21 février 2021

Temps de lecture : 3 min

Une bonne odeur pour oublier le Covid…

La crise sanitaire nous oblige à porter des masques et de nombreuses personnes atteintes du Covid perdent l’odorat lorsqu’elles sont malades. Le marketing olfactif reste pourtant plus important que jamais. Le patron de Natarom, Yohann Lavialle, nous explique pourquoi…

Le Covid n’a pas d’odeur mais il nous empêche d’humer les bouquets qui nous entourent. Les malades atteints par le coronavirus souffrent souvent d’anosmie. Les personnes bien portantes ont, elles, du mal à faire la différence entre une rose et un jasmin derrière leurs masques chirurgicaux. Travailler dans le marketing olfactif n’est donc pas une mince affaire depuis l’arrivée de la pandémie. Surtout lorsque la majorité de vos clients travaillent dans des secteurs à l’arrêt depuis plusieurs mois comme l’hôtellerie et les salles de sport… Yohann Lavialle est le directeur général de Natarom, une entreprise qui se définit comme un « designer olfactif ». Pour lui, les fragrances ont pris encore plus d’importance depuis l’éclatement de la crise sanitaire. Pour nous remonter le moral, rien ne vaut une petite vaporisation de parfum…

INfluencia: Les logos olfactifs sont devenus à la mode ces dernières années. De nombreuses entreprises se sont emparées du pouvoir du parfum pour promouvoir leurs marques. Le port obligatoire des masques et les confinements ont toutefois dû porter un coup d’arrêt brutal à vos activités…

Yohann Lavialle : Nous avons en effet perdu pas mal de clients avec l’arrivée du Covid. Nous travaillons beaucoup avec les hôtels qui ont été frappés de plein fouet par les confinements et la chute du tourisme. Nous avions également une grosse activité auprès des salles de sport et ce secteur a enregistré l’an dernier une chute de son chiffre d’affaires de… 98%. Nous avons dû, en conséquence, nous séparer de deux salariés. Nous ne sommes plus que sept aujourd’hui. On voit toutefois certaines sociétés profiter de cette période si particulière pour préparer de nouveaux projets de développement. Nous collaborons notamment avec un spécialiste des jeux d’arcade pour imaginer un concept original de salles quand ces dernières pourront rouvrir.

IN. : Quel est le rôle du marketing olfactif par ces temps de crise sanitaire ?

Y.L. : Il est plus difficile de sentir le parfum quand on porte un masque mais en même temps, le marketing olfactif a pris une importance toute particulière dans cette crise. Avant l’arrivée de la pandémie, nos clients ne se souciaient pas trop des effets que pouvaient avoir le parfum dans leurs commerces. Mais ils se sont aperçus qu’une bonne odeur pouvait rassurer les gens et leur donner une véritable bouffée d’oxygène. Le parfum peut nous apaiser et nous donner une respiration dans notre vie qui devient de plus en plus incertaine et stressante. Récemment, un EPHAD nous a demandé de diffuser dans son établissement des odeurs qui rappellent différents moments de la journée comme celle du petit-déjeuner ou d’une ballade en forêt. Cela permet de raccrocher leurs patients à la réalité. Un parfum d’ambiance bien choisi peut aussi encourager les clients à rester plus longtemps dans une boutique. Certaines pharmacies l’ont compris en diffusant des parfums qui cassent l’ambiance médicale et encouragent les gens à flâner dans les rayons des produits de soin qui génèrent les plus hautes marges.

IN. : Cette évolution vous a t-elle contraint de modifier les parfums que vous diffusez dans les locaux de vos clients ?

Y.L. : Certains parfums très délicats sont difficiles à sentir avec les masques. Pour lutter contre le stress ambiant, nous travaillons beaucoup avec des notes zen, aquatiques et asiatiques. La fleur de coton a un effet cocooning qui vous donne l’impression de vous blottir sous une couette un jour d’orage. L’orchidée blanche est, elle, élégante et agréable.

IN. : D’autres marchés se sont-ils ouverts à vous ces derniers mois ?

Y.L. : Un client nous a demandé un jour si nous pouvions mettre au point un diffuseur qu’il aurait placé à l’entrée de ses magasins. Un salarié aurait demandé aux clients quelles odeurs ils sentaient et s’ils étaient incapables de répondre, ces personnes aurait pu être interdites d’entrée, comme celles qui ont de la fièvre, car beaucoup de malades atteints du Covid perdent l’odorat. Ce projet n’a toutefois jamais vu le jour. Lorsque le pays manquait de solution hydroalcoolique, nous nous sommes lancés sur ce marché en commercialisant des gels parfumés mas cette activité n’était pas rentable.

IN. : Combien coûte le marketing olfactif ?

Y.L. : Pas cher (rires). Non sérieusement, le design olfactif n’est pas très coûteux. Notre rôle est celui d’intermédiaire entre les clients et les parfumeurs. Nous créons, fabriquons et commercialisons aussi des diffuseurs de fragrances. Les prix de nos prestations dépendent beaucoup de la surface de l’espace que vous souhaitez parfumer. Nous nous adaptons à toutes les demandes. Du centre-commercial à l’hôtel de dix étages en passant par l’amphithéâtre du musée du Quai Branly ou la petite boutique de quartier, nous pouvons créer et diffuser une identité olfactive sur-mesure pour tous les types de clients. Disons que pour une surface de 300 m2, vous allez devoir dépenser 600 euros pour un diffuseur et 200 euros chaque année pour des cartouches de parfum. Comme je vous le dis, le marketing olfactif ne coûte pas très cher…

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