6 septembre 2017

Temps de lecture : 4 min

Il va falloir bientôt apprendre à cohabiter avec l’intelligence artificielle

De « l’aide à la décision » à la décision tout court, il n’y a plus que quelques pas à faire en matière d’intelligence artificielle pour remplacer l’homme par la machine. Pour les entreprises, comme pour les centres de formation, cela implique de se préparer à accueillir ce nouveau collaborateur au sein d’équipes futures, différentes en tous points de celles d’aujourd’hui.

De « l’aide à la décision » à la décision tout court, il n’y a plus que quelques pas à faire en matière d’intelligence artificielle pour remplacer l’homme par la machine. Pour les entreprises, comme pour les centres de formation, cela implique de se préparer à accueillir ce nouveau collaborateur au sein d’équipes futures, différentes en tous points de celles d’aujourd’hui.

« Pour lire la suite de cet article appuyez sur 1, sinon tapez 0 ». Ces serveurs vocaux, qui ont envahi les standards téléphoniques, appartiendront bientôt à la préhistoire et feront sourire les générations futures. Grâce aux progrès de l’informatique cognitive, une intelligence artificielle sera d’ici peu en mesure de répondre à un être humain voire, tout simplement, de conduire un échange verbal complet avec lui. Les chatbots, ou agents conversationnels, en sont les premières concrétisations. Aujourd’hui, c’est dans le domaine de la relation client, notamment dans le secteur de la finance, du E-commerce et de l’assurance, que les expérimentations sont les plus nombreuses.

A noter que, même si elles ne sont pas tout-à-fait concluantes, ce n’est assurément qu’une question de temps. Clairement, tout pousse à dire qu’il y aura, à court terme, une démocratisation de cette forme d’intelligence avec, à moyen terme, un passage généralisé de la connaissance à la prise de décision. Une bascule déjà largement opérée dans l’univers de la finance où le trading algorithmique et le High Frequency Trading (HFT) ont respectivement vidé les floors des bourses et les salles de marché des tours de Manhattan ou de La Défense. Un grand nombre de décisions d’investissements est désormais délégué à des algorithmes infiniment plus performants et rapides que le cerveau humain.

Le « métier » reposera sur un réseau de compétences

En entreprise, il est tout à fait envisageable que certains choix en termes d’investissements et d’enveloppes budgétaires, de masse salariale et de répartition des effectifs ou encore de conception de produits ne fassent plus l’objet de réunions interminables mais soient monitorés voire pilotés directement par l’intelligence artificielle. Cela à partir des données présentes dans les organigrammes, les logiciels de comptabilité, les ERP, les CRM et autres outils d’analyse marketing. De façon plus globale, ce sont les business plans qui passeront entre les mains de l’IA. Nous évolueront progressivement d’une économie de service avec du temps homme facturé selon un niveau de compétence à une économie de l’IA avec du temps machine indexé sur le niveau d’entraînement et de spécialisation du modèle. Les agences d’intérims, par exemple, pourraient être progressivement remplacées par les fournisseurs d’algorithmes tels qu’IBM Watson qui réalise ou assiste dans des tâches jusqu’à lors réservées à l’humain. La désindustrialisation a transféré de nombreux emplois d’un point à un autre de la planète avec les bouleversements sociaux-économiques que l’on connaît. C’est à présent un glissement des emplois humains vers l’IA qui s’opère à grande vitesse…

Demain, le « métier » s’appuiera sur un réseau de compétences à la fois humaines et artificielles et non plus sur des experts formés à couvrir l’ensemble de leur domaine de compétences. « La prise en compte de l’irrationalité du consommateur et de son environnement, l’avènement du digital et les possibilités sans précédent du marketing prédictif bousculent le marketing traditionnel », écrivait Stéphane Amarsy dans son ouvrage « Mon directeur marketing sera un algorithme ». Ceux-ci ont, d’ailleurs, vu ces deux dernières années les DMP (Data Management Plateform) faire leur apparition au sein des équipes pour offrir une connaissance client jusqu’alors inégalée.

Très rapidement l’expert surdiplômé va céder la place à des profils plus agiles nourris aux formations courtes. Ces derniers feront également de longues d’études mais étalés tout au long de leur vie professionnelle. Comme le disait très justement Albert Einstein « la connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information ». Ainsi, les ressources humaines devront composer avec de nouveaux profils issus de formation qui auront su adapter leur cursus.

Se former pour affronter l’accélération de l’obsolescence

Conscientes de la situation, les écoles revoient leur modèle et devront intégrer le goût du risque et du changement à leur tronc commun pour l’enseigner à leurs étudiants. Les formations devront préparer à s’épanouir dans la complexité et stimuler la vision globale comme la prospective. Le métier de chacun sera d’avoir une capacité à s’adapter. Christian Harbulot, directeur et fondateur de l’Ecole de Guerre Économique, souligne l’importance de réinventer en permanence les formations de l’école pour rester en phase avec les nouveaux paradigmes. Lors du Gala des 20 ans de l’établissement, il rappelait aux étudiants qu’une fois la formation terminée, il faut déjà se mettre à jour. La formation et la mise à jour deviennent permanentes. Un état d’esprit qui doit être transmis à tous les établissements et ce quelle que soit la filière.

En ce sens l’Agence Universitaire de la Francophonie déploie un dispositif de veille intégré pour répondre aux besoins de sa stratégie et ceux des établissements qui composent son réseau. Pour l’agence, l’objectif est d’observer l’environnement universitaire et ses mutations pour relever les grands défis de l’employabilité et de l’insertion professionnelle des diplômés, mais aussi du rôle de plus en plus important des universités elles-mêmes comme opérateurs de développement. « Un tel dispositif permet de répondre à des besoins plus généraux d’innovation, d’automatisation, de massification et d’internationalisation auxquelles ces dernières sont confrontées », précise Jean-François Lancelot, directeur de la veille et de l’innovation de l’AUF.

In fine, si une remise en cause collective est nécessaire quant aux conséquences sociaux-économiques, il faut dès aujourd’hui entreprendre des questionnements individuels. Dans l’idée, il ne faut pas apprendre à courir une fois que l’on s’est fait dépasser… Ainsi pour éviter de se retrouver en marge d’un système en pleine mutation, il est urgent de remettre en question notre propre valeur ajoutée et d’apprendre à sortir de notre zone de confort. La solution est en chacun d’entre nous !

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