21 février 2013

Temps de lecture : 4 min

C’est quoi la vie de bureau aujourd’hui ?

Ma petite entreprise ne connait pas la crise…de nerfs. En avant-première INfluencia vous dévoile une étude réalisée par Bruneau et TNS SOFRES sur la vie de nos compatriotes au sein de leur lieu de travail. Des résultats très intéressants…

Où en est le bien-être des Français ? La Crise a-t-elle une influence sur nos semblables dans leur quotidien et la relation qu’ils entretiennent avec leurs collègues ?

Vu le fameux moral de nos compatriotes, on pourrait penser que rien ne va plus, surtout au plein cœur de la tempête économique que traverse notre pays. Et pourtant cohésion et partage semblent être un rempart à la crise. « Cette étude confirme ce que nous pensons de la vie en entreprise. C’est-à-dire que le bien-être et la compétitivité sont intimement liés », précise Corinne Guégou en charge de la communication et de la création publicitaire de Bruneau.

Et la vue des chiffres présentés démontre que la déprime ne touche pas l’ambiance entre collègues. Car avec 84 % des salariés c’est-à-dire 4 personnes sur 5 qui se sentent bien sur leur lieu de travail, on peut parler d’une véritable notion de collectif entre les travailleurs. Un idéal de solidarité due à une sinistrose ambiante qui fait plaisir à voir!
Interview de  Jérémie Piquandet, Chef de Groupe Stratégies d’Opinion / Expertise de TNS Sofrès suivie d’une série d’infographies qui résume les principaux chiffres de l’étude…

Quels principaux enseignements tirez-vous de cette étude ?

Jérémie Piquandet : J’ai envie de vous répondre spontanément ma petite entreprise ne connaît pas la crise… de nerfs. L’étude ne cache évidemment pas que pour certains, la vie professionnelle peut être difficile et que pour tous, elle compte son lot de moments pas très agréables, de tensions. Mais dans le même temps, pour ces mêmes salariés, on est plus dans une sorte de : « faut bien faire avec ».

Et puis que nous disent les salariés ? Que cette vie de bureau est aussi faite de temps heureux, liés aux collègues et au climat d’entraide qui peut régner autour d’eux. Que lorsque la tension est trop forte, on se tourne d’ailleurs vers les autres pour qu’ils nous réconfortent. Le collectif prend du sens, en devenant un espace de conseil et de solidarité pour « faire avec ensemble ». Si retrouver ses collègues devient motivation à se lever le matin, c’est parce que, selon l’étude, le bureau constitue un lieu de résistance. Je ne peux le dire autrement.

Certaines données vous ont–elles surpris?

Jérémie Piquandet : Je reviendrai sur un de mes points précédents : le collectif contribue clairement à la motivation au travail. A lire les résultats, c’est finalement l’ambiance au bureau qui permet de s’accommoder des contraintes, de la quantité de travail, du stress. Voire, c’est une ambiance sympathique qui permet d’être plus productif dans son travail. Cela n’est pas nouveau, me direz-vous. Depuis quelques années, les entreprises prennent de plus en plus en compte les répercussions de l’environnement de travail sur leurs salariés…

J’ai été également assez surpris par la manière dont les salariés de bureau investissent leur espace de travail. Ils amènent mugs, cartes postales, photos de famille ou posters humoristiques. Cela, nous nous en doutions avant de mener l’étude, nous le voyions tous les jours autour de nous, mais la surprise tient au fait que certains se bricolent véritablement un petit espace à eux. Encore une fois, c’est la même histoire qu’on peut y lire : personnaliser son bureau est un facteur qui non seulement contribue à son épanouissement, mais dope également sa productivité. On travaille bien depuis chez soi. L’étude ne dit pas autre chose. S’adapter, faire avec, de toutes les manières qui soient, c’est être plus heureux professionnellement, plus efficace.

Une autre surprise relève d’une donnée qui est tout sauf anecdotique : le plébiscite du stylo et du papier ! Je ne chanterai pas la chanson de Régine mais au sein de mon équipe qui travaille beaucoup sur le recyclage des papiers, on dit souvent que les Français sont et resteront très attachés au papier. Omniprésents et universels, les papiers sont toujours perçus de manière émotionnelle par les Français. Ils sont vécus comme des empreintes de soi. Ses petits papiers, ses notes, ses post-its que l’on colle partout, y compris sur son écran d’ordinateur. Mais ici, dans le monde de l’entreprise, ce fut tout de même une surprise. Pourtant, en fin de compte, PC et cahiers pour prendre des notes, tablette numérique ou journal papier, livre de poche ou e-book, les usages ne s’excluent pas, ils sont interdépendants…

Quels enseignements en tirez-vous ?

Jérémie Piquandet : Les salariés tiennent au cocon que constitue le collectif des équipes, comme les Français, plus généralement, à la cellule familiale : pour se maintenir au chaud, face aux difficultés économiques, la baisse du pouvoir d’achat et l’inquiétude face à la perte de l’emploi. Les salariés sont en quête de poignées auxquelles se raccrocher ! Et l’entreprise devient un lieu où l’on crée des relations humaines considérées comme inestimables.

Ce retour en force du collectif est-il assimilable à un repli ? Oui et non, cette attitude n’a de toute manière rien de négatif. Elle a même, à mes yeux, quelque chose d’éminemment constructif. J’entends partout « dépression nationale »,  « crispations de la société française ». Moi je dis que les replis que nous pouvons observer, chez TNS Sofres, ne sont pas le signe d’une France qui souffre, d’une France abattue. Non, c’est d’abord un réflexe de bon sens : ici, les salariés reprennent leur vie (de bureau) en main en s’appuyant sur leurs proches (les collègues). Et si famille rime, pour beaucoup, avec bonheur, si retrouver ses collègues le matin est, pour les salariés, synonyme de plaisir, c’est parce que mon bureau, c’est mon lieu de vie et  mes collègues, mon espace de « confiance de proximité ».

Les salariés interrogés ne luttent pas contre la contrainte travail ; au contraire, ils s’adaptent individuellement, et  forment une famille au bureau. Ce repli est davantage une force de changement à partir et autour de soi que le marqueur d’une France dépressive et condamnée à l’impuissance.

Les principaux chiffres ci dessous. Et retrouvez l’intégralité de l’étude ici :  etude_bruneau_tns_sofres.pdf

Gaël Clouzard / @G_ael
Visuel tiré de la vidéo :   » Harlem Shake  » TBWA/Paris, Else et G1 et tout ça !

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