24 janvier 2013

Temps de lecture : 3 min

Une facture encaissée en un jour ? Le rêve américain de FastPay

Depuis deux ans aux Etats-Unis, une nouvelle forme d’affacturage résout les problèmes de délais de paiement des factures pour les acteurs de l’écosystème digital. FastPay annonce son expansion, INfluencia a donc enquêté à Los Angeles. La France sera-t-elle concernée ?

Quelle société ne se retrouve pas confrontée aux problèmes de trésorerie engendrés par de trop longs délais de paiement ? En France, quand la victime de ce mal chronique évolue dans l’écosystème digital, le malaise est clairement amplifié par les banques, réticentes à sortir le chéquier. Contre cette menace pour la pérennité et la croissance d’entreprises qui pourtant, émettent des factures et disposent d’un portefeuille de clients, Fast Pay apporte une « troisième solution »,  assure son fondateur Jed Simon.

Créé en 2010, le pionnier nord-américain de l’affacturage du marché digital pourrait officier dans l’ Hexagone dans les deux prochaines années. Et ce serait une très bonne chose. Sans virer dans le panégyrique, il est difficile en effet de ne pas être séduit  par les réponses de l’entreprise californienne aux délais d’encaissement des factures. Installée à Los Angeles, Fast Pay, qui n’a pas d’équivalent chez l’Oncle Sam, a ouvert ses portes à INfluencia.

« Maintenir une trésorerie positive est un énorme challenge pour les entreprises de l’industrie digitale. Les dépenses et investissements immédiats n’attendent pas mais dans le même temps, l’argent des clients n’est généralement pas encaissé avant deux à trois mois après émission de la facture. Cela contraint énormément de sociétés à faire appel aux banques et aux capital-risqueurs », diagnostique Jed Simon, qui ironiquement a levé plus de 20 millions d’euros en deux ans seulement chez les « venture capital ».

Le temps d’encaissement réduit à un jour

Avec aujourd’hui plus de 50 clients – dont Moguldom Media et Giant Media – et une vingtaine d’employés, Fast Pay offre « un nouvel élan à l’affacturage, en proposant l’avance la plus rapide et efficace aux protagonistes de l’écosystème facturant entre 80 000 et 8 millions de dollars par mois », nous explique son CEO. « Nous permettons à nos clients de se concentrer sur leur développement économique et non pas sur une levée de fonds qui servira uniquement à payer les frais de fonctionnement », poursuit cet ancien de Morgan Stanley et DreamWorks.

Concrètement, comment fonctionne la mécanique ? C’est simple comme un coup de fil, pour reprendre un vieux slogan d’opérateur téléphonique. Dans un premier temps, Fast Pay analyse très strictement la viabilité financière des entreprises facturées par son client. Ensuite, elle lui débloque les fonds demandés en 24 heures. Elle se rémunère ensuite à hauteur de 1 à 3% par mois sur le temps d’encaissement de la facture, reversant l’avance moins les intérêts au client après avoir directement encaissé la somme totale facturée. « C’est une avance, pas un prêt et tout notre risque est associé à la solvabilité et la solidité financière des entreprises qui doivent cet argent à notre client », précise Jed Simon. « Nous faisons très attention avec qui nous travaillons et pour l’instant nous n’avons pas connu le moindre défaut de paiement ».

Si FastPay a prévu une expansion géographique de ses services d’ici la fin de l’année, la France fera-t-elle partie de ses terres d’ancrage ? « Nous ne souhaitons pas encore annoncer les pays où nous comptons nous implanter », se contente de déclarer son patron. « Nous commençons à vraiment réaliser à quel point notre marché est énorme », ajoute-t-il. Selon une étude de l’Internet Advertising Bureau publiée en 2012 aux USA, le temps de paiement est de 60 jours sur 80% des factures émises dans l’industrie digitale. Soit le montant des délais légaux entre entreprises dans notre cher pays, depuis le 1er janvier 2009 et la loi de modernisation de l’économie du gouvernement Fillon I.

Benjamin Adler
Rubrique réalisée en partenariat avec HighCo

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