30 novembre 2022

Temps de lecture : 3 min

Comme Paris, New York se vide…

La hausse continue des prix à New York pousse de plus en plus d’habitants à quitter la ville. Ce problème devient préoccupant pour les entreprises…

Source : F.Therin

« Nous avons déménagé en Californie pendant la pandémie. Nous vivons à 90 minutes au nord de San Francisco tout près de la mer et sincèrement, depuis que j’ai découvert la qualité de vie ici, je n’ai aucunement envie de rentrer à New York. Nous avons même revendu notre appartement là-bas… » Cette mère de famille, en charge du marketing pour la filiale américaine d’une grande marque européenne, n’est pas la seule à avoir quitté les gratte-ciels pour la vie des champs. Entre avril 2020 et juin 2021, la capitale économique des Etats-Unis a perdu 300.000 de ses 8,8 millions d’habitants. La fin des restrictions liées à la pandémie a ralenti cette hémorragie mais la Grosse Pomme continue d’enregistrer plus de départs que d’arrivées de résidents. Dans les entreprises, l’impact de la Covid est encore plus sensible.

Un tiers des bureaux sont occupés

A peine plus d’un tiers des bureaux de la ville (36,7%) accueille des collaborateurs de nos jours, selon l’agence spécialisée Kastle.  Près de la moitié des patrons souhaiteraient que leurs employés reviennent travailler dans leur société cinq jours par semaine, d’après un enquête Microsoft mais leurs salariés font de la résistance. Plus de la moitié d’entre eux (52%) pensent même changer rapidement d’employeur afin de trouver un job en télétravail ou, au minimum « hybride » avec beaucoup plus de temps passé à leur domicile qu’au bureau. Dans les entreprises qui imposent à leurs collaborateurs de retourner au bureau deux ou trois jours par semaine, le temps réellement passé par les employés auprès de leurs collègues est plus de 1,1 et 2,1 jours par semaine, selon un sondage effectué par le consultant Advanced Workplace Associates (AWA) auprès de 80.000 salariés. A New York, ce phénomène est encore plus fort que dans les autres villes américaines. Et pour cause…

6000 dollars le studio avec concierge

Même si le taux de change amplifie encore le phénomène avec une parité presque parfaite entre le dollar et l’euro, le coût de la vie est devenu exorbitant dans cette métropole. Il serait ainsi près de 140% supérieur à celui de la moyenne américaine. Le poste de dépenses le plus important est bien entendu le loyer. « Mon fils vient de passer son doctorat en pharmacologie, me raconte un chauffeur de taxi. On lui a cherché un studio à Manhattan pour être proche de l’hôpital qui l’emploie. L’offre la plus basse qu’on a trouvé était un loyer mensuel de… 3000 dollars. Dans les immeubles avec concierge, les prix peuvent atteindre le double de cette somme déjà astronomique. » Se loger coûte de plus en plus cher dans la ville. En 2020, le montant moyen des loyers avait reculé de 19,9% mais cette baisse a été largement compensée après la hausse de… 32,1% enregistrée l’année suivante et l’augmentation de 6,9% affichée en 2022. Trouver un pied-à-terre n’est pas le seul problème des New-yorkais. Tout dans cette ville coûte un bras pour ne pas dire deux bras et deux jambes…

Le taxi moins cher que le parking

Une place de parking à Manhattan? Près de 30 dollars… de l’heure. Un bagel au saumon à emporter ? 14 dollars… Un poisson dans un joli restaurant non étoilé ? 65 dollars… Un simple steak dans une boucherie vous coutera 50% plus cher qu’à Austin au Texas. Pour une place au cinéma, comptez 18 dollars et pour les amateurs de yoga, un cours en groupe vous sera facturé 27 dollars. Ouch… Ces prix sont la raison principale pour laquelle les New-Yorkais partent vivre ailleurs.

Pas d’amélioration en vue

Les agences de pub et de marketing ne sont pas épargnées par cet « exode ». « Nous n’arrivons pas à faire revenir notre personnel, révèle, sous couvert d’anonymat, un dirigeant d’une agence de la ville. On essaye d’être le plus flexible possible et d’offrir des avantages comme la garderie d’enfant et le pressing gratuit mais rien n’y fait. » La pandémie va laisser des traces durables mais tant que les spéculateurs continueront à faire grimper les prix, il y a peu de chances que ce phénomène s’inverse…

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