27 mai 2014

Temps de lecture : 2 min

Le home made, ou l’industrie 2.0

La technologie des imprimantes 3D ouvre un champ des possibles quasi-infini ! Et comme pour tous changements majeurs, l’esprit humain met du temps à accepter ce type de grande innovation. De la nourriture, des organes, des maisons et bientôt même des voitures, l’imprimante n’imprime plus mais reproduit... Décryptage par la PQR 66 dans son dernier rapport "Françaises, Français", baptisé (R)évolutions.

Sera-t-il demain aussi facile de fabriquer nos verres, nos assiettes, nos vêtements qu’il est aisé d’imprimer des photos aujourd’hui ? Probablement. L’imprimante 3D domestique nous place à l’aube d’une immense mutation, une troisième révolution numérique disent certains, après l’ordinateur et Internet. « Nous en sommes aujourd’hui au même niveau qu’à l’arrivée du Macintosh sur le marché en 1984 », estime ainsi, Chris Anderson, geek reconnu, fondateur du respecté Wired aux Etats-Unis et auteur de Makers ou la nouvelle révolution industrielle. « La production d’objets physiques pourra se faire de façon très simple. Au lieu d’acheter une tasse dépareillée au supermarché on pourra la faire à domicile, les médecins pourront produire des prothèses, implants… La production des objets sera individualisée » anticipe Jean-Daniel Fekete, chercheur français en informatique à l’INRIA, établissement public de recherche dédié aux sciences du numérique .

Le développement de l’individualisme contemporain avait orienté les marques vers la personnalisation et la customisation : des photos de famille sur les mugs aux chaussures Nike dont on choisit la forme, la couleur de la semelle et des lacets, chacun pouvait acheter ses objets personnalisés. L’imprimante 3D va plus loin en offrant désormais la production même d’objets aux individus.

Le consommateur, futur producteur au détriment des marques ?

Si le bricolage a toujours existé, la grande nouveauté réside dans la possibilité de passer à la fabrication d’objets manufacturés de très bonne qualité. L’imprimante 3D et les FabLabs nous font entrer dans l’ère de l’industrie 2.0, personnalisée, décentralisée et déstandardisée, bref dans l’ère de la production sans intermédiation. Home made: le fait maison n’est plus seulement une tendance culinaire à la mode mais peut potentiellement désormais concerner une grande partie de la production industrielle.

Marques et entreprises devaient jusqu’à présent composer avec l’individu-citoyen et avec l’individu-consommateur : il va leur falloir désormais penser une troisième dimension, celle de l’individu-producteur. Certains y voient une véritable et nouvelle révolution industrielle. C’est notamment la thèse de Chris Anderson pour qui ce mouvement innovant, high-tech et open-sourcé est en train de déboucher sur la création de véritables entreprises, déjà présentes dans le tissu économique. Car chaque inventeur est désormais un potentiel entrepreneur. D’autres sont plus mesurés et pensent qu’on devrait plutôt en rester à une « brico-industrie », ou à un « artisanat 2.0 ». Quelle que soit l’ampleur de l’évolution, des marques comme Playmobil et Lego s’inquiètent déjà. Quid de leur business quand chacun chez soi pourra créer et fabriquer sa propre figurine ou toutes les briquettes possibles et imaginables ?

Les conséquences de cette innovation pourraient, en tous cas, fondamentalement venir bouleverser notre modèle marchand traditionnel. Dans l’ère de l’industrie 2.0, plus d’économies d’échelle en effet, puisqu’on peut créer un objet unique à aussi faible coût que la production en série. Dans l’ère de l’industrie 2.0, caducs le copyright et la propriété intellectuelle quand chacun pourra chez soi créer une multitude d’objets et quand tous, collectivement et gratuitement au sein des Fablabs peuvent en inventer quotidiennement.

Rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir les autres innovations recensées par PQR 66 et présentées dans le rapport « Français, Françaises, etc. »

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