26 novembre 2019

Temps de lecture : 3 min

Façade vert « poumon » à Londres

La Citicape House à Londres sera le « plus grand mur vivant » en Europe lorsque le chantier sera terminé en 2024.

La Citicape House à Londres sera le « plus grand mur vivant » en Europe lorsque le chantier sera terminé en 2024.

On connaissait les paysagistes, les bouquetiers, les jardiniers d’intérieur ou d’espaces verts, les pépiniéristes et les horticulteurs. Nous allons bientôt découvrir les jardiniers de… façade. Pour lutter contre la pollution urbaine et tenter de remettre un peu d’air pur dans nos villes, les architectes sont de plus en plus nombreux à concevoir des immeubles « végétalisés ». Le projet du cabinet Sheppard Robson représente toutefois une nouvelle étape dans cette course qui cherche à transformer les bâtiments en poumon vert.

Le plus grand mur vivant

La Citicape House devrait ainsi devenir le « plus grand mur vivant » en Europe, si l’on en croît ses concepteurs. Située dans le nouveau quartier culturel du « Culture Mile » en plein cœur de la City, cette construction haute de huit étages aura une façade recouverte de 400.000 plantes. Des fenêtres triangulaires permettront à la lumière du jour de rentrer dans les pièces de l’hôtel de luxe et des bureaux que devrait abriter cet immeuble de 24.500m2. Personne ne dit toutefois qui taillera les jeunes pousses et coupera les branches mortes ni quelles méthodes seront employées pour jardiner en toute sécurité au-dessus d’une rue remplie de voitures et de piétons. Des « détails » très certainement…

 « Rendre la vie meilleure »

Une fois construit en 2024, la Citicape House rejettera chaque année dans l’atmosphère six tonnes d’oxygène et elle absorbera plus de huit tonnes de CO2. Sa façade végétalisée pourra même capter 500 kilos de particules nocives tous les douze mois. Un système de récupération des eaux de pluie permettra de fournir une partie de l’arrosage nécessaire à la survie des plantes. « Sur un site aussi important, nous avons eu une réelle volonté d’injecter de nouvelles perspectives sur la façon de s’attaquer aux problèmes environnementaux les plus urgents de Londres, y compris la qualité de l’air et la pollution par le bruit et la poussière, expliquait à Dezeen.com, Dan Burr, associé chez Sheppard Robson. Plutôt que d’avoir un coin de verdure isolé, nous avons estimé qu’une approche immersive et intégrée aurait un plus grand impact sur les conditions environnementales locales et rendrait la ville meilleure et plus vivable».

Savez-vous planter des choux à la mode de chez nous ?

Les jardins suspendus sont à la mode depuis quelques années. Si la construction de nouveaux immeubles comme à Londres permet d’imaginer des projets ambitieux, il est également possible de végétaliser des constructions plus anciennes. La technologie hydroponique permet en effet de faire pousser des légumes et des plantes avec très peu de terre afin de ne pas fragiliser des toitures qui n’ont pas été conçues pour abriter des dizaines de tonnes de terreau. Des parkings sur les toits de bureaux ou d’usines peuvent ainsi être transformés en jardin géant comme cela à été le cas l’an dernier au sommet d’un des halls d’exposition de Paris Expo . À Berlin, le Klunkerkranich a, lui aussi, été installé sur un ancien parking de 3000 m2 situé au dernier étage du centre commercial Neukölln Arcaden.

 Chasseurs de primes, tous à Bruxelles !

La ville de Bruxelles propose, quant à elle, une prime environnementale pour les propriétaires qui souhaitent installer des plantes grimpantes sur la façade de leurs habitations . Ces remboursements peuvent représenter jusqu’à 75% des frais déboursés par les particuliers. La végétalisation permet de rafraîchir et d’humidifier l’air ambiant et elle améliore l’isolation thermique et acoustique des bâtiments. Un professeur en sciences environnementales de l’Université Colombia de New York, Dickson Despommier, estime, pour sa part, qu’une ferme de 30 étages, construite pour un montant de 84 millions de dollars, pourrait nourrir 30.000 personnes avec un rendement 5 à 6 fois supérieur à l’agriculture traditionnelle. Si les ingénieurs n’ont toujours pas trouvé le moyen de faire brouter des vaches ou des moutons sur les façades d’immeuble, le vert commence à remplacer le gris dans les villes. Mieux vaut tard que jamais.

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