22 avril 2024

Temps de lecture : 3 min

Et si le Credoc cassait les idées reçues des « vieux » sur les jeunes ?

Les anciens ont le chic pour dégommer les jeunes. Un tic vieux comme le monde… Une enquête du CREDOC  commandée par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) confirme que les jeunes ne sont pas si différents de leurs aînés… Plus de la moitié des moins de 30 ans (57%) reconnaissent ainsi que travailler est avant tout « un moyen de gagner sa vie ».

jeunes

On les montre du doigt en les accusant de tous les maux. Les jeunes nés entre la fin des années 90 et celle des années 2000 ne sont pourtant pas si différents de nous, les « ieuv ». Et si critiquer les jeunes en général et la Gen Z en particulier n’était pas simplement un réflexe de vieux schnoks ? Feignants et tire-au-flanc, ils quitteraient leur job dès la première contrariété venue. Pour eux, la vie personnelle serait plus importante que leur carrière professionnelle. Paradoxaux jusqu’au bout des ongles, ils mettent en avant leur conscience écologique et sociale mais n’hésitent pas à passer des heures dans des files d’attente pour entrer dans une boutique éphémère de Shein, alors qu’ils savent parfaitement à quel point l’enseigne chinoise se moque de l’environnement et du bien-être de ses salariés. Pour faire simple, la Gen Z est accusée de tous les maux. Mais si la réalité était toute autre ? Le poète Pablo Neruda le résume mieux que quiconque : « la vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité »…

Critiquer la Gen Z ? Une preuve de notre âge… 

Pour faire simple, critiquer la nouvelle génération est un truc de… vieux. C’est l’auteur quinca de ces quelques lignes qui vous le dit. De tous temps, les jeunes ont été la cible de leurs aînés. Dans un article en 1935 dans le magazine Harper’s, les journalistes George Leighton et Richard Hellman affirmaient voir la jeunesse américaine « pourrir sous nos yeux », nous rappelle dans ses colonnes The Economist. Le chômage de masse poussait, selon eux, les lycéens à se procurer des armes à feu afin « d’obtenir ce qu’ils voulaient ». De la nuance, toujours de la nuance… En France, Mai 68 a été comparé à un « suicide de la jeunesse » par Aurane Reihanian l’ancien président de « Le LaB LR », le Think Tank des Jeunes Républicains. Dans un article publié par Le Figaro en 2017 (Where else…), l’élu, qui était pourtant plutôt jeunot à l’époque, estimait que les émeutes estudiantines avaient « provoqué un chaos social et culturel sans précédent conjugué à des soubassements sociaux et identitaires ». Fermez le banc…

La télé et les réseaux, causes de tous leurs maux ?

Dans un livre intitulé « The Disappearance of Childhood » publié en 1982, le théoricien américain des médias, Neil Postman, regrettait de voir les adolescents adopter des pratiques d’adultes telles que la consommation excessive d’alcool et flirter avec la criminalité. La cause de ces dérives était pour lui très simple : la télévision. Aujourd’hui, les smartphones et les réseaux sociaux sont accusés de tous les maux. Les portables seraient si addictifs qu’ils nous empêcheraient de faire toute autre activité, si l’on en croît l’ouvrage « The Anxious Generation ». Pour prouver ses dires, son auteur le psychologue américain Jonathan Haidt avance des chiffres qui font froid dans le dos. Un cinquième des étudiants américains ont ainsi été diagnostiqués ou traités pour une dépression en 2019, contre un dixième dix ans plus tôt. Le nombre de suicides chez les jeunes filles âgées de 10 à 14 ans aux Etats-Unis a, quant à lui, plus que doublé depuis 2010. Ces statistiques seraient toutefois, selon la journaliste Abigail Shrier une conséquence de « l’industrie de la santé mentale ». Près des deux cinquièmes des jeunes Américains disent avoir reçu l’aide d’un professionnel de la santé mentale et cela leur a fait beaucoup de mal, estime cette ancienne du Wall Street Journal dans son récent livre intitulé « Bad Therapy ». Alors comment se faire une opinion avec des avis aussi divergents ?

La Gen Z a une vision du travail proche de la nôtre

Concernant leur vision du travail, les membres de la Gen Z et les digital natives ne sont, en réalité, pas si différents de leurs aînés. Une enquête du CREDOC  commandée par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) montre que leur rapport au travail ressemble beaucoup à celui de leurs aïeux. Plus de la moitié des moins de 30 ans (57%) reconnaissent ainsi que travailler est avant tout « un moyen de gagner sa vie ». Les plus âgés sont juste 5% de plus à partager cette opinion. Interrogés sur leurs principaux critères pris en compte pour le choix d’un emploi, les jeunes donnent la priorité au niveau de rémunération (68%) comme les plus de 30 ans (74%). La possibilité de concilier sa vie professionnelle et sa vie familiale est le deuxième atout le plus recherché aussi bien chez les jeunes (52%) que chez les autres (53%). Leurs raisons pour démissionner sont également les mêmes. Les moins de 30 ans et les autres cherchent à changer d’employeurs si le stress et la charge de travail deviennent ingérables ou si les relations avec leur hiérarchie et leurs collègues ne cessent de se détériorer. Pour résumer, la Gen Z ressemble étrangement à la génération Y, aux X et autres Millenials.

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