13 mars 2013

Temps de lecture : 1 min

Si tu ne finis pas ton assiette, tu payes une amende !

Au Japon, les ressources halieutiques sont vénérées au quotidien. Et si sa pêche intensive induit des abus intolérables, elle peut aussi susciter des initiatives plus louables comme le restaurant l'Isthme à Hokkaido qui sur-facture le client qui ne termine pas son plat..

« Tu termines ton assiette » : combien de fois n’avons-nous pas entendu cette injonction dans la bouche de nos parents ! Dans une sémantique plus polie, un restaurant de poissons de Sapporo exige exactement la même chose de ses clients adultes, avec la menace, en cas de gâchis, d’une pénalité financière.

Sur son menu, l’établissement baptisé  L’Isthme, explique à chaque consommateur la raison et l’objectif de son heureuse initiative : « Si vous n’êtes pas capable de terminer votre plat, vous devez payer une amende qui servira de donation. C’est parce que les conditions de travail des pêcheurs sont difficiles et dangereuses qu’il faut leur montrer de la gratitude et de l’appréciation pour la nourriture qu’ils nous fournissent. »

Si cette obligation ne concerne qu’un seul plat, le Tsukko Meshi – un bol de riz que le client peut garnir d’autant d’œufs de saumon qu’il le souhaite – l’initiative n’en reste pas moins exceptionnelle au Japon, qui selon une étude de 2010 de l’Université de Colombie-Britannique pêche par an 582 millions de tonnes de ressources primaires. Seule la Chine, premier consommateur mondial de poissons et d’algues, a le filet encore plus zélé. En revanche, pour les espèces dites riches comme le saumon et le thon, l’empire nippon reste le leader incontesté.

Cette frénésie de poissons fait du Japon l’ennemi numéro un des associations de protection des espèces marines. « The Cove », poignant documentaire sur les tueries de dauphins sur l’île d’Okinawa, sert depuis trois ans de porte-étendard médiatique d’un combat plus large. Celui là inclut la défense des baleines et des requins, courtisés par les consommateurs de toute l’Asie du Sud-Est.

Dans ce contexte, difficile de ne pas applaudir la décision du restaurant de Sapporo de faire payer à ses clients leurs yeux plus gros que le ventre. Au Brésil, le très classieux Nik Sushi à Rio de Janeiro, charge lui aussi d’un supplément chaque consommateur gaspilleur. La conscientisation du citoyen passe malheureusement encore trop souvent par le portefeuille.

Benjamin Adler

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