2 mars 2018

Temps de lecture : 2 min

Médias sociaux : quand des avocats s’inspirent d’Orelsan

Tout ce qui est simple et basique n'est pas forcément facile à formuler. Alors quand on tient un format narratif qui permet de s'expliquer clairement aux yeux de tous et de retenir l'attention, eh bien on s'en inspire. Après le teaser de la cérémonie des « César 2018 » c'est au tour des avocats du barreau de Le Havre de s'imprégner d'un morceau de rap du dernier album d'Orelsan pour revendiquer, voire même plaider leur cause...

Tout ce qui est simple et basique n’est pas forcément facile à formuler. Alors quand on tient un format narratif qui permet de s’expliquer clairement aux yeux de tous et de retenir l’attention, eh bien on s’en inspire. Après le teaser de la cérémonie des « César 2018 » c’est au tour des avocats du barreau de Le Havre de s’imprégner d’un morceau de rap du dernier album d’Orelsan pour revendiquer, voire même plaider leur cause…

« Basique, simple, simple, basique… on va revoir les bases ». Orelsan est décidément en vogue. Au-delà de son prix dans la catégorie « meilleur artiste de l’année » remporté aux dernières Victoires de la Musique, le rappeur est source d’inspiration à qui mieux mieux. Après la bande annonce second degré réalisée pour la 43ème édition des #César2018, dans laquelle Manu Payet rappelle les fondamentaux de cette cérémonie et de son industrie et qui a généré de l’engagement, c’est au tour des avocats de Le Havre de pousser la chansonnette après en avoir adopté les paroles. Objectifs : lutter pour une justice de proximité et de qualité et manifester leur désaccord contre la réforme de la carte judiciaire portée par la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet.

Reprenant, à leur tour, exactement la même chorégraphie -réalisée devant le TGI de la ville- et scandant « Manu t’as pas les bases », la vidéo des avocats havrais multiplie par centaines de mille les vues. C’est simple, basique et diablement efficace. Décalée dans la forme, cette narration inspirée d’un rappeur, permet de rendre accessible un message très sérieux et technique d’une profession qu’on n’attendait pas dans ce registre. Et de mieux s’en souvenir grâce au phrasé très rythmique. De plus, venus de l’extérieur, du quotidien et de l’actualité ordinaire, un mot, une image auxquels ce genre de clin d’œil est fait, et que chacun.e a pu déjà s’approprier, n’en ont que plus de viralité sur les réseaux sociaux.

S’approprier les codes ambiants pour émerger sur le numérique

Interpellation et détournement -humour en moins et pour cause- sont aussi au rendez-vous de part et d’autre de l’Atlantique où activistes, collectifs (Grenfell) et street artiste (Sabo) ont piraté les fameux 3 panneaux au fond rouge, héros du magnifique long métrage, « Billboards, outside Ebbing », pour afficher publiquement leurs revendications et faire du bruit en dénonçant l’immobilisme des institutionnels ou des politiques face aux exactions commises localement ou dans le monde.

A chaque fois installés dans des lieux et à des moments stratégiques comme Hollywood à LA pour les Oscars, le siège de l’ONU à New York ou encore la Maison du Parlement à Londres, ils créent grâce à leur empreinte dans l’actualité artistique du moment, un maximum de bruit médiatique et digital autour de dossiers en souffrance comme le drame humanitaire dans la Ghouta Orientale en Syrie, l’absence de contrôle des armes aux USA après la tuerie dans le lycée de Parkland, le réseau de pédophilie qui sévit dans l’industrie du divertissement et du cinéma aux USA ou encore l’enquête en panne sur l’incendie d’un immeuble londonien qui a fait 71 victimes. Des leçons de com issues de la rue et à l’écriture simple voire intuitive et/ou viscérale mais du coup très opérantes, car marquantes.

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