27 juillet 2016

Temps de lecture : 4 min

Gen Y vs. Gen Z : la fin des confusions

Si les Y et les Z sont tous des jeunes, ils ne sont pas tout à fait les mêmes. Le bureau de tendances et prospective Vitamin tente de corriger les confusions persistantes en donnant un aperçu du contexte sociétal qui a façonné chacune de ces générations.

Si les Y et les Z sont tous des jeunes, ils ne sont pas tout à fait les mêmes. Le bureau de tendances et prospective Vitamin tente de corriger les confusions persistantes en donnant un aperçu du contexte sociétal qui a façonné chacune de ces générations.

Gen Y, gen Z… si ces deux générations sont bien distinctes du point de vue de la temporalité, nombre d’experts, sociologues ou trendsetters tendent souvent à confondre leurs identités. Certes, la ligne séparatrice est floue à certains égards, notamment parce que les comportements des Z ne sont souvent qu’une amplification de ceux des Y. Néanmoins, de réelles différences existent entre ces générations, que nous tenterons ici de décrypter par thématiques.

Tranche d’âge : trentenaires vs. vingtenaires

Nés entre 1980 et 1995, les membres de la génération Y ont aujourd’hui approximativement entre 21 et 35 ans. La génération Z lui succède : elle regroupe tous les jeunes nés après 1995, soit les moins de 20 ans.

Contexte sociétal : crise économique vs. crise identitaire

Certes, les deux générations sont nées en pleine phase de crise sociétale. Mais si, pour les Y, il s’agissait d’une crise surtout économique et financière (crise des subprimes de l’été 2007, krach boursier de l’automne 2008), les Z, quant à eux, évoluent en paralèlle d’une crise sociale, politique et identitaire, qui met notamment l’accent sur la violence collective (montée en puissance des partis extrémistes et des actes terroristes).

Modèle économique : capitaliste vs. collaboratif

A l’ère du capitalisme roi, les 21-35 ans ont érigé l’action individuelle comme règle de conduite. Les Z vivent actuellement la fin progressive de ce système à travers l’émergence d’un modèle collaboratif, fondé sur le partage, la participation et l’entraide.

Famille : monoparentale vs. mariage pour tous

La génération Y a connu l’éclatement de la famille nucléaire en tant que référence de société : ils sont les enfants du divorce et ont bien souvent vécu dans des familles monoparentales. Les moins de 20 ans ont été marqués par le mariage pour tous, une évolution sociétale d’ampleur égale.

Identité : différences culturelles vs. confusion des genres

La génération Erasmus et Easyjet a aboli les frontières géographiques et permis aux Y de découvrir le monde et mêler les différences culturelles, à la fois dans leurs modes de vie et leurs pratiques de consommation. Les Z, quant à eux, se prêtent volontiers au mélange et à la confusion des genres : entre absence d’identités sexuelles définies, vestiaire unisexe et modèles transgenres, les uns empruntent aux codes des autres et les rôles s’inversent à la maison.

Attitude : individualiste vs. communautaire

Individualistes, les Y se préoccupent d’eux-mêmes et recherchent avant tout leur satisfaction personnelle dans un monde ultra compétitif où il fallait se battre pour trouver sa place et se démarquer. Au contraire, les Z sont nés dans un univers en réseau, communautaire et collaboratif qui privilégie le pair-à-pair et redonne ses lettres de noblesse au collectif.

Echelle : globale vs. locale

Elle est plus que jamais globale pour les Y qui sont les enfants de la mondialisation, de l’internationalisation des échanges et d’une mobilité accrue. Les travers qui en ont découlé ont amené la société à revenir au local : ainsi, les Z adhèrent fortement à une logique de proximité, dans l’idée de valoriser une certaine authenticité, et ce notamment dans leur consommation.

Rythme : “speed” vs. “slow”

La révolution numérique, avec laquelle ont grandi les Y, a érigé l’instantanéité comme la nouvelle norme tout en mettant à disposition une quantité spectaculaire d’informations. A cette ère du speed, les Z y opposent en parallèle un retour à la sélectivité et à la qualité : on prend son temps pour vivre, on privilégie les relations avec les autres, on se déconnecte, c’est le “slow movement”.

Mobilité : liberté vs. sécurité

La quête d’indépendance et de liberté qui a caractérisé la génération Y, à travers des modes de vie de plus en plus nomades, a démontré leur capacité de remise en question et d’adaptabiltié. Si cette quête est également valable chez les Z, elle s’accompagne d’un besoin fort de sécurité et de stabilité, à la fois affective et matérielle.

Révolution numérique : ordinateur vs. mobile

Si les Y ont grandi au même rythme que se sont développés le réseau internet et l’accès aux ordinateurs fixes puis portables, les Z sont nés avec des écrans tactiles et des objets connectés directement entre les mains. Si les premiers ont connu le monde sans Internet, ce n’est pas le cas des seconds qui sont nés en présence de technologie, et surtout du web social.

Formation : diplômes académiques vs. autoformation

Les natifs d’après 1980, arrivés à l’école en pleine crise économique, ont subi l’obligation d’accumulation des diplômes et la multiplication des stages en entreprise. Les plus jeunes ont fini par comprendre la supercherie et ont décidé de mettre à mort les diplômes académiques en recherchant des voies alternatives à l’école, et en se proclament par là-même autodidactes.

Marché du travail : quête du CDI vs. lancement d’une startup

Les Y ont connu un marché du travail difficile d’accès et de plus en plus précaire avec l’enchainement des CDD, des missions intérims ou encore des stages – le CDI étant devenu un graal inaccessible. Les Z ont su tourner la situation à leur avantage et bénéficier de l’âge d’or des startups pour réclamer des statuts indépendants ou monter leur propre business, rêvant de devenir le nouveau Mark Zuckerberg.

Environnement : prise de conscience vs. action

La génération Y est celle de la prise de conscience des enjeux liés à l’écologie, mais qui s’est faite lente et surtout passive. Elle était défaitiste quant à sa capacité de faire changer les choses, et donc s’est montrée relativement peu engagée durant les premières années dans le respect de l’environnement. Au contraire, bercés depuis toujours par un discours pro-écolo, les moins de 20 ans se montrent plus impliqués dans la construction d’un monde meilleur. Engagés, ils veulent agir et se sentir utiles à leur collectivité.

Perception du futur : pessimiste vs. Optimiste

Avec un taux de chômage avoisinant les 10%, l’apparition du Sida, les difficultés d’accès au logement, les 21-35 ans ont perdu confiance en l’avenir, qu’ils voient d’un oeil pessimiste. La combinaison entre société collaborative et révolution numérique a donné naissance à Facebook, Airbnb, Uber, Blablacar etc.: les Z sont plus enthousiastes et optimistes que leurs aînés car ils bénéficient d’un élan à la fois économique et politique qui leur donne les moyens pour faire bouger les choses.

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