4 mars 2019

Temps de lecture : 2 min

L’égalité des sexes n’existe pas non plus dans les start-up

Une étude de JPMorgan Chase montre que les entrepreneuses ont plus de mal à trouver des financements que les hommes. Conséquence : leur business progresse moins vite et leurs salaires restent bas.

Une étude de JPMorgan Chase montre que les entrepreneuses ont plus de mal à trouver des financements que les hommes. Conséquence : leur business progresse moins vite et leurs salaires restent bas.

Le plafond de verre ne semble pas prêt de se briser. Les start-up fondées par des femmes sont aussi résistantes que les jeunes pousses créées par des hommes malgré des sources de financements et des revenus généralement plus limités. Les entrepreneuses se versent également des salaires bien moins importants que leurs collègues masculins. Et dire que certains disent encore que le sexisme n’existe pas dans les affaires…

Les chiffres sont accablants. L’Institut JPMorgan Chase a analysé les données de 1,3 million d’entreprises américaines de moins de 500 salariés pour savoir si le sexe (« gender ») de leurs dirigeants avait un impact sur leurs revenus et leur longévité. Aujourd’hui, 36% des PME américaines sont pilotées par une femme. Cette proportion a littéralement explosé puisqu’elle ne dépassait pas… 4,6% en 1972. Près de 11 millions de ces sociétés auraient ainsi une « patronne » à leur tête. Si les femmes sont surreprésentées dans certains secteurs comme les services à la personne (61%), les services de santé (45%) ou la distribution (37%), les hommes continuent de diriger l’immense majorité des entreprises présentes dans la construction (90%), la métallurgie (87%) et les industries high-tech (87%).

Des revenus nettement inférieurs

Les femmes semblent privilégier la croissance organique alors que les hommes acceptent plus volontiers des financements extérieurs afin de se développer plus rapidement. Cette prudence n’est pas sans conséquence sur le bon fonctionnement des entreprises. Les revenus moyens des start-up l’année de leur création atteignent 75 000 dollars quand elles sont dirigées par un homme et à peine 50 000 dollars quand leur capitaine est une femme.

Ce gouffre ne se comble pas les années suivantes (91 000$ contre 59 000$ en année 2, 100 000$ contre 65 000$ en année 3 et 105 000$ contre 68 000$ en année 4). Un restaurant appartenant à une femme affiche ainsi à la fin de son premier exercice un chiffre d’affaires 38% inférieur à celui d’un établissement détenu par un entrepreneur. Ce fossé est encore plus profond dans la distribution (-53%) et les services de santé (-58%).

En France aussi…

Les écarts de salaire sont, eux aussi, criants entre les start-uppers et les start-uppeuses. Une femme gagne en moyenne 34% moins d’argent qu’un homme un an après le lancement de son activité. D’importantes différences existent d’une ville à l’autre. A San Antonio au Texas, les revenus d’une actionnaire majoritaire représentent 46% de ceux d’un entrepreneur alors qu’ils approchent 85% à Miami en Floride.

Les critiques en France diront que cette étude ne les concerne pas car elle s’intéresse uniquement au marché américain. Mais certaines vérités, aussi tristes soient-elles, traversent parfois l’Atlantique. Une enquête d’EY datant de 2017 montrait que seulement 10% des start-up étaient dirigées par une femme, un chiffre quasi-stable puisqu’il atteignait 9% deux ans plus tôt. Les entrepreneuses ont toujours du mal à trouver des liquidités pour financer leur société. Elles n’ont ainsi levé que 7% du montant total des tours de table bouclés l’année dernière, si l’on en croît les données recueillies et analysées par le cabinet KPMG et l’association StartHer qui cherche à encourager la féminisation de l’entrepreneuriat dans le Tech. Le verre est décidément bien difficile à briser.  

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