26 janvier 2023

Temps de lecture : 7 min

Fréquences de la TNT : le « All-in » de Xavier Niel

Au sommaire du dossier NPA cette semaine ; la présence de Xavier Niel dans les médias, Netflix : des indices de croissance cohérents dans l’ensemble des marchés de diffusion ou encore, Disney+ prend de l’avance sur Netflix en termes de ciblage publicitaire. Retrouvez comme chaque semaine l’essentiel de l’INsight NPA en accès gratuit et bénéficiez d’une offre d’abonnement à NPA attractive.

L’édito de Philippe Bailly, 

« Trouble-fête, trublion… Les qualificatifs qui ont longtemps accompagné la montée en puissance de Xavier Niel dans les télécoms ont refleuri. A propos d’audiovisuel cette fois et, plus précisément, de sa candidature à l’attribution de la fréquence de M6. Et, fidèle à sa réputation, il est sorti du scénario que beaucoup – professionnels comme institutionnels – anticipaient : celui d’un « tour de chauffe » au printemps 2023, mais plutôt déterminé, en fait, à conquérir l’une au moins des fréquences de la « TNT 2005 » (C8, CStar, W9, TFX, NRJ12…) qui seront mises en compétition après celles de TF1 et M6.

« NJJ n’envisage pas de renouveler son intérêt en 2025 lors d’autres appels aux candidatures sauf pour compléter son portefeuille de chaînes en cas de succès lors de la procédure en cours ». Il a suffi d’une phrase à Xavier Niel pour faire tapis, et pour écarter toute idée de candidature de témoignage. Mais en même temps qu’elle fait taire les spéculations, la clarification rend plus aigües les questions. Sur le projet, d’abord. De ce point de vue, on a du mal à en voir les aspérités par rapport à l’antenne que propose aujourd’hui M6. Être un « partenaire de la création musicale dans toute sa diversité » ? La musique est inscrite depuis 25 ans dans l’ADN de M6 depuis qu’elle a succédée à l’éphémère TV6, et depuis plus de quinze ans dans celui de sa filiale W9 ; offrir une « programmation est riche en création patrimoniale de première partie de soirée » ? L’accord que M6 vient de renouveler avec les organisations professionnelles aboutira, déjà, à accroître ses engagements dans la fiction, le documentaire, et l’animation ; garantir « structurellement » l’indépendance de l’information ? C’est l’objectif des chartes d’éthique et comités d’indépendance institués par la loi Bloche de 2016, en complément de l’action de l’Arcom. A ce stade, on peine à voir en quoi SIX se distingue fondamentalement de M6. Les membres de l’Arcom pourront y revenir lors de l’audition prévue le 15 février.

Ils s’attacheront certainement également à mieux comprendre l’organisation de la « galaxie Niel » : ce que recouvrent ses multiples « NJJ … », les relations organiques entre l’éventuelle futur SIX, le groupe Le Monde, le Groupe Nice Matin ou encore L’Informé, coté information, ou, s’agissant de l’approvisionnement en programmes, entre la même et Mediawan.
Comme la loi le leur prescrit, ils devraient également s’assurer de la viabilité économique du projet, donc des financements que Xavier Niel est disposé à y consacrer, au-delà des 1000 € qui constituent aujourd’hui le capital social de la structure qui le porte juridiquement.

Ils devraient enfin s’assurer de la capacité de la SIX à prendre dès les premiers jours de mai le relai de l’actuelle M6. Donc de mettre en place en moins de trois mois les installations techniques permettant de fabriquer les programmes et de les diffuser, de recruter les journalistes, techniciens, programmateurs, conseillers artistiques… capables de les concevoir et de les animer, de constituer la régie publicitaire capable de les commercialiser…

Des différents scénarios qui ont circulé ces dernières semaines, l’un au moins semble juridiquement impraticable : celui qui verrait Xavier Niel racheter à Berterlsmann les bâtiments qui hébergent aujourd’hui M6 et y réembaucher les équipes qui y travaillent : impossible de démêler, dans un temps aussi bref, surtout, le temps pendant lequel elles travaillent pour la chaîne M6 et celui qu’elles consacrent à W9, 6ter, Gulli, Paris Première… dont les fréquences resteront aux mains de Bertelsmann au-delà du mois de mai.

Raison de plus pour attendre avec impatience le 15 février. »

 

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La présence de Xavier Niel dans les médias

Après l’échec de sa candidature au rachat de M6, Xavier Niel a déposé son dossier de candidature à la reprise des fréquences de TF1 et M6, arrivant à échéance le 5 mai 2023. Par cette candidature, déclarée recevable par l’Arcom le 23 janvier, Xavier Niel entend compléter son portefeuille en se lançant sur le petit écran avec son projet « SIX ». Son projet de reprise d’une des fréquences est basé sur quatre caractéristiques fortes : une programmation « riche en création patrimoniale de première partie de soirée avec une grande attention portée à l’indépendance des producteurs et à la diversité de la création », une large part accordée à « l’information et (au) débat public », « des engagements renforcés » envers « la création musicale » et un « niveau élevé » d’ « engagements de financement de la production audiovisuelle et cinématographique ». La présence de Xavier Niel dans la presse et dans le paysage audiovisuel, pose toutefois la question de la compatibilité de ses activités avec la reprise d’une des fréquences. Il sera du ressort de l’Arcom, qui auditionnera le candidat le 15 février, d’analyser les risques économiques liés à l’attribution d’une fréquence qui dispose de la possibilité de procéder à des consultations publiques et à des études d’impact préalables. (consulter)

