29 août 2017

Temps de lecture : 3 min

« Les instagrameurs ne sont pas dans une logique d’authenticité »

Egérie de Vloggist, journaliste sur ASOS.com spécialisée dans la mode et la beauté, Caroline Lanau-Imbert est aussi une instagrameuse influente. Lucide, la fondatrice de What The Truck revient sur la notion et la perception paradoxale de l’image au sein du réseau social Instagram. Décryptage extrait du rapport Golden Club réalisé par la rédaction d'INfluencia et en partenariat avec M6 Publicité.

Egérie de Vloggist, journaliste sur ASOS.com spécialisée dans la mode et la beauté, Caroline Lanau-Imbert est aussi une instagrameuse influente. Lucide, la fondatrice de What The Truck revient sur la notion et la perception paradoxale de l’image au sein du réseau social Instagram. Décryptage extrait du rapport Golden Club réalisé par la rédaction d’INfluencia et en partenariat avec M6 Publicité. 

INfluencia : que vaut aujourd’hui l’authenticité sur Instagram ?

Caroline Lanau-Imbert : les instagrameurs ne sont pas dans une logique d’authenticité. On a envie de montrer ce qu’on a de mieux et que les gens retiennent une vision « pimpée » de nous. Il est plus facile de mentir sur cette plateforme car on peut gonfler la vérité et se créer une vie glamour. Mais on a aussi tendance à faire la même chose dans la vraie vie quand on raconte le lundi au bureau qu’on a fait de super trucs pendant le weekend alors qu’on est resté affalés sur son sofa à regarder Netflix.

IN : votre génération, aspire à plus d’authenticité et de vérité. Est-ce votre cas ?

CLI : je suis en recherche d’authenticité dans ma vie. Je souhaite quitter Paris pour m’installer en province et je suis végétarienne. Mais je porte aussi des milliards de fringues ce qui peut sembler contradictoire.

IN : les instagrameurs ont parfois la réputation de trop utiliser les filtres et donc de masquer la réalité. Quel est votre avis sur ce sujet ?

CLI : c’est un gadget sans grand intérêt qui permet aux filles de faire des stories sans avoir à se maquiller…

IN : votre utilisation d’Instagram et les messages que vous délivrez ont-ils, esthétiquement, évolué depuis que vous avez commencé sur ce réseau social ?

CLI : sans aucun doute. Au début, j’avais tendance à mettre tout et n’importe quoi sur Instagram. Aujourd’hui, je veux poster des photos que je trouve belles. Pareil pour les vidéos que je poste sur Vloggist. Elles doivent être du même acabit. J’ai plus envie de qualité. Je poste à mes 24.000 followers 3 à 4 clichés par semaine. Je sélectionne en moyenne 1 photo sur 50 que je prends…

IN : le sentiment de  » Coolitude  » est prédominant sur Instagram mais doit-on uniquement être cool ?

CLI : pour moi, le cool veut tout et rien dire. La magie d’Instagram est de faire coexister une multitude de cools et chacun a son chef de file comme dans une cours de récréation. Il faut être cool dans la vie pour l’être sur cette plateforme qui nous permet de rester ancré dans l’adolescence.

IN : peut-on enCore apprécier son moi réel à force de le maquiller sur les réseaux sociaux ?

CLI : il faut apprendre à faire la distinction entre le moi réel et celui que l’on expose sur les réseaux sociaux. Beaucoup de personnes ont du mal à s’apprécier à leur juste valeur et sur Instagram, tous les gens donnent l’impression d’être géniaux ce qui peut encore renforcer votre sentiment d’insécurité. Mais d’un autre côté, il y a toute sorte d’influenceurs sur cette plateforme. Des grands et des petits, des gros et des minces, des blancs et des métissés alors que dans les magazines, les standards sont beaucoup plus uniformes. Une femme ronde peut ainsi réaliser qu’elle peut être jolie en suivant certaines instagrameuses.

IN : êtes-vous heureuse sur instagram ?

CLI : j’y suis fidèle car je me sens confortable sur ce réseau que je connais bien. Mais c’est un outil de travail pour moi. Il ne fait pas partie de ma vie. Instagram peut pousser à la création car les gens postent des choses très différentes. Je puise beaucoup d’idées notamment en matière de recettes végétariennes. Je suis bien sur ce réseau mais d’ici à vous parler de bonheur… Et puis rien ne dit que je ne changerai pas si une meilleure plateforme apparaissait dans un ou deux ans…

La génération non-filtrée : le photojournalisme, une nouvelle forme de créativité publié par INfluencia

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