4 novembre 2020

Temps de lecture : 3 min

La librairie modèle

L’histoire ne repasse jamais les plats. Les convives pourraient se lasser. Alors que la saison 2 de la série événement de 2020 vient de commencer, force est de constater que tout la différencie de la saison 1. Si le thème, l’irruption d’un virus invisible qui ralentit le quotidien et entraîne des surcharges d’interventions et des morts dans les hôpitaux, reste bien sûr inchangé, la distribution a été totalement renouvelée.

 L’histoire ne repasse jamais les plats. Les convives pourraient se lasser. Alors que la saison 2 de la série événement de 2020 vient de commencer, force est de constater que tout la différencie de la saison 1. Si le thème, l’irruption d’un virus invisible qui ralentit le quotidien et entraîne des surcharges d’interventions et des morts dans les hôpitaux, reste bien sûr inchangé, la distribution a été totalement renouvelée.

Souvenez-vous. La Saison 1 avait commencé par des apéros Zoom, des applaudissements à 20h et même des concerts sur balcons pour finir, dans les derniers épisodes, avec des draps aux façades, pleins de bisous et de dessins d’enfants trop mignons, pour remercier ceux et celles qui s’étaient mobilisés pour nous sauver. Elle avait de la gueule, cette fin de saison. Tous unis, tous solidaires, tous résistants. Une bien belle image. Difficile alors d’imaginer qu’il y aurait une saison 2. Même impossible, affirmaient les experts, car cela coûterait trop cher. Les experts savent toujours de quoi ils parlent. On n’avait pas les moyens. Vive les vacances !

Du rebondissement

Et puis, paf, d’un seul coup d’un seul, trois mois plus tard, à peine rentrés de nos vacances en Bolivie (la Lozère) ou au Kenya (la Loire-Atlantique), voilà que des rumeurs commencèrent à circuler. Une saison 2 est bien en préparation. Avec de nouveaux acteurs, de nouveaux combats, de nouveaux rebondissements. Ça allait cartonner, c’est sûr. Parmi les héroïnes préférées de la saison 1, figuraient la caissière (alias hôtesse de caisse) et l’infirmière (alias personnel soignant). Dans les premiers épisodes de la saison 2, ce ne sont plus elles qui ont les premiers rôles. Normal, car un personnage nouveau vient de faire son apparition et il faut lui laisser le temps de s’installer dans l’histoire. On l’appelle le libraire. Faute de pouvoir le rebaptiser.

Un libraire, un vrai, un indépendant.

Attention, pas un vendeur de livres. Non. Un libraire, un vrai, un indépendant. Celui qui se bat tous les jours pour assurer la survie de son magasin. Un passionné qui va même, parfois, jusqu’à oublier de se payer. Une saison 2 avec un petit libraire indépendant face au méchant site américain qui vend des livres comme des tapis de yoga, voilà qui promettait. La partie semble perdue d’avance. A moins que… Les bonnes séries ne sont jamais avares en rebondissements.

De quoi libraire es-tu le nom ?

A en juger par l’état du secteur de la librairie, on n’aurait jamais pensé qu’il y ait tant de lecteurs en France. Qui n’a pas encore appelé à l’ouverture des librairies pour souligner combien ce commerce est indispensable en période de crise sanitaire ? Et dire que l’on croyait les Français collés devant leurs écrans à mater des séries ou à naviguer dans les eaux troubles des réseaux sociaux. Les voilà maintenant contaminés par le virus de la lecture. Du rebondissement, on vous l’avait bien dit.

Sans l’aide d’une intelligence artificielle manipulatrice de datas

Mais est-ce vraiment la librairie qu’ils défendent aujourd’hui ? N’est-ce pas plutôt un idéal de commerce ? Qu’est-ce qu’une librairie en effet sinon un lieu à taille humaine, un peu intimidant, parfois, mais toujours calme et en rupture avec l’agitation de la ville, où l’on aime flâner et où le prix n’est pas le premier critère de choix ? Un lieu où l’on peut échanger, rencontrer, écouter et même trouver ce que l’on ne cherchait pas en entrant et sans l’aide d’une intelligence artificielle manipulatrice de datas. Trop fort.

Si la librairie est assurément un commerce essentiel

Bien plus qu’un rêve de commerçants, les librairies incarnent un idéal de consommation responsable centré sur l’humain, loin de toutes les formes actuelles d’hystérisation. Derrière le débat sur leur ouverture, c’est l’attente de cette forme de commerce qu’il faut entendre. Si la librairie est assurément un commerce essentiel, il est tout aussi essentiel de faire de son modèle celui de la consommation de demain si l’on ne veut pas voir, un jour, les clicks prendre la place des bricks.

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