18 novembre 2021

Temps de lecture : 3 min

« B Corp, EcoVadis, Société à mission… obtenir des certifications prend un temps fou », Karen Lemasson (Expanscience)

Expanscience, propriétaire de la marque Mustela, est devenu il y a moins d’un mois une « société à mission ». Fixé par la Loi Pacte de 2019, ce tout nouveau modèle offre la possibilité aux entreprisesd’inscrire dans leurs statuts une nouvelle raison d’être et d’y ajouter des objectifs sociaux et environnementaux. Le groupe familial Expanscience, qui possède notamment la marque Mustela, a été déjà le premier laboratoire pharmaceutique et dermo-cosmétique au monde à recevoir la certification B CorpKaren Lemasson, sa directrice en charge de la RSE et de l’Open Innovation, nous explique pourquoi ces certifications sont si importantes de nos jours…

INfluencia : à quelle date votre groupe a t-il commencé à mettre en place une démarche de RSE ?

Karen Lemasson : tout a réellement commencé en 2004 lorsque notre président a décidé de signer le Global Compact qui est une démarche volontaire mise en place par les Nations Unies dans laquelle les entreprises s’engagent à respecter une liste de dix principes en matière de droits humains, de droit du travail, d’environnement et de lutte contre la corruption. Au fil du temps, notre démarche de RSE ne s’est plus trouvée à côté mais au cœur même de notre business et cela nous a contraint de revoir de fond en comble notre manière de travailler.

IN : vous n’avez cessé, ensuite, d’obtenir de nouvelles certifications…

K.L. : en effet. Nous avons obtenu en 2013 le plus haut niveau de maturité de l’évaluation « Engagé RSE » de l’AFNOR (anciennement nommé AFAQ 26000). En 2018, nous avons décidé de devenir B Corp et la même année, nous avons décroché le label « Gold » de la plateforme d’évaluation EcoVadis . Et je ne parle là que des certifications qui touchent l’ensemble de notre société, pas de celles qui concernent uniquement nos produits…

IN : quelle est la certification la plus difficile à obtenir ?

K.L. : B Corp a été un tournant pour nous. Nous voulions aller plus loin dans notre démarche RSE afin d’avoir un impact positif et cette certification est parfaite pour réaliser cet objectif. L’obtenir représente un véritable challenge car nous devons être audités et changer notre statut…  mais comme cette initiative était une parfaite continuité de ce que nous faisions depuis plusieurs années déjà, pas de problème.

IN : avec tant de labels déjà décrochés, pourquoi avez-vous choisi de devenir une société à mission ?

K.L. : déjà pour soutenir la Loi Pacte qui est une initiative française qui va dans le bon sens. Pour devenir une société à mission, nous avons dû, une nouvelle fois, changer de statut et nous donner une raison d’être qui est : « aider les individus à façonner leur bien-être ». Cette raison d’être ne doit pas être un vœu pieux. Elle doit intégrer des enjeux matériels et collectifs. Nous nous sommes, pour cela, engagés à offrir des produits et des services utiles au bien-être et inspirés du vivant. Nous souhaitons aussi contribuer à la neutralité carbone planétaire et participer à la protection et à la regénération de la biodiversité. Nous voulons également bâtir une entreprise solidaire et inclusive en aidant nos collaborateurs à être acteurs de leur épanouissement. Nous comptons enfin mobiliser notre écosystème de partenaires, de fournisseurs et d’entreprises à trouver un modèle plus vertueux.

IN : tous ces objectifs sont bien généraux…

K.L. : nous nous sommes aussi fixés des objectifs très concrets pour les trois prochaines années. Notre comité de mission, qui comprend des personnes internes et externes à notre entreprise, évalue régulièrement notre feuille de route et un organisme indépendant tiers valide tous les deux ans le rapport qu’il publie. Nous avons, par ailleurs, défini un programme, baptisé impACT, qui a été éco-construit par 40 collaborateurs volontaires par des experts, et qui définit des cibles à atteindre à horizon 2030/2040. Notre volonté est de continuer à transformer notre modèle de développement pour être une entreprise à impact positif. Nous voulons que nos activités préservent les ressources en laissant le moins de traces possibles sur les écosystèmes voire qu’elles contribuent à les restaurer tout en créant de la valeur sociale et sociétale. Mustela s’engage ainsi à contribuer à la neutralité carbone mondiale d’ici à 2030 et d’ici 2025, la marque soutiendra dans chacune de ses filiales une grande cause en lien avec la parentalité. Pour notre activité Actifs Cosmétiques, nous nous fixons pour objectif que d’ici 2040, 100% de notre portefeuille d’actifs cosmétiques soit issu de filières favorisant des pratiques respectant et/ou régénérant l’environnement. Nous voulons aussi que 20% de nos nouveaux actifs aient un effet positif sur les émotions et le bien-être avant la fin de cette décennie, à l’image de notre dernier actif Ayuredi.

IN : obtenir ces certifications doit demander beaucoup de travail…

K.L. : cela prend un temps fou car il faut constamment rendre des comptes. Mon équipe comprend trois postes et demi ce qui n’est pas négligeable quand on sait que le groupe emploie 1043 collaborateurs. Engager une démarche RSE ne doit pas se faire sur un coup de tête. Ce sont des programmes pour lesquels il est nécessaire de bien s’organiser afin de les déployer sans accroc.

IN : pourquoi ces certifications sont-elles si importantes ?

K.L. : elles représentent tour d’abord une reconnaissance de tout le travail accompli en interne. En externe, peu de consommateurs finaux connaissent encore B Corp mais la notoriété de cette certification va se développer. En B to B, les labels que nous avons décrochés sont, eux, très importants.

IN: Global Compact, « Engagé RSE », EcoVadis, B Corp, Société à mission… Comptez-vous obtenir d’autres certifications dans les mois ou les années à venir ?

K.L. : pas pour l’instant. Nous venons tout juste d’obtenir le statut de société à mission. Nous avons encore beaucoup de choses à déployer. Laissez-nous respirer un peu avant de nous parler de nouveaux labels…

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