Sur les 72 millions d’enfants en âge d’aller à l’école mais non scolarisés, 54% sont des filles. Intolérable et inégalitaire pour Plan International et Anne Laveau-Gauvillé, auteur « D’Elles et d’ailleurs ». Ils se sont associés autour d’une opération originale de crowdfunding pour financer un programme très concret en faveur de leur éducation.
Depuis 2007, Plan International n’en démord pas : permettre à une fille d’aller à l’école, c’est permettre à une future femme de défendre ses droits et de choisir son avenir. Cependant, ce point de vue est loin d’être partagé dans le monde, car sur les 72 millions d’enfants en âge d’aller à l’école mais non scolarisés, 54% sont des filles. Alors l’ONG, qui a fait de cette lutte pour l’accès à l’éducation et à la liberté des filles sa priorité, mène une campagne avec comme ambition la scolarisation de 4 millions d’entre elles d’ici à 2016. Or pour atteindre cet objectif, il faut informer et il faut des fonds. Raison pour laquelle, sa prise de parole localement peut prendre plusieurs formes pour éveiller les consciences en sortant de la simple répétition d’un slogan, et pousser à l’action via des projets terrain bien concrets. En Belgique, l’ONG vient ainsi d’alerter l’opinion publique avec une campagne choc -dont INfluencia s’est fait l’écho- sur le mariage forcé des très jeunes filles et leur droit à être éduquées et à disposer de leur amour et de leur corps librement.
Soutenir les dons et les actions de l’ONG pour la scolarisation de centaines de filles
L’option choisie par Plan International France est celle d’une opération de crowdfunding lancée -sur la plateforme HelloAsso- en partenariat avec Anne Laveau-Gauvillé, aujourd’hui responsable communication interne et éditoriale pour Generali. Mais qui est aussi fondatrice/animatrice depuis 2011 du site Elles osent ! et auteur « D’Elles et d’ailleurs ». Ce recueil de 21 textes poétiques raconte la condition des femmes et les inégalités dont elles sont victimes tout en invitant à agir contre cette oppression.
« Quand une fille ne sait ni lire ni écrire, qu’elle est maintenue dans l’ignorance, quelle chance lui offre-t-on de devenir une femme libre, libre de s’exprimer, de défendre ses droits et d’agir ? Très peu, voire aucune. De cette évidence est né mon livre. Mettre des mots sur les maux des femmes, c’était donner à voir l’invisible, le mal visible ; c’était la possibilité de donner la parole à toutes celles qui n’ont pas le droit de dire, de briser ce silence et écrire l’oppression dont sont victimes, ici et ailleurs, les femmes », explique Anne Laveau-Gauvillé. Forte de cette conviction, elle a eu l’idée de présenter son ouvrage à Plan International France comme l’explique Marie-Christine Lanne, directrice de la communication de Generali qui l’a épaulé dans sa démarche : « Anne est venue me parler très tôt de son projet de livre. Après avoir parcouru son manuscrit et apprécié son talent d’auteur, je l’ai encouragée à contacter Plan France qui est l’une des associations locataires du BeeoTop (tiers lieu que Generali a lancé) et dont j’avais pu ainsi mieux connaitre l’action. C’est une fierté que l’une de nos collaboratrices soit si engagée à titre personnel dans le soutien de l’éducation des femmes ».
De son côté, Michelle Perrot, directrice des programmes et du plaidoyer de Plan International France souligne :« Nous sommes convaincus que les mots et les rimes d’Anne Laveau-Gauvillé, au service de l’action de Plan International, concourront à faire entendre les voix trop souvent silencieuses des femmes et à rendre davantage visibles les discriminations dont elles font l’objet. La prise de conscience que permettront sans doute ces textes chez ses lecteurs et lectrices constitue une étape indispensable sur le chemin de l’égalité entre les hommes et les femmes ».
Publier et diffuser un recueil de textes poétiques qui met des mots sur les maux des femmes
L’objectif est donc de récolter 15 000 euros avant le 31 décembre pour financer les actions de l’ONG et permettre l’impression de 300 exemplaires de ce livre. Et en effet, en soutenant ce projet, chaque donateur (qui bénéficiera d’une déduction fiscale de 60 à 66%) permettra d’attribuer une bourse scolaire annuelle à 100 jeunes filles, d’équiper 100 classes de maternelle en fourniture scolaire pendant un an et de faire participer 200 filles à des cours d’apprentissage de lecture. « Je suis plus que jamais à la recherche de relais et de soutiens, réalisés par des particuliers ou des entreprises », confie Anne Laveau-Gauvillé. Et pour se faire, elle ne se contente pas d’offrir son ouvrage ni de s’appuyer sur la notoriété de l’association, elle milite tout aussi utilement via les réseaux sociaux, auprès de son entourage proche ou professionnel (les blogueuses de la condition féminine, ses vieux camarades de l’ESCP, son école, ses anciens contacts à la télévision…).
Avec succès car, la somme de 7180 euros a déjà été atteinte grâce à la mobilisation de 65 donateurs dont Generali. Toutefois, cet élan doit être encore plus partagé pour aider l’ONG et cet auteur à parcourir l’autre bout de ce chemin qui transformera définitivement la vie de centaines de jeunes filles.
Florence Berthier
Pour soutenir l’action de Plan International France, cliquez sur l’image