6 mai 2019

Temps de lecture : 2 min

Une fronde culturelle européenne pour renverser les élections

À deux semaines du 1er tour des élections européennes, bien malin celui qui peut prédire leur dénouement. Pourtant, en réponse à l’euro-scepticisme de leurs administrés, les gouvernements pro-européens ne cessent de réaffirmer leur bonnes relations au rythme de partenariats économiques… et culturels toujours plus nombreux.

À deux semaines du 1er tour des élections européennes, bien malin celui qui peut prédire leur dénouement. Pourtant, en réponse à l’euro-scepticisme de leurs administrés, les gouvernements pro-européens ne cessent de réaffirmer leurs bonnes relations au rythme de partenariats économiques… et culturels toujours plus nombreux.

L’Union européenne nous rend schizophrènes. Presque tiraillés entre le risque d’une rupture prématurée et le confort, voir l’immobilisme, d’un couple qui a surmonté -ou évité- tous les obstacles. L’Eurobaromètre 2018, et ses 64% de Français estimant leur pays bénéficiaire de l’adhésion à l’UE, semblait pourtant raviver la flamme. Une donnée comme une autre, finalement, mais qui célébrait son plus haut score depuis le pic enregistré entre la chute du mur de Berlin en 1989 et l’adoption du traité de Maastricht en 1992.

Et pourtant. Pour la première fois depuis le début de la campagne, un sondage Ipsos, commandé par France Télévisions et publié le 5 mai dernier, donnait le Rassemblement National gagnant des prochaines élections européennes avec 22% des suffrages. Un parti qui, même en ayant abandonné le Frexit de son agenda, n’en demeure pas moins profondément euro-sceptique. Sans parler des abstentionnistes. Totalement schizo, on vous dit.

Un collectif culturel

« L’Europe a, plus que jamais, besoin de solidarité. Sans un vrai partenariat dans les idées, et non pas seulement dans les intérêts, cette solidarité est impossible ». C’est par ces mots qu’Emmanuel Macron lançait en novembre 2018 la Saison culturelle France-Roumanie 2019. Un chassé croisé artistique visant à changer la perception que les deux peuples ont l’un de l’autre sous le prisme de la francophonie. Preuve que les gouvernements pro-européens, bien conscients des crises identitaires que connait leur union, sont décidés à la réaffirmer sur le terrain. Rappelant au passage qu’il ne faut jamais considerer une relation comme acquise.

Après une première moitié de saison portée par une programmation française éclectique, et surtout l’exposition « Une saison roumaine au Centre Pompidou » qui se termine le 1er juillet prochain, la grand messe débute enfin en Roumanie. À cette occasion, BRD Groupe Société Générale a ouvert du 18 avril au 14 juillet 2019 l’exposition « Espèces d’espaces » au Musée national de l’art de Roumanie qui réunit 24 œuvres de la Collection d’art contemporain Société Générale. Une sélection visant à retranscrire la variété des sujets, des médiums et des styles représentés dans la Collection, ainsi que la diversité des âges et origines géographiques des artistes. Mais surtout une réponse au succès rencontré par l’exposition « Lux. Une énergie roumaine. » grâce à laquelle la 4ème banque française avait mis un coup de projecteur parisien sur les talents de la scène contemporaine roumaine. Qui ose parler de désintérêt culturel ?

« Nous sommes heureux d’ouvrir la saison française en Roumanie avec une sélection remarquable de la Collection d’art contemporain Société Générale. Le soutien que nous apportons à l’art contemporain et à la musique classique repose sur la conviction qu’ils doivent être accessibles à tous les publics, d’une part, exemplaires et capables d’inspirer les nouvelles générations de créateurs d’autre part », déclarait François Bloch, PDG de BRD -Groupe Société Générale. Démocratiser pour mieux régner.

Le Péril jeune

Un bel exemple de mécénat culturel pour une opération en phase avec les doutes de son époque. Mais qui n’est, fort heureusement, pas la seule à tenter de reconquérir les jeunesses européennes. Le 20 avril dernier débutait par exemple au Centquatre la 9ème édition du festival Circulation(s), institution incontournable de la jeune photographie européenne. L’occasion, une nouvelle fois, de célébrer la Roumanie avec 4 artistes du cru exposés (dont voici quelques oeuvres). Et un nouvel exemple de collaboration culturelle réussie. Au cas ou le message ne serait pas passé avant le rendez vous dans les urnes le 23 mai prochain. Et peut être enfin l’occasion de faire un choix.

Felicia Simion

Ioana Cîrlig

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia