2 juin 2014

Temps de lecture : 2 min

De la fin du gâchis aux objets éphémères

« Crise, recherche du bon plan et conscience écologique anti-gaspi se conjuguent pour faire du recyclage, du troc, de la revente, du réemploi des objets et de l’échange de services des pratiques de consommation désormais courantes. » Décryptage par la PQR 66 dans son dernier rapport "Françaises, Français", baptisé (R)évolutions.

Les nouveaux usages domestiques ou collaboratifs de l’impression 3D ont d’autant plus de chances d’être rapidement appropriés par les individus qu’ils s’inscrivent pleinement dans la tendance du « Do it yourself », majeure depuis des années ! La communauté des makers, désignation générique de tous ceux qui fabriquent, créent, réparent, remplacent les pièces cassées et partagent une vision du monde et une philosophie, contre la standardisation, le gâchis, l’obsolescence programmée et pour la personnalisation des objets, la réappropriation des moyens de production, préexistait à la diffusion des imprimantes 3D. Ces dernières vont donc venir s’inscrire comme un outil, un levier supplémentaire pour recycler, réparer, bref en un mot, donner une seconde vie aux objets.

Ce qui était encore il y a quelques années une tendance émergente est devenu mainstream en s’instituant en norme de comportement et en véritable fait social. La consommation collaborative, c’est-à-dire le partage, l’échange ou la vente de biens ou services entre particuliers à l’écart des circuits classiques n’est plus ni un micro phénomène, ni une tendance émergente mais devient un comportement courant de consommation, pratiqué aujourd’hui de manière régulière par près d’un Français sur deux . Au cours des deux dernières années, trois quarts des Français ont fréquenté des brocantes et des vides greniers, deux tiers des sites de vente ou d’achat de produits d’occasion et un sur deux a déjà revendu des objets qui lui appartenaient, que ce soit sur Internet ou dans un vide grenier, selon une étude TNS-Sofres .

Partout en France, communautés sur Internet (comme le site collaborative Recycle de Linkedin), associations et collectivités (le site du Grand Poitiers propose par exemple un guide du réemploi et référence sur son territoire 110 structures permettant d’offrir une seconde vie aux objets) fédèrent, soutiennent et promeuvent des initiatives de don, de recyclage, de troc ou de vente, bref tout ce qui permet aux objets de ne plus mourir… L’imprimante 3D arrive ainsi indéniablement sur un terreau favorable et pourrait donc être facilement appropriée par des consommateurs soucieux de consommer autrement, ne pas gâcher et de ne plus jeter parce qu’une petite pièce est manquante.

Des objets éphémères

Devenue culture dominante, la seconde vie des objets génère déjà sa propre contre-culture. L’année 2013 a ainsi clairement été marquée par la création d’objets éphémères et autodestructeurs. « Demain, les objets ne s’useront plus, ils s’autodétruiront. Vos meubles disparaîtront dans un nuage de fumée ou se transformeront en citrouille, et vos vêtements fondront avant même d’être démodés » : le magazine de l’innovation sur le web, Soon Soon Soon, a compilé quelques inventions de cette techno-fugacité. Des étudiants en Université d’Art et de Design ont ainsi inventé la chaise éphémère : une chaise dont les joints fondent et qui s’autodétruit au bout de huit utilisations.

Une maison d’édition a publié le premier livre qui s’autodétruit. Deux mois après son ouverture, l’encre s’efface pour laisser place à une page blanche. Une initiative à l’opposé de toutes les numérisations en cours, et notamment celles de Google, visant à rendre éternel le patrimoine littéraire de l’humanité. Et, au plan mondial, le succès de Snapchat, 40 millions d’usagers pour 400 millions de messages, ce réseau social basé sur l’autodestruction des messages photos que vous envoyez, fait déjà prédire à certains l’émergence d’un Web de l’éphémérité. Un jeu sur l’éphémère sur lequel pourraient capitaliser les marques en leur permettant de contourner le besoin toujours plus affirmé de recyclage ?

Rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir les autres innovations recensées par PQR 66 et présentées dans le rapport « Français, Françaises, etc. »

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