23 mars 2022

Temps de lecture : 3 min

Enfin, une campagne qui déstigmatise la schizophrénie. Par Positive Minders

Inclusif, positif, et un brin décalé. Le spot réalisé par Positive Minders pour en finir avec la stigmatisation de la schizophrénie par le commun des mortels donne la parole à un jeune adulte qui explique pourquoi il est accro à son téléphone portable… Drôle.

Ce n’est ni pour sa puissance, ni pour sa caméra, ce n’est pas pour une question d’autonomie, ou de design, ou pour le forfait… « En fait si je suis tout le temps sur mon téléphone c’est parce que je gère mes symptômes sans me faire remarquer. Je suis schizophrène. Quand je réponds à mes voix, je n’ai pas l’air bizarre ». La baseline « Exemplaires un jour, héroïques toujours » vient alors clore ce témoignage plein d’humour et de sensibilité…

Exemplaires un jour, héroïques toujours

C’est que la mission que s’est fixée Positive Minders avec ce nouveau film et sa plateforme de témoignages, schizOdyssey, est délicate et jalonnée d’idées fausses véhiculées par la culture cinématographique, -notamment-, auprès de nous, pauvres mortels. « Une société, qui dès le plus jeune âge reçoit via le cinéma, et les dessins animés des idées toutes faites et préconçues sur ce que sont certains troubles psychiques, qui stigmatisent les individus», explique Julien Dubreucq, pédopsychiatre au CHU de Saint Etienne, et collaborateur de cette opération d’envergure, qui montre combien l’information sur cets troubles et d’autres tous aussi taboues, est mal véhiculée, et transmise par des personnes mal renseignées.

Et c’est ainsi que la magie opère lorsque l’on écoute et regarde ces proches, un père, une mère, un patient, une sœur, raconter très brièvement leur « psystory ».

Symptômes étranges…

Une voix si forte qu’elle vous réveille la nuit, alors que vous êtes tout seul. Un panneau publicitaire qui vous demande de sourire, ce que vous faites, car ce message s’adresse forcément à vous seul. Cet employé qui finit par expliquer à son boss qu’il est parfois en décalage avec la réalité, et qui, depuis cet aveu, est mieux accepté par ses collègues…

Ces témoignages invitent ceux qui éprouvent le besoin de se raconter, d’y aller de sa psystory.

Émouvants, touchants, et drôles aussi, ces témoignages invitent ceux qui éprouvent le besoin de se raconter, d’y aller de leur psystory. « Des situations dont le principal objet est de tacler les préjugés sur les troubles psychiques, poursuit Julien Dubreucq, « Le travail d’information est essentiel. Nous avons trois cibles à atteindre, les médecins généralistes et pédiatres qui doivent être en capacité de reconnaître ou au moins de diriger les parents d’enfants vers un spécialiste ; les proches qui sont souvent perdus face à de premiers symptômes, et les patients eux-mêmes. Or nous savons que ce type de films positifs et explicatifs sans pathos aident à changer les attitudes stigmatisantes qui persistent encore aujourd’hui autour de la santé mentale ».

La multiplicité des symptômes rattachés à cette maladie

Cette communication lancée à l’occasion de la semaine de la schizophrénie, qui s’achève le 26 mars, a en tout cas le mérite d’éclairer sur la multiplicité des symptômes rattachés à cette maladie, et surtout de montrer que détectée dès le plus jeune âge, et correctement traitée, elle permet à la plupart des patients de se projeter dans des projets de vie riches et intéressants.

Le cannibale des Pyrénées s’est évadé… Une titraille racoleuse de presse quotidienne régionale

Reste que pour cela, il faut savoir nager dans les eaux troubles des réseaux sociaux , « les pires idioties sont racontées par des ignares qui ont pignon sur rue depuis la covid. Fort heureusement il y a des programmes tels que Psylab animés par les psychiatres Jeff et Chris sur Youtube qui déconstruisent les représentations véhiculées par les longs-métrages et les séries-télévisées, les idées reçues, ou bien encore des référencements qui permettent d’aller facilement vers le bon site d’information ». Le pédopsychiatre n’épargne pas la presse quotidienne régionale, elle aussi responsable de beaucoup de désinformation, lorsqu’elle titre sur Le cannibale des Pyrénées qui s’est évadé, ou comme La Provence, qui signait son édito, Schizo=barjo, comment la société les gère … (merci Franz-Olivier Giesbert)

Optimisme au programme

Cette titraille racoleuse n’empêche pas le médecin d’être optimiste : « La France a été très en retard sur ces sujets de santé mentale, mais désormais les différents réseaux mis en place par des professionnels sont aujourd’hui fluides, structurés, et permettent de faire bénéficier les patients, d’un parcours de santé tout à fait accessible ».

 

L’outil pour faciliter la détection précoce de la psychose chez les jeunes,

 

En résumé

Raison d’être de Positive Minders

L’association Positive Minders, à l’origine des Journées de la Schizophrénie créées en 2004, attire l’attention sur la nécessité d’une détection et d’un accompagnement précoce et multidisciplinaire, pour offrir aux jeunes 4 fois plus de chances de poursuivre leurs études, formation ou travail: 60%des jeunes souffrant de psychose se rétablissent alors socialement en 2 ans, contre 15%en suivant un parcours classique (Source: étude de David Fowler, IEPA, 2021). Positive Minders rétablit la vérité autour de cette maladie complexe et donne la parole aux principaux concernés, −patients, soignants, chercheurs et proches−dans le cadre d’une campagne intitulée«schizOdyssey». Tout se joue (ou presque) avant 25 ans. La schizophrénie est une maladie du cerveau appartenant à la famille des psychoses, impliquant la plupart du temps une perte de contact avec la réalité, perçue différente de ce qu’elle est réellement. Pour rappel, la schizophrénie, touche en France 660000 personnes et se manifeste généralement au début de l’âge adulte (entre 15 et 25 ans).

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