9 mars 2020

Temps de lecture : 4 min

La radio : des oreilles dans tous les coins

Les radios locales publiques, privées et associatives sont fièrement implantées dans le paysage médiatique local. Leurs équipes sont chaque jour sur le terrain, au plus près des citoyens et des auditeurs. Deux directeurs de stations - France Bleu Breizh Izel à Quimper et les radios indépendantes du groupe 1981 - témoignent de la manière très concrète dont leurs antennes reflètent les dynamiques locales et parfois y contribuent.

Les radios locales publiques, privées et associatives sont fièrement implantées dans le paysage médiatique local. Leurs équipes sont chaque jour sur le terrain, au plus près des citoyens et des auditeurs. Deux directeurs de stations – France Bleu Breizh Izel à Quimper et les radios indépendantes du groupe 1981 – témoignent de la manière très concrète dont leurs antennes reflètent les dynamiques locales et parfois y contribuent.

Implantées dans toutes les régions françaises, les radios locales portent une voix singulière. « La radio est un média de l’instant. On est sur le terrain tous les jours et on vit à la même vitesse que les gens qui nous écoutent : des jeunes adultes qui façonnent le monde, des gens qui créent des entreprises, qui insufflent une énergie à la société », affirme Alain Liberty, DG exécutif du Groupe 1981. Premier groupe de radio indépendant, il compte dix stations parmi lesquelles les radios de proximité Wit FM à Bordeaux, Vibration dans la grande région Centre et Voltage en Ile-de-France. «  La magie de la proximité fait que l’on peut être concernant pour tout le monde : les actifs viennent chercher l’info locale ou trafic, les familles plutôt l’actualité loisirs, les jeunes nous écoutent quand ils veulent entendre parler du Stade brestois ou des festivals locaux », précise Gurvan Musset, direteur de France Bleu Breizh Izel, station du réseau de Radio France basée à Quimper.

C’est en étant au plus près de la vie de leurs auditeurs et des réalités de leur territoire que ces stations locales publiques, privées ou associatives prennent tout leur sens par rapport aux grands réseaux nationaux ou musicaux. « Quand il y a un drame, on pleure avec eux. Quand il fait froid, on a froid comme tout le monde. On a la chance de vivre et de travailler dans une région où il se passe beaucoup de choses. Je dis toujours aux équipes de sortir, d’aller dans les cafés et les concerts, car c’est là que l’on peut voir ce qui se passe », ajoute-t-il.

Être au plus près du terrain, quitte à ne pas en sortir totalement indemne : « Le mouvement pour sauver la maternité de Carhaix ou la fermeture des abattoirs de Gad n’étaient pas seulement des faits d’actualité. Ils ont bouleversé les équipes, car cela se passe aussi sur leur territoire », se souvient le directeur de la station bretonne.

Du temps d’antenne aux citoyens

Cette proximité implique une posture particulière. «  Il faut savoir regarder un territoire à la loupe pour trouver et comprendre ce qui revêt une importance capitale pour l’habitant du hameau ou de la ville moyenne. Et aussi être capable d’aller sur une notion de service très pratico-pratique », pointe Alain Liberty. Quand Vibration crée la rubrique « La minute de l’éco », c’est pour parler d’économie du quotidien à la famille et aux commerces de proximité, pas aux banquiers! Ces radios de proximité ne sont jamais très loin des réseaux d’entraide sans lesquels certains habitants pourraient être sur le point de sombrer. Le programme d’initiative personnelle « Je veux aider », diffusé depuis la rentrée 2019 sur Voltage, Vibration et Wit FM, offre un temps d’antenne aux associations et met en lumière les actions d’individus qui donnent de leur temps et de leur énergie pour la collectivité. « On n’imaginait pas qu’il y aurait autant de demandes de contact et de retours spontanés. Il y avait une vraie attente des auditeurs », témoigne-t-il.

Après les Gilets Jaunes, France Bleu Breizh Izel a aussi ressenti le besoin de donner plus de temps d’antenne aux initiatives solidaires de sa région. «  On en parlait surtout le week-end, mais ce n’était pas suffisant. On n’avait pas mesuré qu’il y avait une telle méconnaissance de toutes les initiatives qui naissent partout», souligne Gurvan Musset. Depuis la rentrée, la station diffuse une chronique quotidienne « C’est bon à savoir », avec des reportages sur les épiceries solidaires, les solutions de covoiturage, d’emploi, d’assistance scolaire, d’aide aux personnes isolées…

Un lien naturel

La culture fait partie des moments de fête et de partage. Certains événements sont tellement importants que les radios locales y sont naturellement associées. « Ce qui est plus compliqué, c’est de trouver la petite fête qui monte ou le festival en devenir, poursuit-il. Nous accompagnons par exemple Les petites folies, un festival qui se déroule face à la mer à Lampaul-Plouarzel, dans le Finistère nord. On leur souhaite le même succès que Les Vieilles Charrues, que nous avions accompagnées il y a quelques années ».

Ces médias généralistes sont aussi créateurs des manifestations culturelles. « En septembre 2019, les cinq concerts organisés lors du Tour Vibration dans la région Centre ont accueilli 120000 personnes. Le succès de cette cinquième édition a dépassé nos attentes. Cela montre que l’on parvient à créer des événements avec des artistes renommés, y compris dans des villes moyennes comme Châteauroux ou Blois », se félicite Alain Liberty.

La proximité est un vecteur de confiance, autour de liens qui se sont tissés au fil des ans. « Au moment de l’anniversaire de la marée noire de l’Amoco Cadiz à Portsall, les gens ont osé se confier, car ils savaient que l’on n’allait pas les trahir», atteste Gurvan Musset. Les radios locales ne sont pas seulement la mémoire des bonheurs et des plaies d’une région. Elles s’inscrivent aussi dans les dynamiques de leur territoire. Wit FM, station historique de Bordeaux, s’apprête ainsi à s’installer dans la Cité numérique, un accélérateur d’innovations construit en lieu et place de l’ancien Tri postal de Bègles. Elle a aussi noué un accord avec l’association Shamengo, qui crée une villa « maison-école-laboratoire du nouveau monde ». Des proximités qui sont autant d’opportunités pour se nourrir de bonnes ondes !
Cet article est tiré de la Revue INfluencia n°32 : « L’Odyssée des Territoires ». Cliquez ici pour découvrir sa version digitale. Et par là pour vous abonner.

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