8 juin 2011

Temps de lecture : 2 min

François Hollande, «président normal» envers et contre tous

Qui sera le candidat du PS? Faut-il s’attendre à des surprises du côté de l’UMP? Et qui sera le troisième homme (ou la troisième femme) de la campagne? Chaque semaine, retrouvez les moments forts de la campagne des présidentielles…

Peu importe que sa volonté d’incarner un président normal lui ait valu une flopée de critiques et de railleries. Sans doute étonné par la violence des réactions, François Hollande s’est pris à douter au point de commencer à se justifier. Un président doit être normal tout en ayant une personnalité exceptionnelle, a-t-il expliqué… avant de jeter le gant et d’assumer pleinement son point de vue.

Tant qu’à choisir un positionnement, autant aller jusqu’au bout du raisonnement! Reculer serait pire que tout. S’acharner à vouloir développer le concept de normalité présidentielle, totalement suicidaire. François Hollande persiste et signe mais il le fait intelligemment : en développant son raisonnement.

Et «Mme Dugenou» fit son apparition

Le président normal que François Hollande entend incarner sera le porte parole des «Français moyens». Les élites parisiennes peuvent bien se moquer et sa rivale le prendre de haut, ce mépris est caractéristique de la façon dont le peuple est ordinairement traité. Qu’il s’étende à celui qui se propose de le placer au centre du débat n’a rien d’étonnant. Au contraire. Pour étayer cette idée, François Hollande recourt à une image forte: celle de «Madame Dugenou».

Selon le candidat socialiste, cette expression aurait été utilisée par Nicolas Sarkozy. C’est en tout cas ce qu’il affirme au journal Aujourd’hui/Le Parisien dans un entretien avec un panel de lecteurs le 1er juin: «Nicolas Sarkozy s’est moqué en disant qu’il rencontrait Obama, et François Hollande, Mme Dugenou. Et bien, oui, mon rôle en ce moment, c’est de convaincre Mme Dugenou!»

Candidat populaire et fier de l’être

Que ce nouveau rebondissement de la campagne de François Hollande ait été prémédité ou au contraire improvisé dans l’urgence, que l’anecdote de «Mme Dugenou» soit vraie ou non, tout cela n’a évidemment aucune importance. A elle seule, cette histoire d’une ligne dit l’essentiel de la stratégie que François Hollande s’est choisie et qu’il tient envers et contre tous. Le candidat n’a qu’un adversaire, Nicolas Sarkozy, qu’une priorité, réconcilier la gauche avec le peuple et qu’une préoccupation, le quotidien.

Certains peuvent bien défendre une autre conception de la fonction présidentielle. Si celle-ci consiste à voir le peuple et ses préoccupations de haut ou de loin, ce n’est certainement pas la sienne. François Hollande n’a d’yeux que pour le Français moyen, Madame tout le monde, Monsieur Dupont, ce peuple d’oubliés, méprisés et trahis par Nicolas Sarkozy. Ça pose un problème à qui?

Franck Gintrand / lefilrougedelopinion.com

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia