17 mai 2012

Temps de lecture : 2 min

La guerilla à la rescousse des cultures en mal de muscles

Guerilla library, Guerilla Bench, Guerilla Gardening: les techniques du combat rapproché se voient réappropriées par les urbains en mal de culture… Inspirées du Guerilla marketing.

Dans un récent article nous évoquions les Real Life SuperHeroes, ces hommes et ces femmes habillés en Tortue Ninja qui font la justice dans leur quartier. Eux, ce sont de vrais gentils. Mais depuis quelques années, on voit apparaître une autre forme d’activisme culturel et social réservé aux amoureux de la castagne. Un activisme bardé de tatouages qui utilise métaphoriquement les techniques de guérilla urbaine et les codes alternatifs pour semer des fleurs, installer des librairies ou recolorer les murs.

GUERILLERO, MAIS ESTHETE AVANT TOUT

Des skateurs qui sèment des fleurs, des bad boys qui jardinent sur fond de musique électro…on croit rêver. C’est pourtant le crédo du Guerrilla Garderning, un mouvement créé par Richard Reynolds. Cet ancien publicitaire frustré de jardinage a commencé à planter des tournesols sur des espaces publics qui ne lui avaient rien demandé il y a bientôt 10 ans. Aujourd’hui, Richard est un « terroriste ». Tous les 1er mai, il commet l’irréparable : planter des fleurs en toute illégalité. De blogs en blogs, le mouvement a grossi et rassemble à présent des milliers de partisans qui sèment des graines à tous vents.

Une tendance parfaitement saisie par SUCKuk qui commercialise une grenade à fleurs, la Flower Grenade. Au lieu de contenir de l’explosif, cette grenade, dont la coque est faite de terre cuite et de craie solubles dans l’eau, contient des graines de plantes à fleurs. Lorsqu’elle se brise sur le sol, elle répand autour d’elle des centaines de marguerites, renoncules et coquelicots potentiels. Une innovation qui utilise les codes de la guérilla pour investir l’espace urbain. A lier aussi avec les graffitis en mousse de Anna Garforth…

SE RE-APPROPRIER L’ESPACE URBAIN EN COMBAT RAPPROCHE

Hors du rayon jardinerie, les techniques sont les mêmes. Désormais, on n’attend plus que sa municipalité se bouge pour améliorer la qualité de vie ou l’esthétique de son quartier: on agit soi-même, vite et bien, mais surtout discrètement. C’est le sens des Guerilla bench, Guerilla librairies et du Yarn Bombing.

Crédits photo: John Locke

Les Guerilla Librairies, implantées à New-York par le jeune architecte John Locke et que l’on voit sur cette image, squattent les cabines téléphoniques traditionnelles. Leurs étagères design s’encastrent dans les dites cabines, les transformant instantanément en bibliothèques sauvages.

Même combat pour le Guerrilla Bench conçu par Nils Volkmann et qui transforme un triste et banal compteur électrique en un espace de convivialité urbaine. Lorsqu’on l’ouvre, le compteur découvre un confortable banc en bois pliable. A voir en vidéo ici.

Enfin, le Yarn Bombing – ou Graffiti en tricot, consiste à tricoter de jolies chaussettes pour des poteaux, des arbres, des piles de pont ou des feux rouges. Le mouvement, né au début des années 2000, couvre à présent les villes du monde entier. Prochain événement : le 11 juin prochain pour le Yarn Bombing day !

Dans toutes ces manifestations, s’exprime le même schéma : la ville évolue et se construit chaque jour des initiatives éclatées, hétérogènes mais créatives de citoyens en mal de révolution. Les bad boys sèment des fleurs et lisent des livres… Changement d’époque.

Alexis Botaya
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