la vie, la société, à choisir sa vie. En interviewant ces personnes dont je parlais plus haut, PAUL.E devient inspirant pour ses lecteurs… Mais peut-être est-ce politique que de vouloir rassembler les gens au lieu de faire en sorte de les diviser, je ne sais pas. En tout cas toutes ces conversations doivent contribuer à sortir par le haut.

PAUL.E, c’est fille et garçon, c’est un choix bold avec toujours cet ancrage dans la bienveillance, et dans l’acceptation de l’autre

IN. : votre lectorat est à 85% féminin, PAUL.E s’adresse désormais à tous.tes ?

I.O. : des femmes défilent en fashionweek hommes, et vice et versa. Ce n’est plus une question de genre, mais simplement de consommation. PAUL.E, c’est fille et/ou garçon, ou aucun genre. C’est un choix bold avec toujours cet ancrage dans la bienveillance, et dans l’acceptation de l’autre. quand on écrit ingénieur.e on envisage le monde de manière plus large, plus riche.

IN. : PAUL.E est bi-annuel, pourquoi cette périodicité ? Une question d’économies ?

I.O. : il pèse un kilo et demi (rires), compte 340 pages, ce n’est pas une économie, c’est une logique liée à une consommation plus lente de ce type d’objets premium. Le secteur du luxe, lui aussi change, se doit d’évoluer, et il faut forcément plus de temps, parce qu’il a son économie propre.

le secteur du luxe en étant « l’élite », se doit d’être l’exemplaire, il l’est de plus en plus, à son rythme. PAUL.E est un écrin sans concurrents en France.

IN. : luxe, féminisme, inclusivité, n’y voyez-vous pas des paradoxes ?

I.O. : nous avons contribué avec Paulette à « emmener » les annonceurs tout au long de ces années avec nous. Notre philosophie est d’une certaine manière une vraie ligne de conduite, et ce n’est pas si courant. Or, le secteur du luxe en étant « l’élite », se doit d’être l’exemplaire, il l’est de plus en plus, à son rythme. PAUL.E est un écrin papier sans concurrent direct en France.

IN. : vous avez donc un intérêt commun : la jeunesse ?

I.O. : le monde du luxe s’approche des jeunes générations, notamment en réalisant des collabs avec des marques de sportswear et des collaborations avec des créateurs de contenus. Aujourd’hui, ceux qui pensent que leurs privilèges sont pour toujours acquis, devraient essayer de prendre ceux.elles. qui arrivent avec écoute, la nouvelle génération de consommateurs et d’entrepreneurs, n’attendra pas pour âgir pour un monde plus juste.

IN. : vous pensez que les jeunes lisent encore le papier?

I.O. : la lecture a explosé pendant la covid, les ventes de livres papier, les magazines se lancent, l’objet cohabite avec les réseaux dont on sait que le temps de lecture est court. Il est un objet que l’on collectionne, que l’on conserve, qui calme l’esprit, le recentre.

IN. : Evolve est la thématique du numéro 1… Les lecteurs de Paulette vous suivront-ils ?

I.O. : on espère car on est restés cohérents, avec notre propre évolution, et avec celle de la société, des individus. Les aficionados de la marque vont rester, mais en revanche on va certainement élargir notre cible, c’est le but. Venez-nous lire!

 

 

 

En savoir plus

PAUL.E ce sont 20 salariés et freelance qui télétravaillent. La rédaction de PAUL.E est dirigée par Pascal K. Douglas, nommé rédacteur en chef à cette occasion –  et la head of content Juliette Minel. Cette équipe travaillera sous la houlette d’Irène Olczak, CEO et directrice de la publication.

Pascal K.Douglas

Cette évolution est le reflet de l’engagement du magazine depuis sa création sur l’importance de l’inclusivité et de la diversité. Paulette change également de format papier pour adopter l’objet Mook* premium, bi-annuel, en anglais français et distribué dans 11 pays. 

Son tirage est de 10 000 exemplaires dans une volonté de renforcer l’importance de l’objet papier et d’un mode de vie Slow Life qui accompagne les moments de lecture, et qui contrebalance avec une époque qui prône l’instantanéité.

Le titre devient bilingue (Français/Anglais) et s’exporte dans 11 pays notamment aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Japon ou encore Italie dans une volonté d’expansion sur les 3 années à venir.

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