22 mai 2019

Temps de lecture : 3 min

Le fait main se joue du temps qui passe

Les artisans français participent au paysage en devenir de la scène artistique. La Fondation Bettencourt Schueller, consciente de l’excellence de leur savoir faire, a confié le commissariat d'une exposition à Laurent Le Bon, mise en espace par Isabelle Cornaro, qui mettra en lumière la beauté de ces métiers et leur caractère résolument contemporain. Une grande messe qui vient célébrer 20 ans d’engagement culturel.

Les artisans français participent au paysage en devenir de la scène artistique. La Fondation Bettencourt Schueller, consciente de l’excellence de leur savoir faire, a confié le commissariat d’une exposition à Laurent Le Bon, mise en espace par Isabelle Cornaro, qui mettra en lumière la beauté de ces métiers et leur caractère résolument contemporain. Une grande messe qui vient célébrer 20 ans d’engagement culturel.

Dans une société de consommation rapide, de dématérialisation et de standardisation des objets, les métiers de l’artisanat, hérités de l’histoire et culturellement ancrés dans nos territoires, portent l’expression de la passion, de la confrontation avec la matière, de la porosité des frontières et du dialogue entre les disciplines. Le Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main a pour mission de révéler la créativité et l’innovation à l’œuvre dans ce secteur. Il transmet les histoires de ses lauréats, plaçant leurs parcours au cœur d’enjeux humains, sociaux et économiques déterminants pour l’avenir.

Pensée par Laurent Le Bon et mise en espace par Isabelle Cornaro, l’exposition « L’esprit commence et finit au bout des doigts », présentée du 16 octobre au 10 novembre 2019 est le reflet de cet engagement. Dans le cadre du plateau de l’Orbe de New-York, au Palais de Tokyo, le parcours de l’exposition est aménagé en quatre séquences distinctes et complémentaires. Une manière de décomposer l’acte créatif en commençant par une mise en perspective historique, puis en cherchant à magnifier les mains, seules, et enfin à les incarner.

Prélude

Seuil de l’exposition, la première séquence est une invitation à découvrir celle par qui tout commence et finit : la main anonyme, multiple. Présentant des œuvres d’une grande variété de mediums datant du XVème siècle à nos jours, ce cabinet de curiosités vient s’inscrire en contrepoint des expositions de la scène française contemporaine présentées au même moment dans les autres espaces du Palais de Tokyo. Ce choix d’œuvres, par leur nature et leur provenance, permet également de nourrir le débat sur la frontière entre beaux-arts et métiers d’art.
 

Atelier

L’« atelier » plonge le visiteur au cœur du processus de création. Les mains entrent en action et s’incarnent. Les portraits au travail des lauréats du Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main sont mis à l’honneur à travers une installation qui rassemble l’outil et le geste et décompose les techniques à l’œuvre. Les lauréats de la récompense Parcours sont présentés concrètement à travers les outils, machines et matières premières emblématiques de leurs savoir-faire.

Grande Galerie

Le passage dans la « grande galerie » constitue une immersion dans le réel. Les créations sont présentées désormais achevées. L’espace s’ouvre sur la ville et la galerie baignée de lumière naturelle accueille une sélection de créations, primées ou récentes, des lauréats. Récompensés dans les catégories Talents d’exception et Dialogues, ces lauréats sont présentés en une parade festive, dans une mise en espace associant volumes géométriques et environnement végétal. Les îlots architecturés qui se déploient, inspirés des compositions constructivistes du début du XXème siècle, forment un paysage dynamique de formes à l’intérieur duquel les œuvres sont organisées.

Constellation

Dernier moment de l’exposition, le parcours bascule dans l’obscurité. Aux premiers exemples de livres imprimés du « prélude » répond ici la présentation numérique d’une constellation contemporaine d’actions en faveur des métiers d’art. Illustrant le programme de dons de la Fondation, cinq diaporamas d’images fixes mises en mouvement sont projetés dans un espace feutré sous forme de panorama. Les 5 séquences symbolisant les axes d’engagements de la Fondation :  valorisation & transmission des savoir-faire d’excellence ; innovation & design ; métiers d’art & création contemporaine ; sensibilisation & éducation ; rayonnement des métiers d’art français à l’international. Empruntant aux principes du cinéma expérimental, cette création redonne le primat aux sensations.

Une passion sans regret

Loin d’être l’arbre qui cache le foret, cette initiative a le mérite de le prouver : oui, le secteur de l’artisanat se porte -plutôt- bien dans la plus part des régions françaises. Dans le sud, par exemple, le nombre d’entreprises du secteur a augmenté de 27% entre 2013 et 2016. Une donnée d’autant plus révélatrice que le nombre global d’emplois salariés a quant lui baissé de 2% sur la même période. Cependant, il convient de nuancer cette embellie : comme le révèle la chambre syndicale de l’artisanat des Vosges, le principal obstacle reste le recrutement. La raison principale étant la désertification du métier manuel, pas très bien vu auprès des jeunes. Mais il ne sert à rien de se trouver des excuses : si vous n’êtes pas à l’aise dans votre CDD, il ne sert à rien de s’obstiner. La chocolaterie rêvée de votre enfance n’est surement qu’à portée de main.

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