La concentration de la propriété des chaînes de la TNT en Europe

Les plateformes de télévision numérique terrestre chez les grands voisins européens de la France, à défaut d’être toujours plus utilisées, sont globalement plus généreuses en nombre de chaînes distribuées. Sur le périmètre des cinq principaux marchés, l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni, ce sont les plateformes espagnole et française qui, avec chacune 26 chaînes de télévision gratuites, sont les moins richement dotées. En Allemagne, 45 chaînes sont disponibles sur le numérique terrestre, alors que le décompte explose en Italie et au Royaume-Uni en raison à la fois du nombre de chaînes locales et de la présence au sein des différents Mux de petites chaînes thématiques SD gratuites, rendant toute comparaison difficile sinon impossible avec les trois autres pays. (consulter)

Paramount+ : le booster de la combinaison Canal+ / Orange / Amazon Channels

Paramount+ a été lancé en France le 1er décembre. Son démarrage a été soutenu par une campagne publicitaire massive – une forte présence, notamment sur TF1 pendant la diffusion des matches de la Coupe du Monde) et par des accords de distribution ou référencement avec Canal+, Orange et Amazon (lire sur la plateforme Insight NPA : Paramount+ : présent dès son lancement sur Canal+, Orange et Amazon Channels). Au 29 décembre, date de clôture des interviewes du Baromètre OTT NPA Conseil / Harris Interactive, 2,3% des Français déclaraient y être déjà abonnés. Les scores sont sensiblement plus importants auprès des trois partenaires distributeurs. Avec 1,9 % des visionnages effectués en SVoD, la plateforme a par ailleurs atteint le samedi 21 janvier son plus haut depuis son lancement. Et les 1,3 % du mardi 24 représentent son troisième meilleur score. (consulter)

SVoD : abonnements (encore) à la hausse ; intentions de résiliations à la baisse

Lancement de l’offre Netflix avec publicité, arrivée de Paramount+ et bonne tenue de la presque totalité des plateformes ont fait – sensiblement – mieux au cours du dernier trimestre 2022 que de compenser le temps d’arrêt marqué par Prime Video. La pénétration de la SVoD dans son ensemble a gagné plus de deux points par rapport à la fin septembre, et plus de six points sur un an. Le nombre moyen de services par foyer abonné demeure lui inférieur à 2. Le contexte économique compliqué ne se traduit pas, par ailleurs, en montée des intentions de résiliations. Apple TV+ est le seul pour lequel elles sont en augmentation. (consulter)

Netflix : des indices de croissance cohérents dans l’ensemble des marchés de diffusion

D’après les résultats du quatrième trimestre publiés par Netflix jeudi 19 janvier, le service de vidéo à la demande a dépassé ses propres prévisions et a recruté 7,7 millions de nouveaux abonnés, portant ainsi le nombre de ses clients à plus de 230 millions à fin 2022 (+4 % en un an). En y ajoutant les 32Mds $ de revenus générés et les 5,6Mds $ en résultat d’exploitation, la plateforme continue d’être leader du secteur en matière d’engagement, de revenus et de bénéfices liés au streaming. Cette croissance vaut pour l’ensemble des zones dans lesquelles le streamer est présent. (consulter)

Disney+ prend de l’avance sur Netflix en termes de ciblage publicitaire

Les offres avec publicité Netflix Basic with Ads et Disney+ Basic, lancées de manière quasi concomitante au troisième trimestre 2022 ne vont véritablement décoller qu’au cours de l’année 2023 avec une montée en puissance qui s’annonce longue. Sans même parler de la nécessité d’une mesure d’audience fiable et transparente, les offres vont devoir se structurer alors que les inventaires sont aujourd’hui très réduits, les coûts unanimement jugés trop élevés, et que la connaissance des audiences est encore très incomplète ce qui limite drastiquement les capacités de ciblage. (consulter)

 

Signaux contradictoires sur la montée en puissance de l’offre Netflix avec publicité

La communication organisée par Netflix dans le prolongement de l’annonce de ses résultats annuels a été l’occasion pour le streamer de confirmer de fortes ambitions dans le développement de son chiffre d’affaires publicitaire. L’analyse des données publiées par le groupe et les résultats des études conduites auprès des consommateurs convergent pour suggérer une montée rapide du nombre des clients du forfait avec publicité ; cela n’a pas permis à ce stade de dissiper le scepticisme affiché par certaines agences de communication et/ou annonceurs. (consulter)

Canal+, seul streamer à intégrer la dimension environnementale dans son discours produit

S’inscrivant dans la suite de l’entrée en vigueur de la loi Pompili du 22 août 2021 dite « Climat et Résilience », l’Arcom a publié le 13 janvier un premier bilan des engagements pris par les acteurs de la publicité, qu’ils fassent partie des professions assujetties (secteur automobile, de l’équipement ménager, de la grande distribution) soumises à étiquetage énergétique… , ou qu’il s’agisse de signataires volontaires (agences de communication, régies publicitaires, médias, etc.). Si les streamers – qui ne sont pas concernés par ce dispositif – se montrent parfois ambitieux sur leurs sites corporate en matière de développement durable, leurs applications – principal vecteur d’échange avec leurs abonnés – restent presque totalement vierges de toute invitation de ces derniers à adapter leurs comportements quotidiens à ces nouveaux objectifs. (consulter)

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