5 avril 2020

Temps de lecture : 3 min

Covid-19 : les influenceurs partagent leurs frustrations et ça marche !

Sur Youtube, Instagram et TikTok, les créateurs de contenus expérimentent de nouvelles formes d’écriture en tournant les contraintes du confinement en atouts créatifs. Sans monteurs ni chargés de production, ces derniers misent sur des vlogs de confinement et des directs sans artifices afin de partager un quotidien qui n’a jamais été aussi proche que celui de leurs publics.

Sur Youtube, Instagram et TikTok, les créateurs de contenus expérimentent de nouvelles formes d’écriture en tournant les contraintes du confinement en atouts créatifs. Sans monteurs ni chargés de production, ces derniers misent sur des vlogs de confinement et des directs sans artifices afin de partager un quotidien qui n’a jamais été aussi proche que celui de leurs publics.

Terminés, les voyages à l’autre bout du monde et les expériences inédites en partenariat avec des marques de rêve. Confinés chez eux comme tout le monde, les influenceurs sont contraints d’adapter leurs formats. « On revient à la base, à une époque où les youtubeurs étaient dans leur chambre » explique le vidéaste Amixem. Nous serions ainsi en plein retour vers les pratiques qui ont fait la gloire des youtubeurs au début des années 2010. Car sans salariés pour déléguer le montage et la communication, les influenceurs se filment dans leur chambre en privilégiant la mise en scène de leur corps confiné. Le message est clair : nous sommes tous dans le même bateau et votre solitude, nous la vivons également.

Quand les stars jouent à monsieur et madame tout-le-monde

La crise sanitaire ne semblerait finalement pas si préjudiciable aux influenceurs. Certes, leurs revenus s’étiolent face aux retraits des annonceurs, mais les audiences explosent grâce au confinement. « J’ai vu une hausse phénoménale du nombre de vues » déclare Amixem dont la chaine Youtube avoisine les 6,3 millions d’abonnés. Rester présent sur les réseaux sociaux malgré l’épidémie est donc bénéfique en termes d’audience, mais aussi en matière de création. Selon Florence Dupont, directrice générale adjointe de l’agence Influence4You, il s’agit « d’une opportunité pour les influenceurs […] de réfléchir à des contenus plus créatifs vu que les partenariats ont cessé pour la plupart ». Le confinement serait in fine un moment inédit pour nouer des liens plus étroits avec sa communauté.

L’influenceuse colombienne Andrea Espada a été l’une des premières à en saisir les enjeux. Sur Instagram, son réseau de prédilection, elle n’a publié que des contenus humoristiques d’elle et de sa famille confinée. Plus une seule photo en packshot de mannequinat, exclusivement des contenus « authentiques » et quotidiens auxquels son public est confronté. La colombienne s’est par ailleurs inscrite sur TikTok afin de tourner en dérision les astreintes sanitaires du virus. On peut y voir des vidéos d’elle en train de désinfecter son fils, d’éviter les contacts physiques avec son mari avec en fond « It’s Corona time », chanson qui a inspiré plus de 800 000 vidéos en une poignée de jours. Tout est fait pour croire que ce virus est démocratique en ce qu’il touche de façon horizontale l’ensemble des individus, aussi starifiés soient-ils.

Le live comme symbole d’un ennui partagé

Mardi 17 mars, l’humoriste Panayotis Pascot lance un live Instagram depuis son canapé. Avec plusieurs milliers de spectateurs, il raconte sans artifices ce qu’il est en train de faire. « On mange des Pim’s à la framboise et on regarde The Walking Dead » explique-t-il nonchalamment. Une information triviale qui n’est pas aussi anecdotique que ça en ce qu’elle souligne l’ennui que partagent les influenceurs stars avec leurs abonnés. Alors que ces derniers ont vu leur popularité s’accroitre au fil des années, la tendance actuelle est au partage des frustrations collectives. Un dénominateur commun puissamment fédérateur qui rappelle aux fans que leurs vedettes sont confrontées aux mêmes problématiques de confinement.

Partage de frustrations collectives

D’autres influenceurs se sont également mis au direct pour garder le contact avec leur public, partageant notamment des tutoriels de confinement. C’est à sa manière ce qu’a fait Lilil Barbery, autrice et professeure de yoga. Depuis plusieurs jours, elle organise des cours virtuels de méditation en direct sur Instagram. « La panique et la peur commençaient à contaminer les gens encore plus vite que le virus, […] alors autant utiliser les réseaux sociaux pour partager des contenus qui nous font du bien » explique-t-elle à Usbek & Rica. Une initiative d’entraide particulièrement bienvenue en ce qu’elle dépasse le cadre du divertissement, preuve de l’agilité des réseaux sociaux et de la perfectibilité dont ils sont capables en temps de crise.

Photo de couverture : La story Instagram ‘5 tips anti déprime’ de l’influenceur français Nicolas Stajic, photographe. Son compte IG

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